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mercredi 13 mars 2019

Saintes/Lycée de Bellevue : Choisi parmi les établissements permettant le concours d'entrée à Sciences Po Bordeaux

Jean-Louis Nembrini, vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des lycées, et Yves Deloye, directeur de Sciences-Po Bordeaux, ont rencontré mardi matin des élèves du lycée de Bellevue se préparant au concours d'entrée de Sciences Po Bordeaux. Cette année, ils n'auront pas à se rendre dans la capitale girondine, des épreuves "délocalisées" étant proposées à Saintes ainsi qu'à Orthez et Limoges. En effet, le lycée Bellevue fait partie des trois centres pouvant organiser, pour la première fois, les épreuves d’admission en première année. Elles se dérouleront le 16 mars. Une diversification du recrutement encouragée tant par la direction de Sciences Po que la Région Nouvelle-Aquitaine.

Réunion mardi matin au lycée de Bellevue
Rappelez-vous, c'était en 2014. Fort d’un excellent taux de réussite au bac et de sa réputation quant aux langues enseignées - y compris le latin et le grec - le lycée de Bellevue venait d’ouvrir une classe préparatoire au concours d’entrée à Sciences Po. Stéphane Allioux, proviseur, était heureux de compter cette nouvelle filière parmi les formations que proposait le lycée. Une première dans la région où la préparation du concours d’entrée aux ISP - Instituts d’Etudes Politiques - n’est pas légion. De tels concours, comme celui de médecine, sont sélectifs et chaque promotion compte un nombre restreint « d’élus ». Autant partir bien armé si l’on ne veut pas être recalé !

Depuis, le dispositif ouvert aux élèves de première L et S.E.S, est rôdé. Il s’étale sur deux ans à raison de deux heures de cours par semaine. Le projet initial a été porté par une équipe d’enseignants motivés, David Henaux, professeur de sciences économiques et sociales, Wagi Dufour, professeur de philosophie, Elsa Clavel, professeur d’histoire géographie et Christophe Cougnaud, professeur d’anglais.

Stéphane Allioux, proviseur, aux côtés de David Henaux (photo 2014) lors de la mise en place de la nouvelle filière au lycée de Bellevue : « Nous avons ici un véritable vivier »
« De nombreux élèves ont l’ambition d’intégrer de grandes écoles. Notre rôle est de les y aider en leur inculquant la méthodologie. Nous leur apprenons à travailler de manière efficace » explique Stéphane Allioux. Depuis son ouverture, la filière saintaise est prometteuse. Plusieurs élèves ont réussi le concours d'entrée à Sciences Po et l'an dernier, trois ont choisi de rejoindre Sciences Po Paris.
« Les lycéens sont sélectionnés pour leur ouverture d’esprit, leur capacité à placer les faits dans leur contexte, leur curiosité personnelle et leur maîtrise de la langue. Nous accompagnons ainsi les élèves dans leurs objectifs personnels. Beaucoup ne savent pas encore quelle spécialisation ils choisiront, mais ils veulent mettre toutes les chances de leur côté. A nous de leur donner les atouts de la réussite. En luttant contre les déséquilibres sociaux, nous créons les conditions d’une véritable égalité des chances  » remarque le proviseur. Détail qui a son importance, cette filière est dispensée gratuitement (un fonds spécial a été alloué à l’établissement) alors que les « prépas » privées ont des coûts élevés.

 Favoriser l'égalité des chances

Concours d'entrée à Sciences Po : Tout d'abord y croire !

Mardi matin, Jean-Louis Nembrini et Yves Deloye, aux côtés de Jacky Emon et Stéphane Trifiletti, conseillers régionaux, ont rencontré au lycée de Bellevue les enseignants qui prennent en charge la formation et les élèves suivant chaque mercredi la préparation au concours Sciences Po.
Le 16 mars, ils passeront les épreuves officielles d'entrée dans leur établissement (sur la journée) et le sujet sera bien entendu le même qu'à Bordeaux. Cette délocalisation correspond aux attentes du Conseil Régional qui souhaite promouvoir les secteurs ruraux. En étant sur place ou proche de leur centre d'examen, les candidats gomment le stress du déplacement, voire de l'hébergement, compréhensible avant chaque concours. Sur 2650 candidats, seuls 275 seront retenus en filière générale. La sélection des élèves s'accroît (25 élèves en plus chaque année) en raison des moyens que la Région Nouvelle-Aquitaine alloue à l’Institut afin d'augmenter sa surface immobilière. Le nombre d'enseignants est de 60, auxquels s'ajoutent les intervenants extérieurs.

La promotion saintaise 2019 (14 élèves de Terminale) était tout ouïe face Jean-Louis Nembrini et Yves Deloye. Les uns veulent être diplomates, travailler dans la finance, la recherche internationale ou la politique, les autres pour l'ONU. Des jeunes bien dans leurs baskets qui ne craignent pas une barre haut placée. Depuis deux ans, ils se préparent et leurs "maîtres" leur ont donné quelques conseils : ne pas tomber dans les lieux communs, aller jusqu'au bout (c'est à dire ne pas rendre une copie prématurément), avoir confiance, y croire. S'y ajoutent les petits "trucs" qu'on donne à toute personne préparant un entretien ou un examen : faire le vide, se régénérer, se dire qu'avec 11 de moyenne, on peut tenter Sciences Po en mettant un bon coup de collier. Et puis, la vieille du jour J, faire du sport, se décontracter.
Stéphane Allioux les a rassurés : « samedi matin, nous serons à vos côtés, vous connaissez votre lycée. Bien sûr, ce sera difficile, mais nous avons confiance en vous ». « Quel que soit le résultat, le travail de fond que vous avez effectué est important pour vos études supérieures, on compte sur vous ! » ont ajouté Jean-Louis Nembrini et Yves Deloye.
Les élèves savent que la balle est dans leur camp. Ils espèrent, comme l'ont fait trois de leurs camarades en 2018, obtenir le fameux sésame. Bonne chance à eux !


• Créée en 2005 à l’initiative de l’ex-Région Aquitaine, l’opération “Sciences-Po Bordeaux JPPJV” permet de renseigner et aider les jeunes à la préparation du concours d’entrée à Sciences Po. Tout est fait pour renforcer l’égalité des chances dans l’accès à cette grande école en sauvegardant un principe fondamental : celui de l’égalité républicaine puisque les candidats au titre : « Je le peux parce que je le veux » passent le même concours d’entrée que leurs camarades.
Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine soutient à hauteur de100.000 euros cette opération qui concerne à ce jour 43 lycées sur le territoire régional. En 2018, ce sont ainsi 29 lycéens “JPPJV” qui ont été admis au concours.

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