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vendredi 29 mars 2019

Croix-Gente : « Que va devenir ce lieu ? » s'interrogent Jean-Yves et Danielle Citeau


« Croix-Gente : Ce qui s'y est vécu, pourquoi et comment...

Notre arrivée, suite à l'appel fait à la Communauté du Pain de Vie, par Monseigneur Pontier, alors évêque de notre diocèse, pour prendre la suite des Capucins, pour faire vivre ce lieu mis gracieusement à notre disposition, charge à nous de le réhabiliter. Le 9 juillet 1998, il a rédigé notre lettre de mission rappelant l'importance des initiatives à prendre pour que ceux qui vivent et passent en Charente-Maritime puissent découvrir Jésus-Christ d'une manière qui les rejoigne personnellement. Cette lettre insistait sur l'importance de ce lieu pour la vie de l'Eglise diocésaine dans le sud du diocèse. Importance à cause de ses pèlerinages, de la place symbolique de ce lieu pour ses habitants, des rencontres pastorales qui peuvent s'y vivre.
A la communauté qui s'installait, il était mis l'accent sur la place faite à l'eucharistie, source d'une vie vécue dans le don et l'abandon et gratuitement sur l'accueil des personnes en difficulté et la vie avec elles.
Les scissions internes de la Communauté du Pain de Vie ont amené le diocèse à considérer la communauté qui vivait à Croix-Gente comme une communauté diocésaine. Notre accueil était destiné à tous, hommes, femmes, croyants ou non croyants qui, après un essai de huit jours, décidaient, avec accord des responsables, de vivre la règle qui imposait des horaires précis pour les temps de repas, de travailler en fonction des capacités de chacun et un office de prière par jour selon leur choix. Durant vingt ans, des personnes en difficulté ont partagé notre vie, le temps qu'elles désiraient et, grâce à Dieu, ont retrouvé ou découvert la foi et se sont reconstruit. Nous vivions en grande partie de la providence et aussi d'une subvention du diocèse pour réaliser les travaux de réfection des différentes maisons et en premier de la chapelle. Tous ces travaux ont contribué à une vraie réinsertion pour nos frères et sœurs accueillis. Puis l'âge avançant, nous n'avons plus fait l'accueil initial. Etant membres de l'association PADF (Présence Auprès des Détenus et de leurs Familles) et de l'aumônerie Catholique du Centre de Détention de Bédenac, l'aumônier François Bouchet et nous-mêmes, avec l'autorisation du diocèse et après enquête et l'autorisation de la justice nous avons fait l'accueil de permissionnaires de la prison, dans une de nos maisons pour une somme modique afin que ce soit accessible à tous. Cette maison a fait l'unanimité auprès des bénéficiaires et nous a permis des rencontres appréciées de tous.
Tout ceci s'est terminé brutalement fin octobre 2018 suite à une réflexion d'un membre du Conseil Episcopal : N'ayez aucun scrupule, après tout le travail que vous avez effectué, si vous avez une opportunité, n'hésitez pas, partez ! La providence a fait qu'un ami nous a proposé la location de sa maison sans que nous ayons la moindre recherche à effectuer. Sachant qu'un jour, il aurait été nécessaire que nous partions, nous demandons au Seigneur d'apaiser notre peine chaque fois que nous retournons à Croix-Gente et, aussi, de permettre que nous trouvions pour Serge un lieu de vie qui lui convienne. Que va devenir ce lieu ? ».

Jean-Yves et Danielle
• Extrait du Thabor
Bulletin paroissial de Montendre avril 2019

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