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lundi 12 novembre 2018

Cloître des Carmes/Jonzac : en hommage aux poilus de la guerre 1914-1918

« Cette tranchée toute neuve était ourlée de terre fraîche, comme une fosse commune. C'était peut-être pour gagner du temps qu'on nous y avait mis vivants » : Les Croix de Bois" (Avant l'attaque - 1915) - Dorgelès


L'exposition présentée au Cloître des Carmes de Jonzac jusqu’au 18 novembre éclaire la Première Guerre Mondiale à travers des documents, photos et objets prêtés par des familles. Les pertes humaines de la Première Guerre mondiale s'élèvent à 18,6 millions de morts (civils inclus). Celle de 39-45 provoqua plus de 60 millions de morts, soit 2,5 % de la population. A l’heure où le Gouvernement a réuni les chefs d’Etat pour la paix, attitude louable du président Macron, rappelons qu’en mars 2018, plus de 6 000 militaires français étaient engagés sur divers théâtres d’opérations menées en collaboration avec les organisations internationales et les armées locales dans la bande sahelo-saharienne, en Irak, Syrie, Liban et Lituanie. Autrement dit, les « foyers » sont nombreux et les marchands d’armes si propices à vendre leurs dernières technologies que la paix sur terre restera un doux rêve. Depuis 1962, plus de 630 soldats français sont morts en opérations extérieures.



Consacrée à 1914-1918, l’exposition proposée à Jonzac rappelle les conditions de vie des poilus, arrachés à leur quotidien pour entrer dans un conflit sanglant dont ils ignoraient les véritables enjeux. Honorant la patrie qu'ils ont servie en donnant leur vie, ils étaient partis la fleur au fusil avant de découvrir l’enfer des tranchées. Innocentes victimes sacrifiées au champ d’honneur. Aujourd’hui, bien peu de jeunes accepteraient de vivre ce qu’ont vécu les poilus de 14-18. Sur les réseaux sociaux, ils dénonceraient l’absurdité de leur situation.
L’Europe a mis fin à ces velléités, mais il n’est pas étonnant que la génération d’après 1918 ait engendré des écrivains tels que Boris Vian, le déserteur s’adressant à "ceux qu’on nomme grands", l’un des plus vibrants messages contre la guerre et les intérêts privés qu'elle dissimule.


L’expo a été réalisée par l’office de tourisme, Patricia Ransac de la CDCHS, Yohanna Glémet, les membres de la Haute Saintonge Fleurie et des particuliers qui n'ont pas hésité à prêter des archives personnelles. On y découvre le vécu des soldats, les soins aux blessés, la vie à l’arrière, la paix si difficile et tant attendue, les hommages, le devoir de mémoire, le retour à la vie.
L’espace consacré aux animaux, ces héros oubliés qui ont partagé les misères et les souffrances des poilus, se veut un autre regard sur le conflit. Des têtes de chevaux ont été sculptés par l’artiste Dominique André.


Lors de l’inauguration dimanche 11 novembre, Claude Belot, maire de Jonzac, et Jérôme Aymard, sous-préfet, ont rendu hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale, invitant le public à se rendre à cette exposition qui ne laissera personne insensible. « Connaître l’histoire, c’est aussi comprendre pourquoi de tels conflits ont pu voir lieu » rappela Claude Belot qui craint (comme beaucoup d’observateurs aujourd’hui) que cette paix si chèrement acquise depuis 1945 ne vole en morceaux avec le retour des nationalismes.

Claude Belot, maire de Jonzac, et Jérôme Aymard, nouveau sous-préfet
• L’univers du sculpteur de Jean-François André est fait d’émotions, d’humour et de poésie. Il s’attache à nous raconter de petites histoires simples sur les femmes, les hommes, la musique et les animaux qui lui servent souvent de prétexte à questionnement sur nos comportements. Il se consacre actuellement au travail de l’inox qu’il découpe, soude, martèle et martyrise à souhait pour obtenir des œuvres animalières figuratives, souvent reflets ironiques de nos comportements.
Artiste autodidacte au parcours multidisciplinaire, après avoir quitté l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine et la direction technique des Ballets de l’Opéra de Bordeaux, il se lance dans la réalisation de sculptures en bois, pierre, verre, résine, fer.
Son parcours lui confère un style propre et une incitation permanente vers de nouvelles expériences. Sa touche personnelle est reconnaissable par sa maitrise des matériaux et son humour. Figuratif avant tout, sa volonté de réaliser lui-même l’ensemble de ses créations le motive constamment à de nouveaux défis (livres, peintures, dessins, mobiliers, art abstrait, street art, installations et performances). « Être un artiste créatif et original, c’est prendre des risques. Pas besoin d’être provocant ou agressif, juste oser remettre en question les acquis ». Le plaisir, le partage et les rencontres sont l’essence de ses créations.

Le sculpteur Jean-François  André, sculpteur, son frère Pascal, ancien militaire
Chevaux de guerre, chevaux de fer, chevaux d’enfer, chevaux de fiers combats
 • Maxime Guillemant est élève au lycée de Jonzac. Depuis plusieurs années, l’histoire le passionne et plus particulièrement la guerre 14-18 au point qu’il a collecté de nombreux objets et documents relatifs à cette époque. Objets qu’il a prêtés pour l’exposition. Sa façon à lui de rendre hommage à son ancêtre Clovis Fernagut, ancien poilu dont il admire l’engagement et la bravoure. Son implication a été chaleureusement saluée.
Dans les jours qui viennent, les élèves des établissements scolaires de Jonzac visiteront cette expo ouverte jusqu’au 18 novembre de 14 h à 18 h.

Maxime Guillemant et ses parents
• Des films à découvrir au cinéma de Jonzac

Deux films pour évoquer les thèmes de la fin de la guerre et du difficile travail de reconstruction d’un monde endeuillé et meurtri au cinéma Le Familia. 

« La vie et rien d’autre » de Bertrand Tavernier
Lundi 12 novembre – 20 h - Tarif réduit
Projection suivie d’un échange animé par Robert Vieuill, association Reignac Patrimoine.
Film magistralement filmé avec  Philippe Noiret et Sabine Azema. La Première Guerre mondiale est achevée depuis deux ans. La France panse ses plaies et se remet au travail. Dans ce climat, deux jeunes femmes d'origines sociales très différentes poursuivent le même but, retrouver l'homme qu'elles aiment et qui a disparu dans la tourmente.

 « Le collier rouge » de Jean Becker 
Mardi 13 novembre – 18 h - Tarif habituel du cinéma
Avec François Cluzelet et Nicolas Duvauchelle, adaptation du roman de Jean-François Ruffin
Dans une petite ville, en 1919, un héros de la guerre est prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Une histoire sur la fidélité, la loyauté avec ses amis et êtres aimés, ces qualités que nous partageons parfois avec les bêtes, une histoire pour porter un autre regard sur le conflit.


• Reconstitution : L’âne de guerre

Parc de la Corderie rue Ruibet Gatineau - Séance mercredi 14 novembre à 15 h et 16 h - Gratuit - 
Scène de secours à un poilu blessé avec des ânes par l’association Alternative Animale. 


• Archives Départementales (81 - 83 rue Sadi Carnot à Jonzac)
Exposition jusqu’au 28 décembre de 13 h 30 à 17 h du lundi au vendredi : « Souvenirs de Campagne – La grande collecte 14-18 à travers les archives des particuliers »  et « La Guerre des Crayons » (musée du Vieux Montmartre).


Conférences à 18 h 30  les jeudi 15 novembre avec Judith Rapet « Un charentais dans la Grande Guerre : Marc Rullier » et jeudi 6 décembre « Héros oubliés, le rôle des animaux pendant la Grande Guerre » par Jean-Michel Derex, historien. Entrée libre.

La décoration florale (bleuets, coquelicots) a été réalisée par Yohanna Glémet et l'atelier d'insertion de la Haute Saintonge Fleurie

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