Les huit platanes concernés |
Ce que serait la place sans arbres... (montage JLD Terra Incognita) |
Ces derniers platanes, proches de la cathédrale, retiennent l’attention car ils sont emblématiques du lieu (où se trouvait d’ailleurs la maison de Guillotin, aujourd’hui disparue). Si la municipalité a pris cette décision, c’est qu’ils sont à l’origine de certains "désordres" dans le secteur. « Nous avons des platanes qui sont malades et il faudra au moins les tailler » souligne le maire Jean-Philippe Machon qui ajoute une autre raison et pas des moindres, le problème de salubrité : « Commerçants du marché, habitants du quartier se plaignent des étourneaux et des autres oiseaux qui nichent dans ces arbres, plumes, fientes, bruit, etc ».
Problème de cohabitation que confirment des riverains : « les étourneaux et les corneilles sont une plaie. La ville a pris des dispositions pour les chasser… sans résultats. On dirait que les oiseaux lui font un bras d’honneur ! Dans le secteur, ils souillent les façades et on ne peut pas ouvrir les fenêtres. Il faut également penser aux personnes qui sont allergiques. Couper ces arbres est bien sûr un crève-cœur car nous aimons la nature. Des espaces paysagers pourront être créés qui agrémenteront la place sans entraîner de nuisances ». D’autres ajoutent que ce monument végétal est une menace pour les immeubles.
Ces arbres servent de nichoirs à de nombreux oiseaux qui entraînent des nuisances |
Des arbres d'une taille honorable |
En face, l’association Médiactions ne l’entend pas de cette oreille. Dans un communiqué, elle expose sa position : « Comme par hasard, profitant du départ en vacances de nombreux habitants, la mairie de Saintes lance une consultation, sans le moindre scrupule, pour l’abattage de nombreux arbres de notre cité, en dépit de toutes les chartes de l’Arbre Urbain qui naissent en France pour protéger les patrimoines naturels au cœur des villes. Saintes est le monde à l’envers. A contrario de tous les engagements nationaux et internationaux vers la revalorisation de l’authenticité des sites et la lutte contre le réchauffement climatique, Saintes vit au bon loisir « des caprices des élus », qui devient le maître-mot de notre devenir. Saintes n’a jamais entendu parler du tourisme durable, ni des enjeux et des dangers du déboisement urbain.
Ainsi, après l’abattage de plusieurs arbres le long du cours Reverseaux et de peupliers en parfaite santé dans le vallon des arènes, mais aussi de superbes acacias pour la seule raison que ces derniers « dérangeaient la visibilité du prieuré Saint-Eutrope et de l’amphithéâtre » selon les mots de Marcel Ginoux, adjoint au maire, ce sont désormais onze sites de la ville qui sont concernés par une consultation datant de juillet 2018. Bien sûr, ces projets d’abattage restent totalement obscurs et une fois encore, la mairie espère profiter du calendrier et de l’absence de communication, dont elle est devenue spécialiste, pour mettre les citoyens devant le fait accompli.
La plupart de ces abattages antérieurs et ceux actuellement envisagés vont évidement à l’encontre des dispositifs des zones de protection des patrimoines naturels et culturels et il n’est pas question non plus d’envisager des plans de reboisement.
Les arbres de la place Saint-Pierre, d’environ 25 mètres, sont parfaitement sains, mais poseraient problème à certains usagers, tel le fait de faire tomber des feuilles à l’automne, d’empêcher quelques places supplémentaires de parking, d’héberger des étourneaux trop bruyants ou même de gêner la visibilité de la cathédrale au « futur hôtel » du site Saint-Louis.
Si un autre argument surgissait comme celui qui attesterait que les racines sont dangereuses pour la cathédrale, il est bien évident que nous serons dans l’attente d’un document le signifiant avec précisions de la part de l’Architecte des Bâtiments de France et des services nationaux compétents et non par le seul fait d’annonce du service culturel de la ville dont on ne compte plus les erreurs de langage et d’interprétation.
- Aux abords du Boulevard de Recouvrance, à l’angle des rues du Pape Urbain II et du Chanoine Bardet, ce sont 25 sujets qui sont aussi promis à un abattage. Pourquoi ? C’est encore notre question sachant que l’orme est une espèce protégée car en voie de disparition.
- Au Passage Magistel (entre la rue Saint -Eutrope et l’Avenue des arènes), on y retourne pour abattre deux érables d’environ 15 mètres. Là encore pourquoi ? Les arbres sont-ils sains ou malades ? Pourquoi parle-t-on d’abattage et non pas taillage ?
- Au Chemin du domaine de Montlouis, un magnifique chêne plusieurs fois centenaire fait aussi partie de la maudite liste. Cet arbre-là est effectivement malade, mais représente-t-il un danger ? L’arbre est situé sur une voie d’accès à une seule propriété privée et il est déconcertant de voir que lui aussi va avoir droit à une mise à mort alors qu’il pourrait être contourné très aisément. Au contraire de l’abattage et comme la commune de Clavette (près de la Rochelle) a su remarquablement le faire, cet arbre pourrait être entouré et devenir le symbole d’une mise en héritage, même s’il ne fait pas partie du patrimoine urbain. Notre association Mediactions et ses adhérents prennent une nouvelle fois la parole pour représenter les citoyennes et citoyens saintais, mais aussi les visiteurs et amoureux de notre cité. Ne tuez pas nos arbres, Monsieur le Maire ! Expliquez-vous, dites-nous pourquoi et comment un tel massacre serait justifié ? Pourquoi abattre tous ces arbres, quel est votre but ? Quels sont vos projets ? Nous avons écrit à Monsieur le Maire parallèlement à ce communiqué, mais après avoir attendu plus d’un an une réunion explicative autour du projet de l’amphithéâtre, nous savons désormais que notre rôle d’alerte et de protecteurs de nos patrimoines exige plus qu’un dialogue qui n’a jamais existé ».
Le maire mènera-t-il ses projets à exécution ? L’avenir nous le dira.
Arbres coupés cours Reverseaux |
Cette pauvre ville de Saintes perd son âme petit à petit ; la folie des hommes "puissants" détruit progressivement la nature, les pierres, notre identité s'évapore au fil du temps, notre patrimoine qui gêne est détruit ou caché, les arbres coupés parce qu'ils abritent des oiseaux qui dérangent ces chers riverains commerçants, et tout ceci dans l'indifférence complète de ses habitants, mais dans quel monde vivons nous, dans un monde virtuel, on ne lève plus le nez, trop occupés à tapoter sur les tablettes en marchant, tout ce qui se passe autour n'intéresse plus personne, voilà pourquoi il se passe de telles initiatives désastreuses, les ronds de cuir profitent de cet état de fait déplorable pour agir en douce, quel désastre !
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