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lundi 4 juin 2018

L'un des fondateurs de l'International Refuge Committee, le père Robert Jacquinot de Besange bientôt honoré par les villes de Saintes et Shanghaï

De retour d'un séjour en Chine, à l’occasion du salon du tourisme de Dalian où une délégation saintaise était présente sur le stand du Département de Charente-Maritime, Jean-Philippe Machon, maire, présentera prochainement les retombées potentielles de ce déplacement pour la ville de Saintes en matière de tourisme et de coopération internationale. Il détaillera également les échanges avec les autorités de Shanghaï, rencontrées en seconde partie de son déplacement, afin d’évoquer l’organisation d’un prochain hommage en 2019 au Père Jacquinot de Besange. Ce missionnaire, né à Saintes à 1878, a contribué au sauvetage de plusieurs centaines de milliers de Chinois durant les guerres sino-japonaises...

  
• Portrait de ce père jésuite qui est entré dans l’histoire

Extrait du site la France en Chine, consulat général de France à Shanghaï

Le père jésuite Robert Jacquinot de Besange était non seulement un linguiste distingué, mais avait essentiellement à cœur de secourir les nécessiteux. Arrivé à Changhai (ancienne transcription de Shanghaï) en 1914, il s’engagea dans les organisations d’aide aux réfugiés et c’est à ce titre qu’à l’automne 1937, il prit l’initiative de créer une zone neutre dans un Changhai attaqué par les Japonais.

Un jésuite polyglotte 

 
Le 15 mars 1878, naît à Saintes Robert Jacquinot de Besange. Eduqué à Brest et formé à l’Ecole des Jésuites, il se destine très vite à la fonction ecclésiastique.
 Il part en Angleterre pour y parfaire son anglais et son parcours pastoral s’oriente très tôt vers l’enseignement des langues : l’anglais en Belgique, le français en Angleterre. Il est ordonné prêtre à Hastings en 1909.
 Il prend ses foncions pastorales en France entre 1911 et 1913 et part pour la Chine quelques semaines avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Arrivé à Changhai, il est immédiatement affecté à l’enseignement des langues à la Mission de Zikawei (Xujiahui) où il en profite pour parfaire son chinois.

Le père Jacquinot est nommé à l’église du Sacré-Cœur de Hongkou où il y dirige le diocèse de 1914 à 1934. Il est ensuite nommé directeur de l’hôpital général et enseigne l’anglais à l’Université Aurore jusqu’en 1921. 
Un jour, alors qu’il essaie d’initier ses étudiants à la chimie en fabriquant des feux d’artifice, une mauvaise manipulation lui inflige de graves blessures et il est amputé de l’avant-bras : il devient alors « le prêtre manchot ».
Jacquinot rejoint le Corps des Volontaires en qualité de chapelain. A ce titre, il participe à de nombreuses opérations de sauvetage et de soutien aux victimes : en 1927, il sauve les 300 nonnes et orphelins du couvent de Zhabei ; en 1931, il aide la commission du « National Flood Relief » en fournissant refuge et subsistance aux victimes des inondations du Yang Tsé.

En 1934, il est nommé vicaire de la paroisse de Saint-Pierre, l’église conçue par l’architecte Paul Veysseyre et construite près de l’Université Aurore. Deux ans plus tard, à l’occasion de nouvelles inondations, il réédite ses actions de 1931 en organisant les secours aux réfugiés, collectant des fonds et assurant un support médical.




Août 1937 : les réfugiés débarquent en masse

Le père Jacquinot est l'un des fondateurs de l'International Refuge Committee, dont le siège se trouve dans le bâtiment de l’YMCA, boulevard de Montigny (Tibet road).
 Le Comité coordonne toutes les organisations d’aide aux réfugiés qui commencent à affluer dans les concessions.
 Dès le 21 août, on dénombre déjà 61 camps, abritant quelque 50.000 réfugiés.
 En septembre, on estime leur nombre à 500.000 et en novembre, les 142 camps en hébergent quelque 95.000, dont 26.000 dans la concession française.
 Face à ce qui devient une situation intenable, les autorités des concessions décident de fermer leurs accès.

Réfugiés aux portes de la concession française


Le quartier de Nantao devient alors une nasse dans laquelle refluent quelque 250.000 réfugiés chassés par les combats entre les troupes de Chiang et les Japonais.
 De plus, les bombardements japonais s’intensifient sur la ville et Nantao est l'une des cibles de l’artillerie nipponne.
Le père Jacquinot rencontre Yu Hongjun, maire de la ville chinoise de Changhai, afin de créer une zone neutre et démilitarisée dans le quartier de Nantao. Nanti de son accord, il parlemente avec Okamoto Suemasa, Consul général du Japon. 
Le 3 novembre, le maire de Changhai s’engage à ne pas permettre la présence de soldats armés dans la zone et accepte de voir ses 200 policiers se soumettre au Comité international.

Le maire de Shanghai Yu Hongjun et sa femme


Le 9 novembre, à 17 heures, une zone délimitée par le boulevard des deux Républiques, Renmin Lu au Nord, et Fang Bang Road au Sud, est déclarée zone neutre et ses limites sont plantées des drapeaux de la Croix-Rouge. 
Les Chinois ont limité leur accord à la période des troubles car ils ne désirent pas y voir un prétexte à l’extension de la concession française. Les Japonais ont signifié leur « understanding » et s’engagent à respecter l’accord pour autant qu’aucune agression ne s’y produise contre leurs troupes.
 Afin d’épauler les policiers chinois, les autorités de la concession française y dépêchent des Russes blancs commandés par un inspecteur français.
Fin novembre, la zone neutre, qui va s’appeler « Zone Jacquinot  », compte environ 250.000 réfugiés dont plus de 100.000 sans aucune ressource. Encore faut-il subvenir aux besoins de cette foule de réfugiés. C’est à quoi va s'atteler sans relâche le père Jacquinot…

Source : La « Zone Jacquinot », Ristaino Marcia, "The Jacquinot Safe Zone", Presses de l’Université de Standford, 2008.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Je suis en train de rédiger un article sur les médailles à thème missionnaire écrites en caractères chinois. Quelqu'un sait-il comment je pourrais me procurer une photo de qualité des deux faces de la médaille décrite dans cet article ? Merci d'avance pour toute réponse, à transmettre à: pierre.petit@ulb.be
    Cordialement,
    Pierre Petit

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