Catherine Walterski pour les cérémonies du 14 juillet 2017 à Saintes (© Nicole Bertin) |
Venant de Saint-Pierre et Miquelon où elle était administratrice civile détachée en qualité de sous-préfète et secrétaire générale de la préfecture, Catherine Walterski sera restée moins de deux ans en Saintonge. Territoire où elle a rencontré des difficultés, dans le domaine de l’intercommunalité en particulier, avec le vrai faux départ du président du Pays de Saintonge Romane et la difficile fusion des Communauté de Communes Charente Arnoult Cœur de Saintonge, Communauté de Communes de Gémozac et de la Saintonge viticole avec la CDA du Pays Santon.
En 2012, un autre sous-préfet en poste depuis juillet 2011, Thierry Tesson, ex-directeur de cabinet de Fadela Amara, avait été démis de ses fonctions le 7 mai par Nicolas Sarkozy en personne. Dans un communiqué, il déclarait « aussi injuste et brutale qu’elle puisse être, il ne m’appartient pas de commenter une décision conforme au statut du corps préfectoral ». Lui aussi avait rencontré des déboires avec l’intercommunalité de Saintes « partant avec un sentiment d’inachevé sur un dossier pour lequel il s’était fortement engagé ». Thierry Tesson avait alors rejoint l'Education Nationale.
Quelques années auparavant, Bruno Guigue avait connu pareil traitement, mais pour une autre raison. Limogé le 21 mars 2008 par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur, il avait publié une tribune libre intitulée « quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’Onu » sur le site Oumma.com. En conséquence, il avait été remercié pour non respect du devoir de réserve incombant à un sous-préfet en exercice. Aux dernières nouvelles, ce chercheur en philosophie politique publie une tribune régulière dans le magazine mensuel Afrique Asie. Ses textes traitent en majeure partie des questions politiques au Moyen-Orient, avec quelques incursions en Afrique subsaharienne.
Y aurait-il une malédiction sur les sous-préfets à Saintes ?
Catherine Walterski et Jean-Philippe Machon, maire de Saintes, 14 juillet 2017 (© Nicole Bertin) |
Un indice de plus attestant des difficultés de notre territoire de vie à se projeter dans des projets communs. L'intercommunalité s'affirme bien comme une notion d'équilibre entre la ville centre et les territoires périphériques. Un équilibre qui doit se faire à la convergence d'un intérêt général auquel il faut donner du sens. Un partage de points de vue pour des capacités augmentées en terme de développement économique et d'emploi, en terme d'identification du territoire, de tourisme, de filières à développer. Mais c'est aussi la recherche de mutualisation pour plus d'investissement tout en réalisant des économies d'échelle...au lieu d'aller vers plus d'administration, plus de fiscalité et des freins concurrentiels de développement. Bref, une intercommunalité réussie ne peut passer par des injonctions péremptoires qu'elles viennent de tel ou tel élu voulant imposer ses vues, ou venant des représentants de l'État. Le grand chantier de l'intercommunalité saintaise demandera un sacré volontarisme aux élus de demain et un sacré respect entre partenaires.
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