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jeudi 7 décembre 2017

Pascal Boor, maire du Fouilloux : « Dans une société, l'école est centrale »

Le Fouilloux inaugure son complexe éducatif et sportif

Complétant les structures du groupe scolaire, ce nouveau complexe a été inauguré samedi matin en présence de nombreuses personnalités. A la demande de la mairie, un artiste, Léo Niel, a réalisé une œuvre dédiée à la commune du Fouilloux.


Le Fouilloux fait partie de ces communes situées à la pointe Sud de la Charente-Maritime. Proche de Bordeaux, mais éloignée de La Rochelle dont elle dépend pourtant. Appartenant à la Nouvelle-Aquitaine, elle a une compensation !
Depuis des années, elle déploie des efforts pour que vivent son bourg et surtout son école en attirant de nouveaux habitants. Samedi matin, Pascal Boor, premier magistrat, avait le plaisir de présenter le nouveau complexe éducatif et sportif jouxtant les bâtiments scolaires. Avec cet îlot consacré à la transmission du savoir et la jeunesse, l’école de la République joue pleinement son rôle : les enfants du Fouilloux disposent des mêmes chances de réussite que leurs copains d’une agglomération.
Pour y parvenir, les élus se sont mobilisés. En 2002, quand Xavier Darcos, alors ministre du gouvernement Raffarin, était venu inaugurer l’école aux côtés de Dominique Bussereau, un coq s’était fortement exprimé, signe annonciateur d’une volonté affichée !

De gauche à droite : Raphaël Gérard; Brigitte Rokvam, Claude Belot, Elise Dabouis, Pascal Boor, Marie Elisabeth Chevallier, Bernard Lalande, Corinne Imbert et Daniel Laurent

Dans son discours, Pascal Boor souligna les efforts réalisés pour que sa commune conserve son dynamisme. Initialement, il n’y avait pas de section de maternelle. C’est maintenant chose faite. « Dans une société, l’école est centrale. L’important est de savoir lire, écrire, compter et respecter » remarqua le premier magistrat. Bonne nouvelle pour l’équipe enseignante, les contrats « aidés » ont été conservés !
« Le Département ne vous oublie pas. Le Fouilloux a bénéficié du fond de revitalisation » enchaîna la conseillère départementale Brigitte Rokvam. « Nous sommes très engagés à vos côtés » ajouta la présidente de la CAF Marie-Elisabeth Chevallier tandis qu’Elise Dabouis, sous-préfet, rappelait le soutien financier de l’Etat envers les territoires ruraux. En 2018, il a insufflé 8,6 millions d’euros à l’échelon national, cette somme devant être reconduite en 2018.

Marie Elisabeth Chevallier, présidente de la CAF
Que les communes gardent leurs compétences

Parlant au nom des parlementaires - Raphaël Gérard, député, Corinne Imbert, Bernard Lalande et Daniel Laurent, sénateurs - Claude Belot, président de la CDCHS, dressa l’historique de cette partie du département, faisant ressortir les grandes différences qui existent entre La Rochelle et Saint-Aigulin ! La pointe Sud correspond à la Double saintongeaise (Dobla en occitan) qui s’étend jusqu’à la Dordogne. La première attestation connue du nom, dès le VIIème siècle, se réfère à la forêt Sylva Edobola. Autrefois, ces régions sombres, boisées et peu habitées étaient dangereuses puisqu’elles servaient de repaire aux brigands. Pour preuve, on prétend que Waïfre, duc d'Aquitaine, y fut assassiné en 768 près d'Eygurande. C’est comme si Alain Rousset était victime d’un traquenard à la Génétouze !

Claude Belot : attaché à la survie des communes
Après la Guerre de Cent ans, comme l’a mentionné l’historien Jean Glénisson dans un ouvrage, ces lieux où poussaient landes et taillis virent arriver des populations soucieuses de s’installer. Ainsi commencèrent les défrichages. La région n’en resta pas moins inhospitalière en raison de l’humidité, du paludisme et de la malaria. Les Doubleauds, comme on les appelait, n’avaient pas l’existence facile. C’est au XIXème siècle qu’eurent lieu les grandes plantations de pins maritimes.

Depuis, les conditions de vie se sont nettement améliorées et le Fouilloux a compté, parmi ses habitants, une éminente personnalité, le duc Elie Louis Decazes. Plus jeune président du Conseil que la France ait connu, il fit bâtir le château du Gibeau en 1818. Il n’en reste plus rien, ayant été détruit par un incendie le 20 juillet 1916. Le duc possédait 400 hectares de terres dites "incultes". Grâce à lui, dit-on, les foires aux bestiaux du Gibeau virent le jour et il permit le désenclavement du secteur par la création de la Départementale actuelle. Bien utile d’ailleurs…

Le château du duc Decazes, aujourd'hui disparu, détruit par un incendie
A ce volet du temps d’avant, Claude Belot ajouta quelques salves "actuelles" adressées à ces hauts fonctionnaires « qui ne franchissent jamais le périphérique parisien » (attaques identiques à celles faites à la CDCHS quelques jours auparavant). Ardent défenseur de la survie des communes, il estime que les intercommunalités n’ont pas à prendre leurs compétences (écoles, réseaux routiers, etc), la CDC devant rester une entité de « projets ». Si la Communauté de Communes accroît ses dépenses de fonctionnement, elle aura moins d’argent à consacrer à l’investissement et les communes, déchargées des tâches qui leur incombaient, seront cantonnées à l’état civil…

Claude Belot en profita pour parler transition énergétique avec l’installation d’un champ de panneaux photovoltaïques au Fouilloux sur quinze hectares : « Prochainement, le solaire nous fournira 20% de notre énergie et dans dix ans, j’espère atteindre 50% grâce aux différentes filières mises en place ».
Tirant la locomotive de la Communauté de Communes depuis sa création, Claude Belot entend lui donner une allure de LGV ! Les communes du Sud Saintonge ont besoin de ce coup de pouce car elles souffrent d’un certain isolement.

Visite de l'arboretum et de l'aire de jeux

Cette rencontre se termina par la visite de l’arboretum et le verre de l’amitié servi "au chaud". Les participants ont admiré l’œuvre de Léo Niel représentant le Fouilloux. Tous les villages y sont représentés et les couleurs du périmètre sont celles du plumage du guêpier, ce bel oiseau qui niche dans les environs. Création de bois et d’émaux, l’artiste l’a baptisée « Saint-Georges » en clin d’œil à la carrière…

Léo Niel présente son œuvre au député Raphaël Gérard

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