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jeudi 7 décembre 2017

Le Fouilloux : en 2002, Yves Mimaud inaugurait le nouveau complexe scolaire...

  Et un coq salua cette initiative !

Les archives sont passionnantes ! Samedi dernier, Pascal Boor, maire du Fouilloux, présentait la salle éducative et sportive qui vient compléter le groupe scolaire. De nombreuses personnalités étaient présentes. Claude Belot, président de la CDCHS, en profita pour évoquer un événement qui s'est produit en 2002 dans cette commune lors de l'inauguration de la nouvelle école. D'où ce titre dans la presse "Le maire, les ministres et Chantecler". Un coq, en effet, chanta plusieurs fois durant les allocutions des officiels (dont celle de Xavier Darcos, ministre), rappel sonore qui amusa fort l'assistance. A cette époque, Yves Mimaud, mort dans des circonstances bien tristes, était maire et tous les participants avaient salué ses engagements...


2002, vous êtes au Fouilloux où s'inaugure la nouvelle école !

Lundi après-midi, la commune du Fouilloux, dans le sud Saintonge, inaugurait son nouveau complexe scolaire. Ces constructions sont si peu habituelles en secteur rural que cette réalisation valait bien le déplacement de Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement, de D. Bussereau, Secrétaire d’Etat aux Transports, de Claude Belot, président du Conseil Général et de Pierre Jean Daviaud, conseiller général.

Lundi après-midi, Yves Mimaud avait drapé son écharpe tricolore pour inaugurer la nouvelle école du Fouilloux. Il vient d’entamer son troisième mandat, preuve que ses administrés, 615 au total, lui font parfaitement confiance.
Pour en savoir plus sur cette commune aux allures de tableau champêtre, l’annuaire des maires de Charente-Maritime est un ouvrage utile. On y apprend, par exemple, que la localité compte treize entreprises artisanales et une industrielle. Un chiffre honorable dans une "Double" présentée comme « éloignée des grands centres, voire reculée »...
Le premier magistrat a insufflé à ce territoire un dynamisme, prouvant par la même occasion que la ruralité peut tirer son épingle du jeu. Christelle Loizeaud, directrice de l’école, nommée il y a neuf ans, apporte son témoignage : « Pourquoi je me plais ici ? Dès le départ, j’ai établi un dialogue constructif avec le maire et les responsables. Les premières années, ce fut un peu difficile car j’étais seule à l’école, la seconde classe n’a été créée qu’en 1998. Je ne regrette pas mon choix. J’apprécie tant mon travail que cet endroit. Et puis je ne suis pas très éloignée de la région de Burie où vit ma famille ». Sa collègue, Virginie Rambeaud, partage ce sentiment.
De 25 à la rentrée 98, le groupe scolaire accueille 39 enfants. Comment une telle progression a-t-elle été possible ? A une époque, au contraire, il était question de fermer l’école faute d’un effectif suffisant. « En 1993, elle a été sauvée par le moratoire Balladur » se souvient Yves Mimaud qui avait reçu deux nouveaux élèves, in extremis.
En fait, cet heureux résultat a été obtenu par le conseil municipal. Pour les édiles, il n’y avait pas d’autre solution que d’accroître la population et pour y parvenir, il fallait être attractif. Toutes les personnes qui souhaitaient s’installer ont alors reçu moult conseils : « Nous leur avons expliqué comment elles pouvaient bénéficier d’aides à la restauration, en particulier ». Ainsi, les anciennes fermes ont trouvé des acquéreurs. La mairie, qui propose déjà en location plusieurs maisons - « nous privilégions les couples avec enfants ⁄ » déclare Yves Mimaud - vient de rénover un immeuble qui dispose de cinq appartements.
L’école, quant à elle, aurait continué à fonctionner si la commission de sécurité ne l’avait pas jugée vieillote (elle date de la fin XIXe). Bref, elle ne correspondait plus aux normes de sécurité. Le maire ne perdit pas le moral et rechercha des financements. Convaincant, il obtint le soutien des collectivités. Le complexe scolaire est sorti de terre et il a ouvert ses portes dès la dernière rentrée.

Xavier Darcos : « Quand on fait un geste héroïque, on reçoit une médaille. Lorsqu’on sauve une école, on devrait avoir cent décorations »

 
Xavier Darcos
Dans son discours, Yves Mimaud ne manqua de remercier les personnes et les organismes qui l’ont aidé à concrétiser son projet. Quant à Dominique Bussereau, il le salua spécialement : « tu m’avais dit que tu me ferais une surprise pour l’inauguration. Tu as tenu ta promesse ! ».
La promesse, en l’occurrence, était la venue de Xavier Darcos. Certes, il s’agit presque d‘un voisin : il était sénateur de Périgueux avant d’entrer dans le gouvernement Raffarin. Sympathique et ouvert, ce proche de Luc Ferry a visité les deux classes où les enfants lui ont réservé un accueil “maison”. Chez les petits, il eut droit à une chanson mettant en scène trois poissons rouges, Mauricette, Maurice et Germaine, avant de recevoir un livret décoré. Les grands lui lurent un poème de leur composition et lui offrirent une photo souvenir qu’il placera « sur son bureau ». « Vous êtes des amours » déclara-t-il avant de rejoindre la cour de récréation où se déroulaient les allocutions.

Il se réjouit du sauvetage de cette structure, auquel ont largement contribué les élus locaux. « Quand on fait un geste héroïque, on reçoit une médaille. Lorsqu’on sauve une école, on devrait avoir cent décorations. Avec elle, c’est une commune qui revient à la vie » dit-il en soulignant la quiétude des lieux, loin de l’agitation des banlieues.
L’action de l’actuel Gouvernement est, précisément, de permettre aux écoles rurales de garder toute leur place. Les RPI ne pourront que se généraliser dans les régions où ils sont peu nombreux. Quand la formule est déjà rodée, comme en Haute-Saintonge, il faudra aller plus loin et imaginer un fonctionnement en réseau, dont les statuts seront définis. L’objectif recherché est la mise en commun des connaissances et moyens.
Claude Belot, président du Conseil Général et de la CDCHS, ne pouvait que partager « cet acte de foi » en faveur des écoles de campagne : « Ici, vous avez rencontré la vraie France » glissa-t-il à Xavier Darcos, tandis que Dominique Bussereau félicitait le conseil municipal et les enseignantes pour leur dynamisme et leur esprit d’entreprise.
Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié.

Cocorico !

Une vive émotion peut-elle se communiquer aux gallinacés ? Voilà une bonne question sur laquelle se pencheront peut-être quelques scientifiques dans un avenir proche. Toujours est-il que durant les discours, un coq, vivant à quelques encablures de l’école, ne cessa de pousser des cocoricos qui eurent l’heur d’amuser la galerie. Chantecler est-il originaire du Fouilloux ? Nombreux se posèrent la question d’autant que nous pensions - mais sans doute est-ce une erreur - que les coqs préféraient chanter la nuit et à l’aube !

Au sujet des « technoconnauds » !


Dans son discours, le Secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, glissa cette expression attribuée « au curé de Saint-Aigulin » qui définit à sa manière l’immobilisme de certaines administrations. Les fonctionnaires présents ne s’en offusquèrent pas puisqu’ils ont largement fait leur travail en ce qui concerne le complexe scolaire du Fouilloux !

• Les enfants peuvent effectuer toute leur scolarité dans la même école.  Les effectifs sont les suivants : moyenne section de maternelle 7, grande section 3, CP 10, CE1 6, CE2 44, CM1 5, CM2 4. L’école est dynamique si l’on juge le nombre d’actions entreprises : expositions, plantation d’un arboretum proche, réalisation d’herbiers, travail sur la faune locale, ouverture sur le théâtre et, bien sûr, aide et soutien aux élèves en difficulté.

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