Le Circuit des Aqueducs de Saintes : rendez-vous en 2019 !

Actuellement, une équipe de spécialistes planche sur les aqueducs de Saintes, action qui s'inscrit dans la valorisation des nombreux vestiges gallo-romains que compte la région saintaise. Sur ce chapitre, le président de la CDA, Jean-Claude Classique et le maire de Saintes, Jean-Philippe Machon ont les mêmes motivations. 

Visite d'une partie de l'aqueduc lors des Journées du Patrimoine en septembre dernier

Et pour descendre, il faut un ascenseur !

La Communauté d'Agglomération de Saintes a confié à l’agence bordelaise d’architectes Arc&Sites la valorisation des aqueducs de Saintes. Une magnifique mission. Les professionnels s'activent pour que ce projet de 2 millions d'euros puisse être achevé en 2019.
Les aqueducs concernent les communes de Saintes, Le Douhet, Vénérand et Fontcouverte. Dans l'antiquité, quand Mediolanum était à son apogée, ils alimentaient en eau une ville très peuplée, de l'ordre de 25000 habitants. Bien conservés dans leur partie souterraine (un peu moins en extérieur), ils sont une richesse patrimoniale que l'archéologue Jean-Louis Hillairet a présentée dans un ouvrage documenté.
« Nous allons les mettre en valeur par différentes actions, d'abord une Maison de l'Aqueduc qui se trouvera à Vénérand dans l'ancien moulin et un bâtiment autrefois baptisé "l'ogre rouge" où se fera l'accueil » explique Jean-Claude Classique, président de la CDA. Il s'agit de sensibiliser les visiteurs (touristes, randonneurs) à ces vestiges qui incarnent la parfaite maîtrise de construction des Romains. « Notre objectif est d'inciter les cyclistes de la voie verte et les promeneurs à suivre le tracé des aqueducs. Une démarche identique sera entreprise à partir du Paléosite de Saint-Césaire vers l'Abbaye de Fontdouce » souligne le président.
La reconnaissance de ces aqueducs importe à Jean-Claude Classique qui regrette le temps perdu par les mairies de Saintes à protéger l'héritage des premiers siècles de notre ère. C'est pourquoi il est favorable au dossier du vallon des arènes porté par Jean-Philippe Machon. « Je pense que les arènes doivent retrouver leur rôle initial en réunissant la population autour d'événements festifs. Elles peuvent accueillir des manifestations, tout en les préservant ». Que Saintes et la CDA s'investissent pleinement dans ces perspectives profitera au rayonnement du territoire. « Je regrette vraiment qu'aucune action n'ait pu être engagée auparavant, mais à une époque, on trouvait vulgaire les combats de gladiateurs dans l'amphithéâtre  »...

Rendez-vous est pris en 2019 pour découvrir le circuit des aqueducs et leur "maison" qui sera dotée des dernières technologies...

Jean-Louis Hillairet présente ce que devait être l'aqueduc dans sa partie extérieure 
durant l'antiquité

La visite des aqueducs attire toujours beaucoup de visiteurs

Pas large mais très intéressant !

En 2012, l'Académie de Saintonge a distingué, par le prix Jacques et Marie-Jeanne Badois, Jean-Louis Hillairet pour l’étude archéologique de l’aqueduc gallo-romain de Saintes

L’historien Alain Michaud avait apporté des explications : « Cette année, l’Académie de Saintonge prime un travail colossal. Celui de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime en la personne de Jean-Louis Hillairet, membre et ancien président de cette association, archéologue ingénieur et responsable administratif à l’Institut national de recherches archéologiques préventives ».
Grâce aux fouilles dont il est l’objet depuis plusieurs années, l’aqueduc gallo-romain de Saintes livre peu à peu ses secrets. En effet, cette canalisation construite au Ier siècle, qui serpente tantôt sur des arcs, le plus souvent dans des galeries souterraines, amenait l’eau aux thermes et fontaines de Mediolanum depuis Fontcouverte, Vénérand et Le Douhet. Jean-Louis Hillairet, passionné d’archéologie depuis ses 18 ans, est titulaire d’une maîtrise sur l’artisanat antique de Saintes et d’un DEA sur la verrerie saintaise gallo-romaine. Il œuvre sur le sujet depuis 9 ans avec une sympathique équipe d’amateurs.
« La mise au jour d’un complexe monumental sur la source du Douhet, d’une énigmatique construction troglodyte (qui pourrait être un baptistère) sont de très importants résultats à mettre à leur actif » souligna Alain Michaud. Couronnement, l’aqueduc de Saintes vient d’être inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques sur la totalité de son parcours, soit 17 kilomètres.