Bérangère Dautun maîtrise parfaitement son personnage ! |
Finalement, en ce début de XXIe siècle, nous avons la chance de voir s'entrechoquer les plaques tectoniques de l'ancien et du nouveau monde. L'ancien, celui d'une génération qui craint que son univers de jeunesse ne soit relégué aux oubliettes et l'autre qui veut grimper - quoi de plus naturel ? - vers des sommets inexplorés.
Et si ces deux mondes se rejoignaient grâce au talent ?
Mardi soir, au théâtre du château, Bérangère Dautun (de la Comédie Française) s'y est employée, devenant la Comtesse de Ségur née Rostopchine et autres personnages, sur une mise en scène de Pascal Vitiello.
Cette interprète brillante décrit avec sincérité et émotion l'existence de la petite Sophie perdue au cœur de la Russie et d'une famille riche mais si froide, sa mère en particulier. Fille du Comte et de la Comtesse Rostopchine, elle vit dans le domaine de Voronovo jusqu'au jour où son père est nommé gouverneur de Moscou par le Tsar. Grandeur un jour, déclin le lendemain quand il est accusé d'avoir brûlé la ville devant l'arrivée des troupes de Napoléon.
Sophie est le mouton noir de sa mère qui va jusqu'à la priver d'eau et la perdre en forêt, situation dont elle sort fort heureusement indemne.
En disgrâce, la famille choisit de s'installer en France, à Paris où elle n'est pas dépaysée : à cette époque, le français est une langue couramment parlée dans les cours d'Europe ! Eugène de Ségur la demande en mariage et de cet amour qui aurait pu la réconcilier avec elle-même, ne découlent que désillusions. A l'exception de ses huit enfants. La famille s'est installée dans l'Aube, au château des Nouettes, résidence achetée par le Comte Rostopchine avant son retour en Russie.
Le malheur s'abat sur Sophie quand meurt son dernier fils, perte qui la plonge dans treize ans de dépression. Cette période, qui lui permet de faire sa propre psychanalyse, aboutit à un renouveau. Elle se met à écrire et avec quel succès ! Son époux fait preuve d'une étonnante modernité à son égard en lui trouvant un éditeur (Hachette). Elle devient célèbre à 55 ans. « Eugène était amateur de femmes, mais c'était un bon mari en ce sens où il la respectait » souligne Bérangère Dautun.
L'ovation du public |
Plein à craquer, le Théâtre du Château est certes un lieu charmant, mais il ne peut accueillir qu'un nombre limité de spectateurs. Lesquels sont soumis au manque de place, aux poteaux les empêchant de voir correctement la scène et à la chaleur, été comme hiver, qui inciterait le public à se mettre en maillot de bain.
Le moment est venu pour les Feuillets d'Automne et Prélude au Printemps, dont le choix des spectacles est intégralement confié par le maire Claude Belot à son épouse Jeanine, de les présenter au centre des congrès dont l'auditorium se prête parfaitement à ces manifestations, comme l'ont montré récemment le concert de jazz de Maïté Auboin Hannoyer ou le récital de piano de Michel Ronzeau.
Le moment est également venu de proposer, via une association, une véritable saison culturelle annuelle afin de faire vivre les différents sites de la ville, théâtre du château, centre des congrès et cloître des Carmes. Quant à la salle des fêtes, pourquoi n'abriterait-elle pas un musée ?
RépondreSupprimerSoirée très décevante.
La comédienne n'a pas su adapter le son de sa voix au volume du théâtre. Elle déclamait trop bas avec une diction trop rapide,ce qui fait que nous avons rien entendu, donc rien compris au texte.
Nous sommes restés par politesse pour ne pas déranger en sortant.
Le public de campagne mérite aussi un peu de respect quand il manifeste de l'intérêt pour la culture!