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lundi 28 août 2017

Le Père Hubert quitte Montendre pour rejoindre le Cameroun : « La Saintonge a une ouverture d’esprit que j’ai appréciée »

« Merci Père Hubert de nous avoir rassemblés, de nous avoir guidés. Nous ne vous oublierons pas. Comme nous avons eu de la chance de vous avoir trois ans dans notre secteur de Montendre » : cet hommage d’une paroissienne révèle combien le père Hubert, prêtre à Montendre depuis 2014, était reconnu par la communauté. Son départ a été chaleureusement salué lors de la messe célébrée dimanche dernier en l’église Saint-Pierre.

Ce n'est qu'un au revoir !
Dimanche, l’église de Montendre était quasiment trop petite pour accueillir les paroissiens venus dire au revoir au Père Hubert. Trois ans déjà qu’il a posé ses valises à Montendre, une ville fortement laïque dont il a ravivé la foi par un dynamisme et une implication collant aux réalités du quotidien. Ses sermons, il a su les adapter à l’actualité en rappelant que le message délivré par les Evangiles ne relève pas de la simple abstraction… entendu par une oreille et aussitôt chassé par l’autre ! Réveiller les consciences, le père Hubert s’y est employé, quitte à bousculer les conformismes et les égos. Avec un objectif essentiel : créer des liens basés sur la simplicité et le partage, et pas seulement au sein de son équipe paroissiale.

La messe célébrée par les Pères Hubert, Lucas, Grolleau, Sureau et B. Palluat, diacre
Une belle cérémonie



Le Père Hubert applaudi pour ses actions
Succédant au père Mallard, le Père Hubert est natif du Cameroun. Titulaire d’un doctorat en communication, il a continué  à assurer des cours à l’université de Dschang faisant des allers-retours qui n’ont pas simplifié ses emplois du temps (575 heures d’enseignement au total en 2016). Sa terre natale, il s’apprête à la revoir, de même que ses étudiants et les fidèles de la paroisse dont il aura la charge.

Assurer la Pastorale tout en donnant des cours à l’Université


Prêtre et enseignant !

Dans quelles circonstances le père Hubert a t-il rejoint la grande famille des chrétiens ? « Mon engagement est difficile à définir. Je suis né dans une famille pratiquante et mon parrain, le père Barthélémy, était prêtre ». Il souvient de cet homme exceptionnel chez qui il passait des vacances : « il vivait avec un certain détachement et avait le souci de la dignité humaine ». Ainsi est née la vocation.
Le père Hubert fréquente d’abord le Petit Séminaire, « un bon établissement où nous étions solidement encadrés ». Sportif, il participe à de nombreuses compétitions. Après le bac, se pose la question de l’orientation. « Que veux-tu faire ? Veux-tu continuer au Séminaire ? » lui demande son père. Il choisit alors le Grand Séminaire.
Il devient prêtre en 1998. « Je suis un troubadour que Dieu a choisi » avoue-t-il. Après son ordination, il est responsable du service de communication et aumônier diocésain des jeunes, cumulativement avec sa charge d’enseignant. Ensuite, il part aux USA et aux Iles Vierges plus précisément. Situées entre l’océan Atlantique et la mer des Caraïbes, elles se composent de trois îles principales, à savoir Saint-Thomas, Saint-John et Sainte-Croix.
En 2004, il choisit de terminer ses études. Il s’inscrit alors à l’université Stendhal de Grenoble où il soutient une thèse sur « la perspective herméneutique de la communication pour le développement » (analyse des stratégies communicationnelles du programme national de vulgarisation et de recherche agricoles dans l'Ouest camerounais).

Ses pas le conduisent ensuite dans la paroisse Saint-Ortaire en Souleuvre dans le diocèse de Lisieux. Cette mission ne l’empêche pas de participer à des conférences, donner des cours aux étudiants camerounais dans les domaines variés des sciences de l’information et de la communication (ses sujets de prédilection), d’écrire et de poursuivre ses recherches (relations publiques, communication de crise, éthique et communication, communication et changement social).

La première messe du Père Hubert en 2014
Après sept ans passés en Normandie, le secteur de Montendre l’accueille en septembre 2014. Malgré les efforts des prêtres qui se sont succédé, la commune et ses environs sont frappés par un même phénomène : « au fil des années, les églises se sont vidées peu à peu ». Le Père Hubert comprend que « l’appel » lui demandera un investissement personnel fort. Il relève le défi, sachant qu’à Montendre, « la flamme existe ». 

Des voix magnifiques !
« Grâce à vous, je ne serai plus jamais le même ! »

Cette flamme, on l’a vue et ressentie dimanche durant la messe célébrée en présence des pères Lucas, Michel Grolleau, Jacques Sureau et le diacre Bruno Palluat. L’équipe paroissiale avait parfaitement organisé cette cérémonie qui marquait le dernier office du père Hubert. Chacun avait tenu à apporter sa pierre à l’édifice et son témoignage. Un grand merci sortait des cœurs pour l’accueil, la convivialité, le rire tonitruant, les homélies percutantes, des idées nombreuses et innovantes, une communauté fraternelle, une place pour tous.

Témoignages d'amitié sur le parvis de l'église
Une proximité palpable

Touché, le père Hubert a reconnu que le travail se déroulait dans une ambiance chaleureuse. C’est Monseigneur Housset qui l’a convaincu de venir en Charente-Maritime alors qu’il pensait rejoindre le Cameroun après la Normandie. « Ces trois ans de plus ne sont pas trois ans de trop, bien au contraire ! Grâce à vous, je ne serai plus jamais le même ». Et pour cause, lui qui ne connaissait pas la ruralité, l’a rencontrée et vécue ! Etre ensemble ne veut pas dire être semblable : de cette diversité, sont nés des projets où la vie en communauté, basée sur la solidarité, a été bien visible.
Voici venue l’heure du départ : « de nouveaux visages sont apparus ; d’autres ont disparu qui réapparaîtront » dit-il avec réalisme. Il est vrai qu’on ne peut pas plaire à tout le monde ! Une situation qui provoqua chez le père Hubert quelques larmes venant laver les incompréhensions.

En fin de semaine, il retrouvera l’Afrique de son enfance, les universités de Dschang et de Douala où il enseignera la communication et la psychologie sociale. De la cité des pins, il se souviendra : « je suis arrivé de Normandie où j’avais 90 enfants au catéchisme pour une population équivalente au bassin de Montendre, ici une trentaine seulement. J’ai appelé les jeunes parents à s’investir à nos côtés. Ce renouvellement est important ». Et de conclure : « la Saintonge a une ouverture d’esprit que j’ai appréciée ».

Après le verre de l’amitié servi sur le parvis de l’église, cette journée se poursuivit par un repas organisé au village vacances où chacun avait apporté des victuailles. Une joyeuse (et chaude) occasion de saluer le père Hubert dont nous aurons des nouvelles par internet. Nous vivons dans un monde connecté, profitons-en ! Et puis rien ne nous empêche d’avoir des idées : on peut imaginer une délégation se rendant dans la nouvelle paroisse du père Hubert en 2018. Surprise, surprise…

Dimanche prochain, aura lieu l’accueil du père Morandeau, son successeur. Messe à 10 h 30.

Repas au Village Vacances
Le père Hubert et sa sœur de cœur, Florence, infirmière à l'hôpital de Blaye, originaire du Cameroun comme lui



La pièce montée !
Des moments forts à immortaliser
• Homme de son temps, le Père Hubert, dans le bulletin paroissial Thabor, analyse l’actualité et la commente volontiers : les événements, les voix qui s’élèvent de par le monde, les guerres de religion, les contestations, les rebellions. « La vie ne se résume pas à l’actualité médiatique qui vit de l’écume de l’immédiat et de logiques parfois simplistes. Les raccourcis médiatiques provoquent des effets d’annonce, sans se soucier de la recherche de la vérité » remarque-t-il.

Reportage/Photos Nicole Bertin

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