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dimanche 19 mars 2017

Champagnac : samedi, l'inauguration de la place Guy Publie, maire de 1959 à 2001

Samedi matin, la place Guy Publie a été inaugurée officiellement en présence de nombreuses personnalités, Claude Belot, maire de Jonzac, Daniel Laurent, sénateur, Chantal Guimberteau, conseillère départementale, Christophe Cabri, président du Sivom et la famille de l’ancien maire qui a largement contribué à l’évolution de la commune. Mais pas seulement…

La famille de Guy Publie
Maire de Champagnac, Guy Publie appartient à cette génération de maires qui a marqué la Haute Saintonge. Réélus avec une régularité exemplaire aux Municipales, ils ont apporté leur pierre à l’édifice. Parmi eux, Jean Bougeois à St -Germain, Pierre Nivet à Ozillac ; Jean Pineau à Fontaines d’Ozillac, Georges Yonnet à Mortiers ou René Ouvrard à Meux.
Guy Publie nous a quittés en 2013 . Son souvenir étant très présent dans les mémoires, la municipalité a choisi de lui rendre hommage en baptisant de son nom la place qui jouxte l’école, la mairie, la salle municipale et le complexe sportif. Ainsi, la population aura une pensée pour l’homme qui a imaginé le Champagnac de la seconde moitié du XXe siècle. Sa première élection remonte à 1959. Elu maire, il le fut sans discontinuer jusqu’en 2001.



« Le gentleman charentais », c’est ainsi que Dominique Bussereau, député, nommait Guy Publie.
Le maire actuel, Michel Rode, lui rendit un vibrant hommage. Extraits de cette allocution chargée d’émotion :  « Dévoiler une plaque et donner un nom à une place est un acte simple, mais beaucoup plus complexe en réalité que ce qu'il n'y parait. Il nous a fallu choisir ce qui pouvait le mieux représenter et perpétuer l'action d'un homme public. Dans nos petites communes, la place est souvent le seul endroit qui permet aux habitants de se retrouver, de se rencontrer lors de différentes activités : les animations, les mariages. Lieu de dialogue entre les générations où parents et grands-parents viennent chercher les enfants à la sortie de l'école. Lieu de retrouvailles et centre de la vie sociale de la commune. Cette plaque est destinée à marquer l'empreinte que Guy Publie a laissée pendant ses quarante-deux ans de mandat et de vie professionnelle. Au cours de ces nombreuses années, ses adjoints, ses conseillers et lui-même ont, sans relâche, cherché à construire et bâtir afin d'améliorer la vie des habitants et le bien-être de tous ». Et de saluer ses engagements multiples, membre actif du Conseil pour le Développement du Pays de Haute-Saintonge, structure précédant la CDCHS, vice-président du Sivom, vice-président du centre de gestion, président du syndicat d'électrification, président du syndicat Seugne amont et Pharaon qu'il avait créé avec Georges Yonnet à Mortiers : « cette implication se retrouvait à l'identique dans sa vie d'agriculteur où il a été président cantonal des jeunes agriculteurs à ses débuts, puis président de la caisse locale du Crédit Agricole, vice-président de la caisse régionale, président de "Champaco" coopérative de Cognac, fournisseur exclusif de Rémy Martin ». 

Le discours du maire Michel Rode
Daniel Laurent insista sur les valeurs de ces maires ruraux qui ont « mouillé leurs chemises » pour faire face à l’exode rural. Malgré leurs efforts et nombreuses initiatives, la ruralité reste fragile et la baisse actuelle des dotations de l’Etat ne simplifie pas leur fonctionnement. Le mouvement actuel est de tout centraliser, donc d’enlever aux petites communes des tâches qu’elles réalisaient habituellement. Ainsi la carte d’identité sera désormais délivrée dans les villes équipées d'un dispositif de recueil des demandes dont une liste a été publiée récemment (dans le secteur, Pons, Jonzac, Montendre, Mirambeau, Sain-Genis, Montguyon). « On nous donne 3500 euros pour effectuer ce surcroît de travail et puis débrouillez-vous ! Pareillement, nous avons pris en charge financièrement l’aménagement des rythmes scolaires et certaines mairies vont délivrer des Pacs !  Je suis inquiet par la tournure que prennent les événements » déclara le sénateur maire de Pons, visiblement préoccupé par cette nouvelle organisation.
Revenant à Guy Publie qui doit regarder ces évolutions avec « un regard malicieux », il souligna ses compétences et son côté visionnaire. « Il a écrit une page de l’histoire de Champagnac » dit-il.

Daniel Laurent, préoccupé par l'avenir des petites communes
 Claude Belot, quant à lui, évoqua des souvenirs du temps d’avant, quand la Communauté de communes n’existait pas. Il fut un temps où les jeunes quittaient la terre pour partir en ville où les emplois ne manquaient pas. Il n’y avait pas de chômage ! Les campagnes se vidaient, c’était l’hémorragie. Dans la région, un groupe de jeunes décideurs se mit à la tâche pour dynamiser le territoire : « A mes côtés, Guy Publie a été un acteur majeur de cette réflexion ». Déjà, en 1971, on parlait de fusionner les communes… mais on voulait privilégier Jonzac et cette idée était insupportable (parce qu’injuste) aux maires ruraux ! Vinrent le Contrat de Pays, que présida Louis Joanne, et la CDCHS. « J’ai souvent consulté Guy Publie au sujet du territoire » déclara l’élu qui appréciait les points de vue de ce viticulteur avisé, vice-président de Champaco, structure créée pour faire face au négoce. « Dans les réunions, il écoutait avant attention, puis il disait des choses que l’on avait envie d’entendre. Talentueux, il savait être objectif et avait foi en l’avenir ».  

Claude Belot, que de souvenirs avec Guy Publie ! « La première fois que j'ai rencontré Guy Publie, il était à l'église... sur le toit en train de changer des tuiles. C'est aussi ça, le travail d'un maire rural ! »
Vint le moment de dévoiler la plaque par Paulette Publie et ses enfants. Guy Publie veillera désormais aux destinées de cette place (forte) mais, confidence, il le faisait déjà avec la bienveillance qui l’a toujours animé.

La plaque dévoilée par Paulette Publie
• Un engagement de « terrien » et un parcours au service de sa commune : 

Né en mars 1928 à Saint-Germain de Vibrac, Guy Publie a grandi auprès de M. et Mme Jeanneau qui lui ont inculqué les valeurs du terroir saintongeais, faites de courage et de labeur. Studieux, il décrocha sans peine son certificat d’études à l’école de Champagnac, puis il fréquenta le collège de Jonzac et le lycée de Pons dont il sortit bachelier. Un beau parcours peu courant à l’époque, surtout à la campagne. C’est alors que se posa le problème du choix. Le jeune homme aurait pu faire carrière dans une administration par exemple… Or, la capitale ne l’attirait guère ! Il préférait la province qui l‘avait vu naître. Il serait agriculteur, là était sa vocation. En 1950, il s’installa avec son épouse Paulette au village de chez Marchais et son exploitation devint rapidement un exemple de réussite.
Trois enfants virent le jour dont Catherine (devenue Mme Queille), ancienne directrice des services à la Communauté de Communes de Haute-Saintonge et créatrice de Créa Cœur.
C’est en 1959 que Guy Publie, d’abord élu conseiller municipal, fut élu maire dans la foulée. Dans un premier temps, sa femme l’aida au secrétariat. A partir de 1971, Yvonne prit le relais et bénéficia d’une formation.
Guy Publie a été réélu sept fois premier magistrat, succès qui démontre combien les habitants appréciaient ses compétences et la façon dont il conduisait les affaires communales.

• En un demi-siècle, Champagnac a connu d‘importantes transformations : 

Construction du terrain de sport en 1962, des vestiaires, de la salle des fêtes en 1968, remise en état de la charpente et de la couverture de l’église en 1971, agrandissement de la mairie en 1972, remembrement en 1977 (des vignes et surtout des bois), constitution du Sivom, éclairage public du bourg en 1989, aménagement du bourg et pose des caniveaux en 1994, du futur lotissement en 95, mise aux normes de la salle des fêtes en 1996, rénovation et agrandissement de la mairie en 1998, aménagement de la place communale en 99, rénovation des bâtiments communaux mis en location, ce qui permet à la commune d'avoir des rentrées financières non négligeables face aux diminutions actuelles des dotations de l'Etat. La création du lotissement Gaillot a permis de maintenir l’école menacée de fermeture d'une classe ou d’un regroupement.

• Extrait d’un article publié en 2001 quand Guy Publie avait reçu la Médaille régionale, départementale et communale de vermeil (il était également Chevalier dans l'Ordre National du Mérite).

En ce 18 mars 2017, il aurait pu dire la même chose : « cette scène me rappelle un dessin de Barthélemy Gautier où le récipiendaire est un peu gêné tandis que les autorités locales sont parfaites, comme toujours » ! Se rappelant sa première élection au conseil municipal en 1959, il déclarait : « Je crois que j’étais un peu inconscient ! En 42 ans, j’ai vu passer cinq présidents de la République, six ou sept percepteurs, une quinzaine de sous-préfets, mais je n’ai connu que deux conseillers généraux sur le canton de Jonzac, Henri Chat Locussol et Claude Belot ». Il déplorait la baisse de la population de Champagnac, 430 habitants à l’époque. Aujourd’hui, elle est de 533, rattrapant quasiment 1882 (588) ou 1913 (541). « J’ai été passionné par mes fonctions de maire. J’ai fait mon possible parmi vous » avouait-il.

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