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lundi 21 novembre 2016

François Fillon a cassé la baraque ! Premier à La Rochelle, Royan, Saint-Georges de Didonne, Gémozac

Juppé en tête en Haute Saintonge, à Saintes et Rochefort

Il l’avait dit et il l’a fait ! A la surprise quasi générale, François Fillon est arrivé en tête du premier tour des primaires de droite et du centre. Les grands perdants de cette consultation sont Nicolas Sarkozy à qui les électeurs ont clairement signifié sa sortie, Alain Juppé annoncé gagnant et les instituts de sondage qui ont démontré une fois encore que leurs « analyses » étaient à prendre avec précaution. Bref, comme au tiercé, de nombreux observateurs avaient les trois chevaux gagnants… mais dans le désordre !



Ils étaient trois à être annoncés comme devant sortir leurs cartes du jeu. Il y avait d’abord Alain Juppé pressenti vainqueur, talonné par Nicolas Sarkozy qui voulait prendre sa revanche sur François Hollande et François Fillon en troisième position. Plutôt sympa François Fillon, mais pas assez persuasif dans les débats si ce n’est le dernier où il a affirmé sa volonté d’avancer entre les deux poids lourds.
En Charente-Maritime où les deux présidents du Conseil départemental le soutenaient, Dominique Bussereau et Claude Belot, le maire de Bordeaux avait le vent en poupe. Ceux qui ont assisté aux dépouillements en Haute Saintonge ont effectivement cru en cette version : Alain Juppé y arrivait en tête ainsi qu’à Saintes et Rochefort. C’était sans compter un autre vent qui soufflait sur les côtes atlantiques à La Rochelle et Royan donnant une nette avance à François Fillon. Stupéfaction, puis déception de certains élus, il faut bien l’avouer…

Les premiers résultats : surprise...
Cette réalité n’a fait que se confirmer tout au long de la soirée lors des débats télévisés : François Fillon était le gagnant du premier tour de la primaire. Visages attristés de François Baroin (soutien de Nicolas Sarkozy qui a fait faux bond à LCI lundi matin où il devait être l’invité de la matinale) ou de Valérie Pécresse, ralliée dans les dernières mètres à Alain Juppé…

Alors que sa mine est souvent grave, François Fillon a retrouvé dimanche soir ce sourire qui lui manque souvent. Une étincelle dans les yeux aussi. Plusieurs explications : d’abord les résultats en sa faveur et une revanche (enfin) sur Jean-François Copé qui réalise le plus mauvais score du scrutin. N’est-ce pas lui qui l’avait évincé de la présidence de l’UMP en 2012, affaire se terminant par des querelles peu glorieuses. Une guerre fratricide avait alors opposé la droite, dont les plaies avaient eu mal à cicatriser. A cette époque,  Jean-François Copé était apparu arrogant et François Fillon fataliste.
Nicolas Sarkozy, pour sa part, avait annoncé publiquement se retirer de la politique, ce qu’il s’empressa de ne pas faire, estimant que les Français auraient la mémoire suffisamment courte pour oublier ses déclarations.

Eh bien la donne a changé ! Les citoyens ont décidé de prendre leur destin en main et ils l’ont montré en ce dimanche 20 novembre avec une participation massive. Ils s’impliquent dans la vie démocratique et le font largement savoir sur les réseaux sociaux !

François Fillon : un moment important de sa carrière
Duel Fillon/Juppé : la guerre des anciens et des modernes ?

Pourquoi François Fillon est-il arrivé en tête alors qu’il n’était pas « cité » dans le duo du nirvana républicain ? Quelques hypothèses. D’une part, son nom n’a jamais été associé à des affaires judiciaires comme l’ont été ceux de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Point positif pour l’opinion générale qui souhaite une plus grande transparence de la vie publique avec ligne de conduite assortie. François Fillon l’a : porteur des valeurs d’une droite classique, son attitude sobre n’a jamais défrayé la presse people. D’autre part, il a pu bénéficier de l’anti-sarkozisme ambiant : en votant Fillon, barrage a été fait à l’ancien président de la République comme ce fut le cas aux dernières Présidentielles quand François Hollande a été désigné.
En critiquant François Bayrou, Nicolas Sarkozy s’est privé des voix des centristes et le programme d’Alain Juppé semble ne pas avoir convaincu les votants… même si de nombreux jeunes ont trouvé en lui une personne d’expérience initiée à la géopolitique, notions bien utiles compte-tenu de la « poudrière » internationale.

Ensuite, il convient de s’interroger sur les électeurs : si l’essentiel est bien sûr de droite, s’y sont ajoutés des participants de gauche et du Front national. Les socialistes déçus - sachant que la gauche ne devrait pas remporter les futures Présidentielles - ont pu voter pour un candidat modéré, en l’occurrence Fillon (qui serait alors opposé à Macron ?). Idem pour le FN si l’on part du principe que Marine Le Pen préférerait affronter Fillon plutôt que Juppé (si elle est présente au second tour bien entendu). Certains pensent toutefois que Fillon serait mieux à même de contrer la couleur bleu marine que Juppé. Vaste débat.

Il part dans la bataille « pour faire valoir ses idées et contrer le Front National »
Désormais, reste à savoir quelle sera la participation dimanche prochain. Les anti-Sarkozy vont-ils rester sagement chez eux ? Dans ce cas, leur absence profiterait à Alain Juppé ou vont-ils retourner aux urnes pour confirmer Fillon dans sa position ? Pour de nombreux Républicains, la victoire de Fillon est vraisemblable, Juppé ne faisant la différence que dans le Sud-Ouest. Jean-Pierre Raffarin lui aurait demandé de se retirer dès le premier tour mais après tout, son maintien peut se comprendre. La politique, c’est une épreuve sportive, l’important est de participer. Le débat de jeudi prochain est attendu avec impatience !
A noter que seule NKM (pour le moment) s’est désistée en sa faveur, Sarkozy ayant demandé de voter Fillon « malgré l’amitié qu’il porte à Alain Juppé ». Mon œil…

Nicolas Sarkozy : la grande déception...
• « Si en 2017, on doit aboutir à une élection style Trump/Clinton aux USA, vraiment ça ne fait pas rêver » soulignait dimanche soir un électeur lors du dépouillement. Plusieurs cas de figure sont à envisager : soit le FN est éliminé dès le premier tour offrant un duel Macron/Fillon ou Juppé par exemple. Soit la gauche est éliminée et s'affrontent Marine Le Pen opposée à Fillon ou Juppé...

• Hollande devrait se présenter :
Réflexion d'un jeune militant pour la Présidentielle de 2017 : « La gauche aujourd'hui, c'est le Titanic et si Hollande veut s'en sortir avec panache, il doit faire comme tout capitaine, sombrer avec son navire. On appelle ça le courage ». Rien à voir avec le Costa Concordia...

• Dans le Sud-Ouest, seules les Pyrénées-Atlantiques et la Charente-Maritime ont placé François Fillon en tête lors du premier tour de la primaire et du centre

En Charente-Maritime, il est tête avec avec 40,69 % des voix, Alain Juppé obtient 34,82 % et Nicolas Sarkozy 19,34 %. 

Opérations de vote à Montendre



• La Haute Saintonge, Saintes et Rochefort ont voté Alain Juppé selon les consignes de vote donnée par les états majors républicains départementaux. A Rochefort, il totalise 37,49 % devant François Fillon (35,63 %) et Nicolas Sarkozy (19,74 %). A Saintes, il atteint 39,85 % des voix devant François Fillon (38,26 %) et Nicolas Sarkozy (15,42 %). A Jonzac, fief de Claude Belot, il engrange 51,85% des voix devant Fillon 28,17% et Sarkozy 14,81%.

Dépouillement à Jonzac

• Sur la côte par contre, les résultats diffèrent. A La Rochelle, François Fillon est en tête avec 42,72 % des voix, devant Alain Juppé (37,05 %) et Nicolas Sarkozy (14,99 %). A Royan, François Fillon largue carrément les amarres avec 41,41 % des voix devant Alain Juppé (31,73 %) et Nicolas Sarkozy (22,63 %). Idem à Saint-Georges de Didonne et Gémozac.
















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