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jeudi 10 mars 2016

Claude Belot à Patrick Carré :
« Vous êtes un grand Monsieur
chez les sapeurs-pompiers »

Grande échelle déployée en l'honneur du Capitaine Carré et du Lieutenant Robert
Sympathique manifestation samedi matin chez les sapeurs pompiers de Jonzac où le lieutenant Carré, promu capitaine, a passé le flambeau au lieutenant Robert. Après 40 ans de carrière dont 27 comme chef de centre, il prend une retraite bien méritée.

A Jonzac, qui ne connait pas le lieutenant Carré ? Comme ses prédécesseurs ayant commandé la caserne de Jonzac, il est incontournable. Moustache épaisse, regard franc, il est unanimement apprécié tant pour ses qualités professionnelles qu'humaines. Et voici qu'il prend sa retraite, officiellement le 27 mars, le jour de ses 60 ans ! Le commandement a été confié au lieutenant Robert qui a beaucoup appris à ses côtés sur le terrain.
Samedi matin sur la place du château en présence du SDIS, du Colonel Leprince, des élus Dominique Bussereau, Jean-Pierre Tallieu, Claude Belot, Daniel Laurent, Bernard Lalande, Jean-Claude Beaulieu, Chantal Guimberteau et du sous-préfet Frédéric Poisot, il a été fait capitaine, « un grade que tu portais déjà pour nous tous » dira plus tard dans son discours le président du Conseil départemental, Dominique Bussereau.

Passation de commandement entre Patrick Carré, promu Capitaine, et le Lieutenant Robert



Dans la salle municipale, il y avait affluence puisque les casernes de Haute Saintonge étaient réunies et avec elles, la famille, les amis et relations de Patrick Carré.
Sur la scène, lunettes sur le nez, un brin ému, Patrick Carré montra à l'assemblée un épais document, fruit de ses recherches. Y est relatée l'histoire de la caserne de Jonzac (soit 130 ans) : à l'évidence, l'eau a coulé sous les ponts de la Seugne ! Quelques dates importantes : en 1835, la ville acquiert une pompe à bras et en 1842, un premier emploi est créé. A cette époque, les pompiers sont généralement issus des métiers manuels, maçons, charpentiers, menuisiers. L'évolution suit naturellement son cours de même que les émoluments, sauf qu'à une époque… tout retard est pénalisé de 10 francs ! Suivent les deux guerres mondiales de triste mémoire pour arriver à l'affreuse affaire Bégon en 1965 qui fit la une de la presse nationale. Se sentant flouer dans la succession familiale, l'un des enfants tua ses proches dans un immeuble de la rue de Verdun avant de retourner l'arme contre lui. Le commandant des pompiers était alors M. Gruget. M. Pimparé, qui était parvenu à s'enfuir, en avait été malade plusieurs jours. En 1975, la caserne change de locaux. De nos jours, un projet de nouvelle construction est dans les cartons à la sortie de Jonzac (route d'Ozillac) que supervise le Conseil départemental.

Que de chemin parcouru par la caserne de Jonzac depuis cette photo (livre James Pitaud) !
Durant toute leur carrière, Patrick Carré et ses hommes ont connu des situations difficiles : accident sur l'A10 à Mirambeau (15 morts, 55 blessés), incendie de la Poste à Jonzac, inondations en centre ville, feu radio-actif, feux à Nord Morue et aux Ets Grelety, dans la maison Chat Locussol, la tempête Martin entraînant la mort d'un collègue Jean-Pierre Rolland à Gémozac, sans compter les interventions dans les cantons dont les feux de forêts dans le Sud Saintonge. La liste n'est pas exhaustive. Patrick Carré remercia ceux ont vécu avec lui cette grande aventure humaine.
Dominique Bussereau le félicita pour le travail réalisé dans des circonstances souvent éprouvantes, telles que la tempête de 1999 qui a fait plus de morts que Xynthia. Le Colonel Leprince retraça sa carrière et les échelons gravis avec « un esprit de conviction et un engagement exemplaire ».

Hommage aux héros de la résistance, Pierre Ruibert et Claude Gatineau, 
sapeur pompier à Jonzac
Le Capitaine Carré, son petit fils, le Lieutenant Robert et le Colonel Leprince
Une nombreuse assistance
La vie des pompiers jonzacais, Claude Belot la connaît bien. Et de rendre hommage au commandant Roy, une figure locale. Il évoqua la création du SDIS dans les années 2000 et un événement qui survint alors qu'il était président du Conseil général : « Je suis arrivé à ces fonctions en avril 1994 et j'étais déjà menacé d'une grève des sapeurs-pompiers pour manque de moyens ! Qu'ai-je fait ? J'ai demandé à Patrick Carré dans quel état était son matériel. Il m'a répondu que les GMC étaient foutus et qu'ils roulaient à 50 km/h. J'ai écouté la base, c'est-à-dire le bon sens ». Et puis Patrick Carré a incontestablement une qualité, il était haut saintongeais. Aujourd'hui, la caserne de Jonzac serait parmi les mieux équipées de France !

Patrick Carré aux côtés de Jean-Claude Beaulieu 
et Jean-Pierre Tallieu, président du SDIS
Il revint sur le tragique accident de Mirambeau où les autorités voulaient diriger les blessés sur Niort : « elles ignoraient Jonzac et Saintes ne semblait pas leur convenir ». Bilan, Claude Belot, faisant preuve de fermeté, parvint à imposer le CH de Jonzac auprès du Ministre Bernard Bosson. Etablissement qui avait l'avantage de la proximité quand les personnes sont gravement atteintes. Apparemment, personne ne s'est plaint de ce choix.
Sur les lieux du drame, les équipes d'intervention ont eu des visions d'horreur, certains conducteurs et passagers ayant été brûlés vif.
« Vous êtes un grand Monsieur chez les sapeurs-pompiers » dit-il à l'intéressé avant de féliciter son successeur, le lieutenant Robert, ancien chef de centre à Mirambeau. Un pro de la lutte contre les feux de forêt lui aussi. Il faut dire qu'il a été à bonne école !

Tous ont salué les qualités humaines et professionnelles de Patrick Carré
A gauche de cette photo, Claude Belot a partagé de nombreux souvenirs 
avec Patrick Carré qu'il connaît depuis longtemps
• Le petit-fils de Patrick Carré lui a remis son casque de soldat du feu offert par le SDIS. Le Capitaine nouvellement promu a reçu les insignes de chef de centre du Colonel Leprince ainsi que la médaille de la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers.

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