Jean-Pierre Blanchard distingué par la ville de Saintes (©Nicole Bertin) |
On se sent tout de suite à l’aise chez Jean-Pierre Blanchard. A cette réflexion, l’intéressé sourit et malgré son succès, il n’a pas pris la grosse tête. Ses personnages lui ressemblent, énigmatiques, un brin secrets, mais toujours accessibles car la valeur d’un tableau est d'abord celle du cœur. Elle réside dans l'intensité d'un regard, un esprit qui vagabonde et se pose.
Coluche en deux temps, trois mouvements ! |
Voisin d'Henri de Monfreid
Jean-Pierre Blanchard est né dans le Bas Berry, dans un village où vivait l’écrivain Henri de Monfreid. Cet homme remarquable aimait la musique et peignait à ses heures : « Il laissait ses fenêtres ouvertes et je m’endormais en l’entendant jouer du piano. Pour moi, c’était Chopin ! Parfois, il sortait la nuit promener ses chiens. Il recevait de grands artistes et les habitants l’appréciaient. Un jour, alors qu’il avait plus de 80 ans, je l’ai vu escalader sa grille d’entrée et sauter de l’autre côté. J’étais épaté ! Il avait dû oublier ses clés. Il roulait en 2 CV. Un musée lui est consacré dans la commune » souligne-t-il. Un personnage hors des sentiers battus comme exemple, avouez que c’est un bon début !
Jean-Pierre Blanchard poursuit son chemin à Paris où il fréquente les Beaux-Arts. Ses rencontres avec des artistes originaux lui ouvrent des perspectives.
En 1969, lors de son service militaire, il éprouve une belle émotion en descendant dans le cratère du Stromboli. Il accompagne alors Jean-Paul Delouche, directeur du service photo de l’ORTF, lors du tournage d’un film consacré aux volcans. Un moment qu'il n'oubliera jamais. Surgie des entrailles de la terre, la lave l’attire, insaisissable et fascinante. La teinte chaude du magma est ancrée en sa mémoire : il l'utilise pour immortaliser ses personnages.
« Parmi les rencontres que j’ai faites, je me souviens d’un certain Georges qui avait bien du talent. Ancien déporté, il s’était évadé plusieurs fois de Dachau. Il avait du détachement par rapport aux événements et pratiquait la dérision. J’ai toujours aimé les gens qui avaient de convictions » avoue-t-il. La vie suit doucettement son cours jusqu’au jour où il découvre la Charente-Maritime où l’un de ses amis possède une maison.
Gérant de société, il abandonne Paris pour le Département des mouettes : « j’en avais marre du système, de la course au fric. J’ai choisi de déménager ». L’aventure vaut le détour et les affaires ne vont pas si mal. La famille est conquise par sa nouvelle résidence, Arvert, qu’elle abandonne bientôt pour Saintes « une ville à dimension humaine ».
La galerie de Jean-Pierre Blanchard, rue Saint-Michel à Saintes |
Saintes "parce qu'il le vaut bien " !
Installé depuis de nombreuses années dans la cité santone, Jean-Pierre Blanchard a ouvert une galerie dans les rues piétonnes. Il y présente ses œuvres. Par le jeu des apparences, elles conduisent le visiteur dans un voyage intérieur. Célébrités, masques, jongleur qui tient sa destinée entre ses mains, personnages jouant dans les méandres de leurs pensées : ces longues silhouettes rappellent le décor et l'envers du décor. « L’art visionnaire » estiment les critiques qui ajoutent « ses œuvres dégagent une grande force symbolique et poétique, alliant mouvement, matière et lumière ».
La gouache lui procure le contact physique dont il a besoin pour communiquer son énergie : « pour moi, la peinture est plaisir et partage. Elle ne doit pas être une contrainte. Pour s’épanouir, il ne fait pas se torturer, mais s’amuser ». La peinture doit rester proche afin que le public puisse éprouver émotion, chaleur et attirance. « J’admire beaucoup Dali qui a fait évoluer l’art de façon extraordinaire. Personnellement, j’aime peindre les femmes et le Moyen-Age m’inspire. Mais je préfère le monde de Don Quichotte à celui du Seigneur des Anneaux ! La peinture doit aller au delà de la chose vue ». Ce rêve éveillé est la recherche du message intérieur. Ainsi cette blonde plantureuse qui détricote sa vie ou ce porteur de songe qu’une plume dissimule.
Sa première exposition remonte à 1974, dans un centre culturel du XXème arrondissement de Paris. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et il présente ses tableaux en France et à l’étranger.
Il possède une autre corde à son arc, ses interventions à la télévision. En effet, réaliser un portrait en quelques minutes relève du défi ! On l’a vu en direct chez Patrick Sébastien et Dechavanne, Vincent Perraud, Michel Drucker, la BBC, etc.
Dali ! |
Le Pape François |
Vous comprendrez aisément que Jean-Pierre Blanchard fourmille de projets. Sa soif de création ne s’épanouit pas seulement dans son atelier, elle le conduit sur la scène, l’estrade et le théâtre de la vie. En fait, Jean-Pierre Blanchard est un peintre saltimbanque, un enlumineur qui offre à l’existence les lettres ornées d’une scène en perpétuel mouvement...
Présentation de Jean-Philippe Machon, maire de Saintes
• Détail amusant : Un jour, un visiteur a dit à Jean-Pierre Blanchard que ses personnages étaient tristes en règle générale : « je ne crois pas, ils ont une vie bien remplie au contraire ! » a-t-il rétorqué.
• Créateur à Saintes du festival des K d'Or du cabaret, Jean-Pierre Blanchard a dû les arrêter : « je ne pouvais pas porter seul cette soirée »…
• Anciennement directeur de création d’une grande agence de communication événementielle, Jean-Pierre Blanchard est, depuis plus de 20 ans, le maître du Speed-painting reconnu au plan international. Invité régulier du Plus Grand Cabaret du Monde de Patrick Sébastien ( 22 participations ), il s'est produit sur de nombreuse chaînes de télévision ( France Télévision, BBC, ARTE, RTBF, TSR, CCTV) ainsi que sur des scènes prestigieuses (Olympia, Sporting de Monaco, Wintergarten Berlin, Casino du Liban, Montréal, Singapour, Sydney).
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