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mercredi 28 octobre 2015

Gérard Blanchard, tête de liste
aux élections régionales de décembre :
« Les universités doivent être mobilisées
sur l'innovation »

« Nous ferons en sorte que le secteur de Bordeaux ne tire pas toute la couverture à lui ! » 

Vendredi dernier, Gérard Blanchard, qui conduit la liste PS et apparentés aux Régionales en Charente-Maritime, Maryline Simoné, Joël Terrien et Julien Papineau se trouvaient à Saintes où ils sont allés à la rencontre des habitants. Cette élection, les 6 et 13 décembre, ouvrira l'ère de la grande Région Aquitaine Poitou-Charentes Limousin, riche de douze départements, dont la superficie sera aussi grande que l'Autriche ! Les conseillers régionaux ne se réuniront plus à Poitiers, comme ce fut le cas durant des lustres, mais à Bordeaux. Et il faudra trouver un nom de baptême à cette nouvelle entité ! 

Silhouette élancée, lunettes sur le nez, Gérard Blanchard est plus habitué aux amphithéâtres qu'à l'arène politique. Président de l'université de La Rochelle, vice-président de la Conférence des présidents d'université, cet ancien professeur en océanographie et écologie a choisi d'explorer une voie nouvelle. « J'avais envie de m'engager dans la vie publique. Les nouvelles Régions sont un challenge très important » avoue-t-il. La personnalité d'Alain Rousset, président sortant de la Région Aquitaine, a fait le reste ! De là à parler de l'autonomie des universités, des écoles d'ingénieurs, il n'y a qu'un pas qui sera largement développé durant la campagne.


Gérard Blanchard, Maryline Simoné, Joël Terrien et Julien Papineau,
candidats aux Régionales, dans les rues de Saintes
Rencontre dans la rue Alsace Lorraine. Le débat s'engage. « Les Régionales m'intéressaient. Après avoir rencontré Alain Rousset à La Rochelle, j'ai accepté de conduire la liste en Charente-Maritime. Par ailleurs, je connais bien Maryline Simoné qui est en seconde position. Ensemble, nous œuvrons au rapprochement des universités et des entreprises ». Gérard Blanchard a un avantage : il ne parle pas la langue de bois. Du moins pour l'instant ! Issu de la société civile, il n'a pas grandi au sein des apparatchiks qui formatent plus qu'ils ne façonnent une vraie personnalité.
La liste ? « Elle est en ordre de marche ». Les réunions ? Les premières ont commencé « alors que nous ne croisons pas les autres concurrents sur le terrain ». Les thèmes ? Ils graviteront autour du développement économique, l'aménagement du territoire, la croissance verte, l'innovation, la croissance bleue, l'éducation, la formation professionnelle, le soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche, les transports, les ports, l'agriculture, l'agro-alimentaire, le déploiement du numérique.
A la veille de la COP21 qui réunira à Paris les chefs d'état dans un but essentiel, protéger la planète en réduisant le réchauffement climatique, les grands sujets traiteront forcément du cadre de vie, et pas seulement en France puisque le problème se pose à l'échelon planétaire. « Les universités doivent être mobilisées sur l'innovation » estime Gérard Blanchard.

Une Région équilibrée où chacun valorise ses atouts 

« Nous ferons en sorte que le secteur de Bordeaux ne tire pas toute la couverture à lui ! » : Cette remarque est importante car elle répond aux réflexions de certains habitants qui craignent d'être "noyés" au cœur de la future grande Région : « Nombreux s'inquiètent d'une perte de proximité, que Bordeaux commande au détriment des territoires éloignés »… qui n'ont pas les mêmes ambitions que l'emblématique Aquitaine !
« Les personnels des collectivités territoriales appréhendent le changement de gouvernance. Il n'y aura pas de mobilité forcée. Nous fonctionnerons avec une gouvernance décentralisée. Les villes importantes continueront à jouer leur rôle » souligne Maryline Simoné.
« Alain Rousset est un homme pragmatique. Il a de l'expérience et son bilan est bon. L'exécutif qui sortira des urnes en décembre prochain devra avoir une vision globale de la nouvelle Région avec harmonisation dans la durée » explique Gérard Blanchard qui insiste sur un point : « il est essentiel que nous réfléchissions tous ensemble à cette réorganisation, sans rupture. Une Région n'est pas une entreprise. Nous devrons mettre au point des stratégies qui valoriseront les richesses de chaque territoire ». Que chacun se sente acteur d'un destin collectif en tenant compte de ses diversités !

Les plannings des réunions seront communiqués prochainement

Les débats seront animés, à n'en pas douter, d'autant qu'en face, les Républicains conduits par Hervé Blanché, maire de Rochefort, n'entendent pas s'en laisser conter. Cette campagne de quelques semaines devrait mettre en scène des tribunes ouvertes sur les nouvelles énergies, l'éolien, le climat, le tourisme omniprésent, l'avenir des ports et bien sûr l'économie, l'emploi et les jeunes, l'une des priorités de la Région étant de lutter contre l'échec scolaire. Ce sujet intéresse particulièrement Joël Terrien qui suit de près l'association des Compagnons du Devoir. Habitant Saintes, il a rejoint la liste de Gérard Blanchard tout comme Julien Papineau, attaché parlementaire de la députée Catherine Quéré.

• La future grande Région comptera six universités, quatre grandes écoles et regroupera trois rectorats Limoges, Poitiers et Bordeaux. Elle couvrira une partie du Grand Sud-Ouest, soit douze départements au total : Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Deux-Sèvres, Vienne et Haute-Vienne. Sa plus grande ville est Bordeaux, au cœur d’une agglomération de près d’un million d’habitants

Gérard Blanchard et Maryline Simoné
 Après une thèse de doctorat soutenue à l’université de Bordeaux, Gérard Blanchard a été chargé de recherche à l’université du Texas à Austin, puis il a été nommé auCentre de recherche en écologie marine et aquaculture de L'Houmeau. Professeur des universités à partir de 1998 à l’université de La Rochelle, il en est devenu président en 2008.

• La trêve ? Le climat tendu qui règne à La Rochelle n'est pas un secret depuis qu'Olivier Falorni, Jean-François Fountaine et les conseillers départementaux PRG ont devancé les candidats socialistes aux dernières élections. Si les deux camps s'y opposent sur le terrain, ils pourraient fumer le calumet de la paix le temps des Régionales.
« Le contentieux est ancien, inutile d'alimenter des polémiques inutiles. Il est temps de passer à autre chose » estime Maryline Simoné. Seule crainte soulevée par un observateur : « espérons que les militants qui ont soutenu les uns et les autres et ont donc été opposés sauront se réunir autour d'une même cause pour les Régionales ». L'avenir le dira. 

• Bien placée l'université de La Rochelle !
Réussite en licence, La Rochelle deuxième (selon le classement du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).  En trio de tête : l’université d’Angers, l’université de La Rochelle et l’université de Chambéry.

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