Dans le commentaire qui suit, Jean-Marie Bourry, de Jonzac, livre le fruit de ses réflexions sur cette situation qui pourrait s'aggraver avec l'application du fameux TATFA (accord transatlantique de libre échange)....
« Un directeur d’un super marché peut toujours exciper de sa bonne foi, mais il ne peut oublier que des négociations commerciales impitoyables sont effectuées, à son profit, par des centrales d’achat dont les personnels sont formés pour être sans état d’âme et pour toujours pressurer un peu plus des producteurs qui n’ont plus, aujourd’hui, d’autres débouchés.
Aggravé par une concurrence sauvage intra-européenne, le constat est sans appel d’une compression et d’un étranglement d’un côté au profit d’une grande distribution qui n’a plus de concurrents ni de limites, si ce n’est celles que les pouvoirs publics pourraient lui imposer.
La contractualisation évoquée a déjà échoué et le courage politique de nos gouvernants risque encore une fois de manquer face à une grande distribution qui ne manquerait pas d’invoquer encore une fois le chantage à l’emploi.
Mais le pire pour nos agriculteurs est encore à venir avec le traité transatlantique en cours de finalisation entre l’Europe et les USA, qui est négocié secrètement depuis plusieurs années, et dont le président Hollande se garde bien de parler tant il est antinomique avec les promesses en cours. Un tel accord impose l’application des principes de l’OMC concernant la disparition totale des droits de douane (25% en moyenne pour les produits agricoles importés) face à des productions américaines pour lesquelles n’existent ni principe de précaution ni normes environnementales et sanitaires telles que nous les connaissons en France.
Avec des exploitations en moyenne trois fois plus étendues et fortement subventionnées, l’interdiction de favoriser les productions locales, la mise en place d’une juridiction privée pour régler les différends commerciaux, nos agriculteurs vont être submergés par des produits OGM, bœufs aux hormones, poulets au chlore, à des prix imbattables.
Sur! les centrales d'achats sont sans état d'âme. Mais qu'en est-il des éventuels états d'âme de Xavier Beulin, président de la FNSEA mais aussi patron du groupe Sofiproteol.
RépondreSupprimerD'ailleurs un article dans "Le Monde" nous éclaire sur le sujet:
Selon un rapport de la Cour des comptes en 2012, Sofiprotéol a pu bénéficier durant des années d’une « rente de situation » sur le marché des biocarburants, les agriculteurs recevant « des aides pour ne rien produire sur leurs surfaces en jachère » et cédant donc leur colza à un prix « seulement un peu supérieur au coût marginal de production », ce qui a largement aidé le groupe à se lancer. Or ces aides étaient arbitrées entre autres par… la FNSEA.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/07/28/que-reprochent-ses-detracteurs-au-patron-de-la-fnsea_4702196_4355770.html#JpSOCDZfI7b79iRP.99
En 2014 , le CNJA local (Haute Saintonge) est venu visiter l'Unité Centrale de cuisine de Jonzac. D'après eux, tout était normal.Les fruits et légumes provenaient du pays et 80% de la viande était acheté à l'étranger!!
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