D'où vient la naissance du terrorisme arabe en France ?

Le point de vue de Xavier de Roux, ancien député 

La formidable levée en masse d'un peuple uni devant l'agression et surtout d'un peuple dont on disait qu'il sortait de l'histoire, mérite mieux qu'un salut. C'est un signe.
Mais d'où vient la naissance du terrorisme arabe en France ? Il y a eu évidemment la guerre d'Algérie et le combat pour l'indépendance mené par les Algériens, puis il y a eu l'exportation sur notre territoire de la guerre israélo-palestinienne.

Certes, au nom de la France, le général de Gaulle a tenté d'y mettre fin en prônant une solution équilibrée au conflit consistant à rendre aux Palestiniens une partie du territoire conquis par Israël en 1967, afin d'y créer un Etat stable. Mais, aprés 38 ans de palabres et faute de trouver une issue, le conflit israélo-palestinien est devenu un conflit israélo-arabe entraînant crises sur crises dont la tragique guerre civile libanaise, accélérant la montée des terrorismes autour de l'étendard commun de l'Islam.

Les Etats-Unis, frappés par ce terrorisme, n'ont pas arrangé les choses en entreprenant, après la guerre d'Afghanistan , la "démocratisation" de l'Irak à coups de canons, puis en soutenant partout un "printemps" arabe qui a mené l'Egypte au bord de la guerre civile et la Libye à l'éclatement. Or la France, en Syrie comme en Libye,  a été partie prenante face bientôt à un califat autoproclamé dont elle combat les tentacules en Afrique subsaharienne.
Ainsi la mèche allumée à Jérusalem en 1967 brûle et se consume, métastasant nos sociétés. Juifs et Arabes viennent se quereller sur notre propre sol au point que la communauté juive est saisie par la tentation du départ en Israël, encouragée par le Premier Ministre de ce pays. Les derniers événements illustrent tragiquement une situation que l'on avait connu, à Paris, rue des Rosiers et à Toulouse.

Alors que le budget de la défense n'a cessé de diminuer, le gouvernement déploie 10000 hommes sur le territoire national qui s'ajoutent aux 10000 présents sur les théatres d'opérations extérieures. C'est une grande première qui souligne le degré d'exposition de notre pays et la légitimité de la mobilisation nationale. Mais c'est maintenant à la diplomatie de prendre le relais, sans attendre parce qu'il est bien tard. François Hollande a réuni en quelques jours quarante chefs d'Etat ou de Gouvernement à Paris. Il faut qu'il propose désormais une solution acceptable et apaisante au conflit israélo-palestinien et, en Afrique, un plan de développement permettant de stabiliser ce continent qui nourrit l'immigration faute de pouvoir nourrir ses populations.
Si la France réunie veut bien d'une seule voix jouer son rôle international, alors les millions de Français descendus dans la rue, donnant un sens à la Marseillaise, auront bien servi l'humanité.