Surprise, fin novembre, sur les réseaux sociaux. Un clip mettant en scène Hervé Blanché, le premier magistrat, dansant le hip-hop avec deux jeunes gens a fait beaucoup parler, bien au-delà de la ville. Histoire d’un « coup de com’ » involontaire.
C’est Tony Baron (alias Tony Merguez), l’un des danseurs de la troupe locale « Pyramid » qui raconte la genèse de ce petit film, en fait extrait d’une séquence trois fois plus longue, elle-même partie intégrante d’une vidéo conçue pour des démonstrations en divers points de la ville : « Un midi, on dégustait un kébab pas très loin de la mairie, avec Aziz (NDLR : l’autre danseur du clip). Le maire est passé par là, il est venu nous saluer, car il connaît bien la Compagnie. On lui a parlé de notre projet et a surgi l’idée d’une scène dans son bureau. Il a été séduit tout de suite par l’idée ». Rendez-vous est pris avec l’élu et son directeur de cabinet. Les deux artistes soumettent quelques pas simples à réaliser à Hervé Blanché. Quinze jours plus tard, le petit numéro est en boîte.
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Il fait des bonds, il fait des bonds…. au centre Hervé Blanché, maire de Rochefort encadré par Tony Merguez et Aziz (groupe Pyramid) dans une démonstration de hip-hop (capture d'écran YouTube)
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Le tournage n’aura duré qu’une quinzaine de minutes. Et la mise en ligne du clip un lundi soir, produit immédiatement son petit effet. « On sait qu’il y a beaucoup de jeunes sur Internet le dimanche ou le lundi soir, explique Tony. J’étais en plein montage, avec Aziz, on s’est dit qu’on ne pouvait pas garder ça pour nous plus longtemps ».
Le film est publié sur la page Facebook du jeune danseur. Le compteur se met vite à tourner. En quelques heures, des milliers de vue. L’emballement médiatique suivra dans la journée de mardi avec la reprise de l’info par Demoiselle FM. Le quotidien « Sud Ouest » s’en empare à son tour. C’est une traînée de poudre. Toute la presse nationale, les radios et télévisions embrayent. Au point de surprendre Hervé Blanché qui, lui, assiste pendant ce temps au salon des maires à Paris. « J’ignorais que ce serait si vite en ligne, et j’ai été surpris de l’effet produit », reconnait le maire de Rochefort. Celui-ci dément tout coup de com’ prémédité (« ça s’est décidé spontanément ») et revendique son droit à la normalité. « Je ne suis peut-être pas un maire normal, mais je suis un homme normal, je continue à vivre comme avant mon élection », se défend-il face aux critiques de certains qui n’ont guère goûté cet exercice. La gauche avait déjà raillé son déguisement en hippie l’été dernier dans un festival de musique, ou en serveur au Mac Do local en octobre.
Réactions contrastées
Hervé Blanché explique qu’il ne peut pas plaire à tout le monde, mais il assume. Tout comme lorsque, invité deux jours après la sortie du clip, à l’émission de France 5 « C à vous », il a accepté de « récidiver » en exécutant un poirier sous les yeux d’Anne-Sophie Lapix et de son équipe. Ce qui a fait sortir de ses gonds Alexis Blanc, l’un de ses opposants au conseil municipal. « Sous prétexte de faire parler de Rochefort, acceptera-t-il de faire le singe qui pète à la télévision ? », a-t-il réagi sur les réseaux sociaux. Sur Internet, des milliers de jeunes, eux, applaudissent un maire dynamique et qui fait sortir Rochefort de son image de ville vieillotte et sclérosée. C’était l’objectif affiché du film de Tony Baron. Dont la sortie officielle en version complète est désormais très attendue. Il faudra encore patienter un peu. La compagnie « Pyramid », connue bien au-delà de ses bases, est en tournée en Thaïlande et d’autres pays du Sud-Est asiatique.
Arnaud Develde
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