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samedi 20 décembre 2014

Le Conclave de Bordeaux :
Le Père Noël de Bruno Albert !

Pour ceux qui se souviennent du maire post-gaulliste de Montlieu La Garde fort impertinent y compris - surtout ?- dans les allées de la Communauté des Communes de Haute Saintonge, cela ne sera pas totalement évident de découvrir le romancier, assagi en apparence. 
Il a migré en Médoc, sur la rive gauche de la rivière. 



Après Un Souper en Médoc, aux Editions Féret, couronné du grand prix littéraire Saint Estéphe, Bruno Albert nous propose, au pied du sapin, à travers Le Conclave de Bordeaux, une nouvelle chronique bourgeoise du Second Empire de part et d’autre de la Gironde. Ce nouvel ouvrage vient d’être reconnu au récent Salon de la Gastronomie à Tours, en Val de Loire.

•  Bruno Albert, vous boudez Montlieu et la Haute Saintonge ? 

Ce n’est pas mon sentiment. Fut une période où j’y ai souffert de coups de soleil excessifs…
Depuis, je me préserve davantage. Mais, à bien me lire, vous constaterez que je suis, sans doute, plus pertinent, dans l’observation des personnes. La différence fondamentale entre nos vies actuelles et celles de nos prédécesseurs, c’est la relation au temps. On ne peut pas vivre au rythme du cheval comme au temps de la voiture. Ce n’est pas un regret, c’est une constatation ! Voyez-vous, de ma maison de La Garde à la mairie de Montlieu, il y a près d’une heure de route, à pied. Je ne suis pas dans les clous ! Par contre, j’aime le rythme lent des bateaux de Blaye.

•  Parlez-nous de votre "Conclave de Bordeaux". Evidemment, vous n'êtes pas entré dans les ordres… 



En effet ! Un Souper en Médoc s’est attardé sur la France provinciale entre Louis Philippe et Napoléon III. Dans Le Conclave de Bordeaux, j’ai pris soin de suivre mes personnages jusqu’à l’apothéose du Second Empire. A mes yeux, c’est le temps où la révolution industrielle masque trop les prémices de l’émancipation de la femme. C’est une époque où les grands vins, comme le cognac, émergent en tant que marques dans un monde capitaliste émergent. Et puis, par amusement, je révèle un peu les secrets du classement des vins de Bordeaux en 1855. Une chose est certaine : aucun vin n’a été dégusté ! Mais, au final, ma préoccupation concerne l’apport de la femme rurale dans un monde qui vient et mourra, quelque part, après la Grande Guerre.

•  Vous naviguez aussi entre vin et gastronomie. Quel sera votre repas de Noël ? 

Simplissime. En entrée, un mille-feuilles poire et foie de canard arrosé d’un vieux Pineau. Comme plat, un civet de chevreuil de Montlieu moyennant un Côtes de Baye subtilement agressif. Et pour finir, des petits chaussons aux pommes, cassonade, muscade, cannelle, Espelette avec ce qu’il vous reste du vieux Pineau.

•  Il manque les cagouilles mais, en même temps, vous proposez un repas aquitain … 

Très juste, Nicole ! Vous vouliez parler politique ? J’ai trop entendu de discours arrogants, à Jonzac, sur « Bordeaux, malingre port estuarien et bourbeux, supplétif de Saintes, capitale de l’Aquitaine Seconde » pour m’étonner encore de la vacuité politique. Rappelez-vous que notre reine commune, Aliénor, est native de Niort et que son fils Richard est mort en Limousin.
Là dessus, je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année et je file au Mexique, en direction des vins du Nouveau Monde, l'objet de mon prochain roman.

Bon voyage... et pour la qualité du réveillon, je ne m'inquiète pas !!!

Propos recueillis par Nicole Bertin

• Le Conclave de Bordeaux, éditions Féret. En vente dans toutes les librairies

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