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jeudi 1 mai 2014

Jonzac sous (vidéo) surveillance : Souriez, le maire n’est pas filmé !


Jonzac aura bien ses 25 caméras de vidéosurveillance placées en des endroits dits « stratégiques ». Soit une caméra pour 140 habitants. La municipalité ne lésine pas sur les moyens et c’est pourquoi les habitants du centre ville pourront dormir sur leurs deux oreilles. L'arrivée de ce nouveau système est diversement appréciée...


L'installation de caméras de vidéosurveillance dans Jonzac a été évoquée pour la première fois il y  a quatre ans. Un conseiller municipal, Pierre-Jacques Rambeaud, avait été chargé par le maire, Claude Belot, de faire une analyse de la situation.
Pour la majorité, cette volonté correspondait à une réalité : Jonzac n’était pas épargnée par les vols, dans des commerces en particulier. On se souvient également de l’incendie qui s’était déclaré à l’entrée des galeries noires et dans l’immeuble Patouillet, la même nuit, en face du bar-restaurant le Jonzacais (1). Un enregistrement aurait permis d’en savoir un peu plus sur les agissements des uns et des autres. Il devenait donc urgent de surveiller ces lieux dits « sensibles ». 
S’il y avait les pour, les contre faisant aussi entendre leurs voix, argumentant que des caméras n’ont jamais empêché la délinquance de progresser. « Elles ne font que la déplacer vers des endroits moins visibles » disaient-ils. C’est vrai pour les trafics de drogue, les dealers préférant la discrétion pour assurer leur business.
Une somme avait été budgétisée, de l’ordre de 100.000 euros correspondant à une dizaine de caméras. Une commission en présence des élus, du sous-préfet, du proviseur du lycée et du référent gendarmerie en matière de stupéfiants avait été organisé en 2010. Y avait-il urgence ? C’était bien la question puisque la présence de drogue dure sur le secteur de Jonzac depuis une dizaine d’années - héroïne - ne pouvait que préoccuper les responsables.
Le sujet est resté d’actualité. Après concertation, il a été décidé d’étendre le réseau à 25 caméras situées en de nombreux sites de la ville.

Lundi dernier, lors du conseil municipal, le maire a annoncé « qu’une consultation avait été lancée dans le cadre de la procédure adaptée pour ce marché d’une durée de quatre ans, portant sur la pose et la maintenance du système de vidéoprotection ». Six entreprises ont soumissionné dont Bouygues. Le choix définitif n’est pas encore réalisé. Dans un premier temps, seront installées des caméras sur la place Fillaudeau, le parking du Château, la place de la République et l’esplanade du château, le carrefour de la rue de Verdun, la rue des Carmes et la rue James Sclafer, la place de la République, la rue Paul Bert et son parking, la place du Champ de Foire, la place Saint-Exupery (lycée), la place Rémi Pitaud, la gare SCNF et la gare routière. Suivront le parking de la base de loisirs, celui du Centre hospitalier, l’avenue Chanzy face au complexe sportif, le secteur de la médiathèque et du cloître des Carmes et la rue Lucien Brard. 206.000 HT ont été inscrits, une aide de l’Etat de 20.000 euros pouvant être obtenue.
En janvier dernier, la commission départementale des systèmes de vidéoprotection a donné son feu vert à cette opération. Les bandes seront visionnées dans une pièce du bâtiment de la police municipale par le maire, le premier adjoint et un policier municipal. La gendarmerie sera connectée par un poste de visualisation. La destruction des enregistrements se fera automatiquement après 15 jours de stockage.

« Ça me gêne d’être regardé à mon insu » 

A l’annonce de ces caméras, la population a réagi de diverses façons. Il a bien sûr ceux qui approuvent au nom de la paix tandis que les autres y voient une entrave à leur vie privée et à leurs libertés de mouvement. « Quand je passerai dans la rue, je ferai un signe à la caméra pour rappeler au gars qui la regarde que je suis là ! Pourquoi payer du personnel pour ça ? » s’exclame Jean-Pierre qui n’apprécie pas ce futur regard braqué sur lui. « Désormais, comment vais-je cacher mon amant ? » plaisante Fabienne. Jérôme les rassure : « vous pourrez continuer à vivre comme avant. Il s’agit seulement de réduire la délinquance, pas d’embêter les gens ». Les braves surtout !
Claude Belot a bien conscience qu’un grand nombre de caméras dans une ville de moins 3500 habitants ne peut que susciter des réactions. « Plusieurs sociétés ont répondu à l’appel d’offres. On s’aperçoit que la maintenance coûte aussi cher que les caméras. Il s’agit d’un véritable choix technologique. Par la même occasion, nous allons réfléchir à un réseau d’éclairage intelligent. Citybox offre de nombreux services dont la performance énergétique du réseau d’éclairage et le wifi. Les caméras seront installées dans les endroits où la fibre optique a été posée, centre ville, lycée, place Fillaudeau ».

Jack Ros, qui avait bien étudié le dossier, fit remarquer que les motifs invoqués pour la pose de ces caméras comportaient deux autres destinations en dehors de la sécurité des personnes, la prévention des atteintes aux biens et la protection des bâtiments publics. Il s'agit de la prévention du trafic des stupéfiants et la constatation aux infractions aux règles de circulation.
La drogue, elle est présente et touche malheureusement les mineurs. Tout le monde le sait, mais bien peu osent briser la loi du silence même si l’on sait où « se passent les échanges ». D’où la demande de l'élu de créer une commission locale de sécurité regroupant tous les partenaires concernés par ces problèmes. Proposition que déclina le maire : « je travaille déjà avec ceux que vous mentionnez ». « On peut être intelligent à plusieurs » rétorqua Jacques Ros, chef de file de l'opposition.
Et les infractions au code de la route ? « Ce sont les stationnements abusifs. La possibilité de faire appel aux parcmètres a été écartée. Nous avons là une autre solution pour permettre aux clients de trouver une place ». Et le maire de conclure : « ce système de vidéosurveillance, nous allons apprendre à le faire fonctionner tous ensemble ».

En y regardant de plus près, la plupart des élus de la majorité n’habitent pas les rues où fonctionnera « l’œil de Moscou », à commencer par le sénateur maire Claude Belot et le premier adjoint Christophe Cabri. Ce test grandeur nature permet d’ailleurs de constater à quel point le centre ville s’est dépeuplé. Il est à noter que La Rochelle, Rochefort et Saintes, des villes autrement plus importantes en population que Jonzac, n’ont pas opté pour une vidéosurveillance intra muros.


• Une fois l’entreprise sélectionnée, les premières caméras seront installées dans les mois suivants. Afin de les rendre pleinement efficaces, des arbres seront élagués et des éclairages supplémentaires apportés pour une bonne visibilité des bandes, de nuit en particulier. D’où le coût élevé du projet. 

Archives du samedi 18 avril 2009 

Qui est le pyromane de Jonzac ? 


Vendredi matin, à Jonzac, on ne parlait que des incendies qui se sont déclarés dans la nuit de jeudi à vendredi aux alentours de 4 heures et demie du matin. Le premier a été signalé à l'entrée des galeries noires de la Porte de Ville. Les flammes se sont rapidement propagées dans le tunnel, commençant à attaquer les bois. Réveillé par des craquements, David, le pâtissier qui habite en face, a donné l'alerte. Il a aussitôt saisi son extincteur, bientôt aidé par Flora, propriétaire du restaurant situé à proximité. Les sapeurs-pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux et ont maîtrisé le sinistre. Malheureusement, ils n'étaient pas au bout de leur peine. Le pyromane ne s'est pas arrêté là.


Sur la place de la République, il a fait brûler un scooter pour s'en prendre ensuite à la maison Patouillet, transformée en logements locatifs, non loin du bar le Jonzacais. Dans cet endroit, il s'est particulièrement défoulé. En effet, profitant du fait que la porte d'entrée était ouverte, il est monté à l'étage et a allumé un feu, utilisant de l'essence pour renforcer le foyer, comme dans les deux cas précédents. Le sinistre a rapidement pris de l'ampleur et les pompiers ont mis une bonne heure pour le circonscrire. La maison a été entièrement détruite (les maisons jouxtantes ont été épargnées). Ce n'est pas la première fois que des départs de feu ont lieu dans cette habitation, « six ou fois » prétendent certains locataires. Apparemment,le pyromane aurait un lien avec ce bâtiment ou avec ses occupants...
 Sur place, l'irritation des habitants est grande car Jonzac a déjà connu plusieurs nuits agitées avec un casseur de vitrines, un exalté du clair de lune (personne jetant le trouble en ville), des feux de poubelle, etc. La gendarmerie a ouvert une enquête et nous espérons qu'elle parviendra rapidement à identifier le responsable. En effet, les derniers incendies auraient pu provoquer des morts, soit par intoxication, soit par peur (une personne a failli se jeter du deuxième étage. Les locataires ont été relogés par la mairie.
L'affaire est grave. Souhaitons que la sérénité reviendra dans cette petite ville de Charente-Maritime, habituellement tranquille et accueillante.

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