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dimanche 29 septembre 2013

Pointe de Suzac : les blockhaus
ont été construits
par les entreprises françaises


La côte royannaise abrite encore de nombreux blockhaus, témoignages de la Seconde Guerre Mondiale.

Hitler pensait ses ennemis viendraient de la mer. Il avait donc doté les côtes, donc celle de Royan, d'équipements sophistiqués
Dimanche dernier, avant la découverte de l’œuvre monumentale et éphémère de Regis Crozat, André Voisin, professeur d’histoire, a donné une conférence sur le Mur de l’Atlantique à la Maison de L'estuaire. Ce mur s’étendait de Norvik, non loin du Cercle polaire, jusqu’à la frontière espagnole. Soit 4 500 km d’installations militaires prêtes à affronter l’ennemi venant de la mer.

Le mur de l'Atlantique
Ainsi, virent le jour blockhaus, casemates et autres bunkers censés empêcher un débarquement. Le long de l’Atlantique, on avait également des bases sous-marines dont l’une était située à Bordeaux. Le littoral royannais s’est ainsi retrouvé bétonné. Hitler, dit-on, estimait que le système était bon jusqu’au moment où il s’aperçut que les ennemis pouvaient surgir de l’intérieur. En effet, les résistants ont attaqué les bunkers à partir de la terre ferme. Les sentinelles de béton n’ont donc servi à rien, sauf à amuser les générations suivantes qui s’introduisent dans ces drôles de structures en y laissant leurs signatures.
Quitte à en déplaire à quelques-uns, le conférencier admit que « les Allemands étaient forts ». Pourquoi ? Parce que les bunkers ont été construits par les Français. En 1943, on comptait 20 000 ouvriers sur le Mur de l’Atlantique et de nombreux volontaires. Il faut dire que leur salaire était double ! Il n’y avait pas de chômage dans l'hexagone à cette époque. Sur 3 000 entreprises du BTP, 2000 ont accepté les propositions de l’occupant. L’éventail des professions concernées était large, maçonnerie, électricité, équipement.

André Voisin, historien,  a animé une réunion à la Maison de l'Estuaire (Saint-Georges de Didonne) avant de conduire le public à la Pointe de Suzac où subsistent des blockhaus.

« Ces patrons misaient sur la victoire de l’Allemagne » admet André Voisin. Sans les Américains, nous serions sans doute une province de l’Allemagne. Et d’ajouter : « certains ouvriers travaillaient pour les Allemands sans le savoir ». Sur ce sujet, il est permis d’en douter à moins d’être ‘‘demeuré’’ ou d’avoir carrément des œillères…

La France de Pétain était bonne fille : « Dans son budget de 632 milliards, 250 étaient destinés au Mur de l’Atlantique ». En conséquence, comme tout ce beau monde était fort occupé aux ouvrages des belligérants, les logements, destinés à la population, se faisaient cruellement attendre. Les entreprises tricolores recevaient leurs instructions des Allemands qui leur imposaient des règles strictes de construction : « il n’y avait pas de place pour l’improvisation ».
La suite, on la connaît avec le Débarquement en Normandie et le fameux bombardement de Royan en 1945, victime des troupes alliées. Un comble. S’ensuivit un débat où le conférencier s’exprima franchement : «il y avait peu de résistants en 43. S’il avait fallu juger les collaborateurs, toute la France quasiment aurait été concernée ! ».

La Pointe de Suzac
Un ange passa. Les hommes ne sont pas des héros, enfin pas tous. Pensons à la mince frange qui releva la tête plutôt que de la baisser. Nombreux en sont morts. Après la guerre, les fameuses entreprises du bâtiment ont comparu devant une commission spéciale. Certaines d’entre elles ont été condamnées (au maximum, peine d’un an sans travailler). Toutefois, comme l’heure était à la reconstruction, elles ont repris du service et tout rentra dans l’ordre. Honneur aux vainqueurs…

De nombreuses personnes s'intéressent à la Seconde Guerre Mondiale dont le maire de Saint-Georges, M. Bouffard

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