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dimanche 2 décembre 2012

Nemanja Radulovic :
Il sculpte la musique


Il a quitté l’enfer de la guerre en Serbie pour vivre en France avec sa famille. Ce grand violoniste s’est imposé 
naturellement comme si l’instrument l’avait choisi avant que lui-même en ait conscience. Depuis, ils sont unis pour le meilleur et l’empire de la musique.

• Nemanja Radulovic, quel souvenir gardez-vous du concert organisé à Fontaines d’Ozillac en 2001 à l’initiative de l’association Val de Seugne ? Vous y avez fait vos premiers pas…

J’avais seize ans. C’était l’un des premiers concerts que je faisais en France, le second avec Marielle Nordmann. J’y ai vu un signe de confiance tant de la part de Ghislaine Pineau et des organisateurs que de Marielle. J’en garde un souvenir ému.
 
• Votre proximité est grande avec Marielle Nordmann !
 
En effet, je souhaite à tous les êtres humains d’avoir une Marielle dans leur vie ! Toute la famille Fontanarosa m’a accueilli quand je suis arrivé en France. Marielle et son époux, Patrick, qui était mon professeur au Conservatoire, leurs enfants avec lesquels je suis en contact tous les jours. C’est vraiment ma famille française.
Nemanja Radulovic en concert à Jonzac (Charente-Maritime) dimanche dernier avec la harpiste Marielle Nordmann
• Que représente le violon pour vous ?

Je considère le violon comme un outil qui me permet d’exprimer ce que j’ai en moi. J’essaie d’oublier tous les problèmes et les difficultés techniques que l’on peut rencontrer avec cet instrument pour faire de la musique et sculpter de l’art. J’éprouve du bonheur à jouer devant le public, à présenter mon travail, à faire ressentir mes émotions. Le sentiment que je recherche, non seulement sur scène mais la vie quotidienne, c’est la liberté.

• Le violon et la harpe se marient-ils facilement ?

J’adore parce que cette union prouve que les instruments sont seulement des outils. Au début, lorsqu’on m’a proposé de jouer avec une harpe, je pensais que le mariage ne serait pas d’un heureux effet. En réalité, lorsque les artistes jouent au-delà des instruments, de tels duos sont possibles, comme ce fut le cas cet après-midi à Jonzac. La musique devient alors une forme d’art.

• Votre carrière internationale se poursuit. Quels sont vos projets pour 2013 ?


2012 a été une année très contrastée, vraiment difficile dans la vie privée, et tellement belle sur le plan professionnel. La disparition de ma mère, après celle de ma sœur, a été un moment douloureux. Ces épreuves ont laissé des traces dans mon cœur. Le deuil ne s’efface pas avec le temps, mais il permet de comprendre certaines choses. Même si elles ne sont plus là physiquement, elles m’accompagnent dans ma vie.
En ce qui concerne les concerts, 2013 sera une année bien remplie avec l’Allemagne, Berlin et Munich en particulier, l’Europe en général, l’Asie, les États-Unis. En 2014, je reviendrai peut-être au Violon sur le sable de Royan et qui sait à Jonzac ? En octobre 2013, je serai à La  Rochelle.

 Propos recueillis par Nicole Bertin

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