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vendredi 20 avril 2012

Jean-Luc Mélenchon,
Marine le Pen :
Quand les extrêmes
font valser la République !


« Ennuyeuses, inintéressantes »,
ainsi sont décrites les élections présidentielles par ceux qui ne militent pas dans un parti. Les intellectuels, réunis sur les plateaux de télé, la classent d‘ores et déjà dans les scrutins qui n’auront pas éclairé le débat. Et pour cause, les thèmes y seraient trop démagogiques et pas assez constructifs.

Cette tiédeur fait le bonheur de la presse anglo-saxonne qui se déchaîne contre le peuple tricolore inapte à gérer la crise. Le chant du coq, autrefois si glorieux, serait-il frappé d’une extinction de voix ? « Les Français vivent sur des vieux clichés de société. Leur réveil sera difficile » soulignent les détracteurs.

D’autres au contraire, tels les futurs électeurs de Jean-Luc Mélenchon, ont retrouvé une nouvelle ardeur dans la lutte finale. Ils iront voter dimanche, eux qui boudaient parfois les urnes. Le tribun en rouge et noir leur parle et les comprend. De son côté, Marine Le Pen reste campée sur ses positions. La rivalité entre le FN et le Front de gauche devrait encore s’accentuer dans les années à venir avec ses deux nouveaux leaders !

Montage réalisé par Jean-Lou Dinand (d'après "La liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix)
 Malgré l’intense activité que déploient les instituts de sondages, bien malin qui peut annoncer les noms des deux heureux « messies » en tête au soir du 22  avril. Il n’est pas exclu que l’un des extrêmes, entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, s’invite au bal. Quoi qu’il en soit, il et elle compteront lourdement dans l’issue du second tour.

Si l’on considère que François Hollande sortira vainqueur de la Présidentielle contre Nicolas Sarkozy, les vraies questions concerneront la répartition des forces de la nouvelle majorité. Si Jean-Luc Mélenchon réalise un bon score, combien de ministres obtiendra-t-il dans le nouveau gouvernement ? On imagine déjà l’âpreté des négociations et la joie des Communistes qui se pensaient relégués au « buffet »  ! François Hollande composera-t-il, comme François Mitterrand, une union plurielle ou privilégiera-t-il ses alliés classiques… et moins révolutionnaires ? Question.

En ce qui concerne les Législatives, le Parti socialiste a conclu un accord avec les Verts (qui vont réaliser un score bien bas alors que l’écologie est dans l’air du temps), les Radicaux de Gauche et le MRC.

Les Verts, présents dans 17 circonscriptions, devraient pouvoir constituer un groupe à l’Assemblée Nationale. Les Radicaux, quant à eux, alignent une douzaine de candidats. « En cas de victoire, pourraient-ils être tentés de composer une formation autonome, alors que, depuis 2002, ils sont apparentés au groupe socialiste ? Pour cela, il leur faudrait de nombreux députés. Dans ces conditions, ne seraient-ils pas tentés de se rapprocher des Radicaux de Jean-Louis Borloo, ami de Jean-Michel Baylet, alors qu’ils partagent beaucoup de liens philosophiques ? » s’interrogent les observateurs.
En Charente-Maritime, par exemple, les PRG aimeraient sans doute voler de leurs propres ailes. Cette attitude pourrait être liée aux désaccords qui agitent le PS depuis que les instances parisiennes ont désigné leurs propres candidats sur deux circonscriptions (La Rochelle, Rochefort) au détriment des élus locaux qui l’ont fort mal pris.

En tout cas, si la Gauche l’emporte, elle bénéficiera d’une situation « rare » en disposant d’une majorité de gauche à l’Assemblée Nationale, au Sénat et dans les Régions. Bien sûr, cette analyse repose sur des si et « avec des si, on pourrait mettre la Charente-Maritime en bouteille » selon l’expression. Par ailleurs, les sondages peuvent se tromper : ils l’ont montré maintes fois dans le passé (en 2002, Lionel Jospin était crédité de 51 % des voix au second tour face à Jacques Chirac. Il fut devancé par Jean-Marie le Pen).

Qu’ajouter sinon bonne chance à tous les candidats pour dimanche prochain. Allez, on leur fait un « poutou » !

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