Qu’attendez-vous de l’année 2012 ?

En ce début 2012, année qui s'annonce difficile, cette délicate question prend tout son sens…

• Jacques Dassié, membre de l’Académie de Saintonge

« Que puis-je espérer ? Dans l’avenir immédiat, un gouvernement stable pour la France, avec un Président aux dimensions internationales incontestables. Malgré la pléthore de candidats, bien peu répondent à ce critère…
Tout laisse prévoir que les crans de ceintures devront se resserrer. Mais tout est-il si noir ? Bien sûr que non !
Nous assistons à un phénomène social sans précédent : la communication de masse. Les images, les voix, transitent comme jamais, resserrant beaucoup de liens familiaux, même intercontinentaux ! L’informatique a tout révolutionné, sans parler des gestions évoluées et instantanées. On peut évoquer les pas de géant de la médecine apportés par l’imagerie médicale, la télé manipulation, les tests et analyses non intrusifs. En aéronautique, commandes de vol, navigation, vérification permanente du domaine de sécurité, asservissements et automatismes ont révolutionné les conceptions, réalisations et exploitations, pour le plus grand bien d’utilisateurs toujours plus nombreux.
L’espace explose de moyens en tous genres. Tout le monde trouve normal de se servir d’un GPS. Sans bouger de son fauteuil, on peut consulter pratiquement tous les anciens recueils d’état civil. Maintenant, je peux imprimer instantanément un document rare de la cartothèque de l’Université de Berkeley, d’un clic, sans rien demander. C’est ça le progrès et il ne fait que commencer. Je m’en réjouis »…

• Simone Bertrand, club Innerwheel de Haute-Saintonge

Très bonne question ! Que peut-on attendre de 2012 ?
Ma réponse va être utopique : mon premier vœu, la paix dans le monde ! Dans notre pays, comme dans l’Union européenne, qu’on ait des hommes et femmes responsables et non des affamés de pouvoir. Notre France est un pays riche, mais son industrie a besoin de se reconstruire pour donner du travail. Par là même, nous ne pouvons que souhaiter la reprise de son économie et une baisse du chômage. Il faudra aussi favoriser le développement de l’agriculture pour espérer nourrir les enfants des pays en voie de développement. Qu’espérer de plus sinon la santé pour tous, que les recherches contre les maladies progressent afin de soulager ceux qui souffrent…

• Benjamin Caillaud, photographe

Amis, ailleurs, autonomie, ananas, arts, artistes, abracadabrantesque, air, amour, autres, Amérique, antiquaires, bateau, baisers, beau, café, concerts, culture, changement, contrats, cinéma, claire, copains, conjugaison, clin d’œil, ciel bleu, chats, courage, coquillages, couchers de soleil, doctorat, différent, demain, dune, désirs, diatribes, étranger, envie, épices, ensemble, espoir, expositions, étonnements, énergie, enthousiasme, efforts, étonnant, encore, forêt, forme, flirts, fêtes, galerie, génial, horizons, huîtres, histoire(s), îles, Istanbul, indépendance, joie, langues, livres, levers de soleil, liberté, librairies, lumière, musées, malin, merveilleux, musique, méritocratie, neuf, nature, océan, objectifs, partage, photographies, potes, publications, parutions, portraits, passion, pluridisciplinarité, pléthore, peinture, projets, partage, piano, routes, rivages, réussite, rencontre, sable, sexe, succès, surprises, savoir, super, scooter, thèse, travail, visites, volonté, voyages, vagues, vérité, vivacité et quelques verbes pour organiser tout ça !

• Armelle Sageot-Chomel, agricultrice

Ce que j’attends de 2012 ? Un peu de sérénité, de la tranquillité d’esprit, moins de pressions financières, ce qui permettrait d’ailleurs de gagner un peu de repos ! Pour l’année à venir, j’attends juste de pouvoir dormir en paix, sans penser aux tracas de la vie quotidienne et de ne plus avoir à me poser la même question : Est-ce que l’on va finir par s’en sortir ? Si je pouvais déjà avoir ça, je serais heureuse ! Vous voyez, je ne suis pas exigeante… juste légèrement utopiste.

• Alain Quella-Villeger, universitaire et écrivain

J’attends de 2012 ce que j’attends de toutes les années : de la nouveauté, des surprises, pas trop de répétition, du partage. En tant que citoyen, que 2012 soit pleinement politique (!) et que les peuples du monde profitent de toujours plus de démocratie, de droits de l’homme - surtout les femmes -, d’accès à un niveau de vie décent et à la culture, aux cultures, y compris Saintongeaise ! Comme historien, sachant que le passé est imprévisible, des connaissances renouvelées (sans aucun Parlement pour voter ce que j’ai le droit de penser) sur l’histoire du XIXe siècle, l’histoire coloniale, les relations franco-turques, l’histoire littéraire (sans oublier Pierre Loti, dont le journal intime inédit continuera d’être publié et dont la maison, à Rochefort, va faire l’objet de travaux importants de conservation).
À titre privé, bien sûr, ce qui m’anime, entre autres : écrire et voyager. « Partir, c’est mourir un peu, mais rester, c’est s’enterrer beaucoup » disait Jacques Lacarrière. Bref, respirer.

• Gérard Masson, présidentde la Fédération française Handisport et du Comité
paralympique français

2012, année paralympique. Je souhaite évidemment le meilleur succès possible à notre équipe paralympique tricolore qui sera présente aux Jeux de Londres du 29 août au 9 septembre prochains. Nous espérons y retrouver notre place dans les dix meilleures nations. Le pari sera totalement gagné si nous parvenons également à sensibiliser le public au handisport à travers cet événement mondial. Pour cela, j’espère une plus grande couverture médiatique, afin que les performances de nos athlètes inspirent chacun d’entre nous, valide ou handicapé, jeune ou moins jeune, sportif confirmé ou amateur de sports de loisirs et de nature.
L’année ne sera pas exclusivement consacrée au haut niveau puisqu’en avril 2012, nous réunissons l’ensemble de notre mouvement en Charente-Maritime, à La Rochelle. Cet événement permettra de mobiliser les forces d’Handisport dans un cadre exceptionnel. Ce sera une étape importante de l’année pour toutes celles et ceux qui « vivent » et aiment l’handisport.
Enfin, je souhaite à tous les Jonzacais et Jonzacaises une année pétillante, lumineuse et mémorable !

• Benoît Biteau, vice-président du Conseiller Régional, secrétaire national des Radicaux de Gauche

L’année 2012 s’ouvre sur une crise que bon nombre jugent être la cause des difficultés que nous rencontrons au quotidien. Mais cette crise n’est-elle pas plutôt la conséquence d’un modèle économique en fin de vie ?
7 milliards de personnes peuplent désormais notre planète, dont 1 milliard souffre de la faim alors que la production agricole mondiale peut en nourrir 12 milliards. À qui profite le crime ?
Les décideurs et la Politique Agricole Commune soutiennent sans complexe un modèle agricole criminel aujourd’hui et pour les générations futures ! Ce modèle, au-delà d’affamer 1 milliard d’humains et de menacer la santé des six autres milliards avec les pesticides et la chimie, est aussi en train d’affecter la capacité de la terre (avec un petit t) et de la Terre (avec un grand T) à produire, tant il détruit massivement la biodiversité. Loi sur les semences paysannes, équilibres, ressources en eau avec la pénurie sur de nombreux bassins versants, mortalité des huîtres, pollution de l’eau potable, etc. Les projets de retenues de substitution viennent prolonger et soutenir ce modèle agricole destructeur, sans oublier les équilibres climatiques à grands coups d’irrigation irresponsable, de pesticides et d’engrais chimiques.

Ce modèle, qui ne se projette pas dans le long terme, préfère nourrir le capital que nos enfants ! C’est un crime contre l’humanité, maintenant et demain. Souhaitons donc qu’en 2012, l’alternance politique, que j’espère, propose une véritable rupture avec ce modèle massivement soutenu par les aides publiques et pourtant aux antipodes des attentes citoyennes.

• François Richet, écrivain, spécialiste de l’histoire de Royan

Mon rêve pour 2012 ? Une société plus douce, des rapports harmonieux entre les humains dépourvus de l’agressivité, la muflerie et le manque de politesse, si fréquents… Des Politiques qui pensent d’abord à améliorer le quotidien de leurs concitoyens avant d’ambitionner les hochets du pouvoir… La prise en compte du vote blanc en tant qu’expression d’une opinion. La disparition des SDF parce qu’ils auraient enfin un toit et une vie normale, la disparition des restos du cœur par manque de fréquentation. Bref, le retour à une société aussi agréable que celle connue dans ma jeunesse dans les années soixante-dix… Pour notre région, et particulièrement pour la côte, la mise en place d’activités, la création d’entreprises permettant aux jeunes de trouver du travail et de vivre chez eux plutôt que de s’exiler, transformant certaines villes en vastes maisons de retraite !
Encore un souhait, un rêve : le remplacement de l’eau par du pineau les dimanches et jours de fêtes à toutes les fontaines publiques de Saintonge !

• Marc Seguin, historien, membre de l’Académie de Saintonge

Il est encore temps de présenter ses vœux pour une année 2012 qui paraît assez inquiétante, mais aussi, pour un historien, tout à fait passionnante.
Elle est inquiétante à cause d’une « crise » dont beaucoup souffrent déjà cruellement et qui ne va probablement pas s’apaiser sans souffrances supplémentaires pour les plus faibles. Le remède le plus facile sera d’augmenter les impôts, ce qui aura, comme d’habitude, pour conséquence de décourager les initiatives de ceux qui ont encore le courage d’entreprendre. Comme toutes les crises de ce genre, à la fin du XIXe siècle ou au cours des années 30 du siècle dernier, les états, poussés par leurs citoyens redécouvrent le protectionnisme. C’est la routine historique, l’alternance entre l’ouverture et la fermeture des frontières…
Pour un historien, ce temps est aussi passionnant. Sous le vernis européen réapparaissent les querelles de nos vieux manuels : l’Angleterre qui domine le monde par sa langue, la Turquie qui rêve de rétablir sa suprématie sur la Méditerranée. Et qui sait si cette crise ne sera pas salutaire ? Peut-être serons-nous amenés à repenser la « pensée unique » ? Un homme politique, soucieux du bien commun, aura-t-il enfin le courage de briser le mille-feuille administratif qui ruine nos finances publiques ? Soyons optimistes. Le pire n’est jamais certain : 2012 sera peut-être un tournant heureux.