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mercredi 26 octobre 2011
La France doit-elle s’inquiéter
du résultat
des élections tunisiennes ?
Dans les pays du printemps arabe et notamment en Egypte, en Lybie et maintenant en Tunisie, on constate que les partis religieux l’emportent démocratiquement.
En France, l’annonce que ces pays reprendraient la Charia comme règle du droit civil, c’est-à-dire (entre autres) le statut des femmes, l’héritage, la polygamie entraîne des craintes à peine voilées. En réalité, la Charia, qui veut dire étymologiquement « le chemin vers le puits », est interprétée de cent façons dans le monde musulman et il faut bien distinguer les traditions politiques sunnites et celles des Chiites.
La tradition chiite est la création d’une véritable théocratie comme on a pu le voir en Iran, puis en Afghanistan avec les Talibans. Par contre, la tradition sunnite ne connaît pas une organisation cléricale. Il y a certes des interprétations extrémistes du Coran - les Waabites saoudiens de La Mecque - et des courants beaucoup plus modérés et moins intransigeants. C’est toute l’histoire de l’Islam au Maghreb et au Machrek ! En Egypte, les Frères musulmans ont encore une autre particularité.
Bref, la question se pose aujourd’hui de savoir si la démocratie, telle que nous la concevons, et l’Islam peuvent faire bon ménage. La Turquie donne l’exemple clair d‘une compatibilité. Il devrait en être de même en Tunisie, compte tenu de la longue fréquentation occidentale. Mais il ne faut pas toujours se placer de notre simple point de vue, comme si la démocratie tricolore était le seul système de valeur capable de faire respecter les droits de l’homme. Nous sommes dans un monde où les équilibres changent. Les lumières qui nous ont éclairés ont pour fondement d’autres modèles. Laissons l’Islam moderne prendre ses positions pour juger ensuite…
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