Une guirlande pour Julie d'Angennes !

C’est à la tour de Montausier qu’a été présenté l’ouvrage d’Alain Mazère consacré à Julie d’Angennes et Charles de Montausier. Un couple célèbre à l’époque de Louis XIV, dont l’histoire passe par Baignes en Charente…


Il y a quelques années, alors que Pierre Nivet était président de l’Université d’Été, l’une des conférences avait porté sur Charles de Montausier, cousin de Léon de Sainte Maure. Ce personnage, né à Baignes en octobre 1610, incarne l’honnête homme du XVIIe  siècle. Il a inspiré l’historien Alain Mazère qui vient de lui consacrer un ouvrage paru aux éditions du Croît Vif. En fait, ce n’est pas seulement Charles, mais sa femme Julie d’Angennes - à qui il offrit la fameuse “guirlande“ - qui sont les “héros“ de cette biographie. Car l’un ne va pas sans l’autre !

Présentation de l'ouvrage à la tour de Montausier

Une tour oubliée…

Pour le baptême du livre, l’éditeur François Julien Labruyère avait choisi Baignes où s’élevait autrefois le château des Montausier, pillé et rasé à la Révolution. Il reste cependant une tour d’angle, propriété de Madeleine et Georges Palanque.

Quelques jolis éléments (cheminées, sols)

C’est dans ce lieu du temps d’avant que se déroula la présentation. Une nombreuse assistance avait répondu à cette charmante invitation, heureux de découvrir un endroit “secret“ qui n’est ouvert au public que pour les journées du patrimoine. On peut encore y admirer des détails de cheminées et des boiseries qui rappellent le Grand Siècle. Enfant, Charles de Montausier a-t-il joué dans cette tour ? Rien n’interdit de le penser !

Charles de Montausier et son épouse Julie d'Angennes

Après une séance de dédicaces, Alain Mazère rappela le destin d’exception de Charles de Montausier. Militaire valeureux, il fut gouverneur de Saintonge et d’Angoumois, exerçant son autorité sur les villes d’Angoulême, Cognac, Saintes et Saint-Jean-d’Angély. Il combattit la Fronde, prouvant ainsi sa fidélité au Roi. Toutefois, ce ne sont pas ses valeurs guerrières qui le rendent attachant, mais l’attirance qu’il avait pour Julie d’Angennes, rencontrée à l’hôtel de Rambouillet.

Quand il ne guerroyait pas, il pensait à sa belle pour qui il fit réaliser la fameuse "guirlande". Ambitieux, animé d’intentions communes, le couple convola en justes noces. Non pas dans une torride passion, mais convaincu qu’il poursuivait les mêmes intérêts. « La réussite de Julie est d’ailleurs indissociable de celle de son époux. Comme lui, elle possède des attaches charentaises puisque son grand-père, Jean de Vivonne, marquis de Pisany, était sénéchal de Saintonge. Comme lui, elle fait carrière au plus proche de la famille royale. Julie devient gouvernante des enfants de France et première dame d’honneur de la reine, tandis que Charles est nommé gouverneur du Grand Dauphin. Plus tard, on reprochera à Julie son rôle d’entremetteuse des liaisons amoureuses du roi avec Louise de La Vallière, puis avec Françoise de Tonnay-Charente, marquise de Montespan » souligne l’auteur.

Les allocutions

« Alain Mazère a fait un excellent travail. Avec ce nouveau titre, il poursuit une étude du Grand Siècle, faisant de lui un des meilleurs biographes des personnalités de cette période » remarque François Julien Labruyère. Cette parution a été chaleureusement saluée par M. et Mme  Palanque et Pierre Jaulin, conseiller général de Baignes, présents à la manifestation.

Séance de dédicaces

• La guirlande de Julie

Est un cadeau offert par Charles de Montausier à sa bien-aimée Julie d‘Angennes. Une vingtaine de poètes, fréquentant l’Hôtel de Rambouillet, composèrent ce recueil. Sous le nom de différentes fleurs, 87 madrigaux célèbrent la beauté de la dulcinée. Le grand peintre Nicolas Robert les illustra. Julie reçut cette délicieuse guirlande en 1641, le jour de sa fête. S’étant fréquentés fort longtemps avant de convoler, Charles de Montausier et Julie d’Angennes se marièrent en 1645. Julie tenait avec sa mère, Madame de Rambouillet, un célèbre salon.

M. et Mme Palanque, propriétaires de la tour, Pierre Jaulin, conseiller général de Baignes, François Julien Labruyère, directeur des éditions du Croît Vif et Alain Mazère.

Photos Nicole Bertin