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dimanche 3 avril 2011

Pas de Xynthia politique !
Dominique Bussereau conserve
la présidence du Conseil Général


La Charente-Maritime n’en finit pas de surprendre les observateurs !

Les états-majors de gauche en étaient persuadés. Cette fois, le département allait basculer. D’ailleurs, Bernard Lalande, chef de file des Socialistes, ne s’en cachait pas à Montendre, la ville dont il est conseiller général. Les habitants, qui ont d’ailleurs voté massivement pour lui, le voyaient déjà en haut de l’affiche ou plutôt à La  Rochelle, prenant les rênes de la Charente-Maritime. Il est vrai qu’aux Régionales, Ségolène Royal y avait réalisé un bon score, battant Dominique Bussereau en l’occurrence. Tous les espoirs étaient permis.

Or, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les résultats du 27 mars le prouvent. Contre vents et marées, la Charente-Maritime reste dans le giron de l’UMP et jeudi dernier, Dominique Bussereau a retrouvé son siège de président du Conseil général sans difficulté. La droite et le centre disposent de 27 cantons contre 24 pour la gauche.
Certes, la Majorité départementale a perdu quelques bastions, Montlieu, Marennes et l’un des cantons “historiques“ de La Rochelle (celui qu’occupait autrefois Jean Harel et qu’avait conquis Dominique Morvant). En contrepartie, elle a gagné Marans, Archiac avec l’élection de Chantal Guimberteau et Rochefort avec la victoire de Sylvie Marcilly.

2011 : La majorité départementale applaudit la réélection de Dominique Bussereau

Jamais deux sans trois

Voilà donc trois fois que Bernard Lalande, chef de file du PS, rate la présidence du département : en 2004 d’une voix face à Claude Belot (UMP), en 2008 face à Dominique Bussereau (28 cantons pour la droite, 23 pour la gauche) et maintenant en 2011.

Dans les rangs, cette mauvaise fortune intrigue. Échaudée, la gauche pourrait-elle changer de leader, comme semblent l’indiquer certains socialistes ? À cette éventualité, se greffe une interrogation qui a de l’importance. Pourquoi la gauche ne s’est-elle pas imposée en 2004 alors qu’elle était mathématiquement majoritaire ? Or, par un véritable tour de prestidigitation, Claude Belot a inversé la situation. En convainquant deux élus, Marc Pellacœur (canton de Marennes, sans étiquette) et Jean-Paul Berthelot (canton de Cozes, centriste de gauche) de lui apporter leurs voix, il a fait pencher la balance en faveur de son camp. Conséquence, il a retrouvé son fauteuil ! Avec le recul, on peut s’étonner que la Gauche ait laissé passer l’opportunité d’une présidence.

La Gauche a-t-elle raté le coche en 2004 ?

Certains observateurs estiment qu’un accord “discret“ aurait pu exister entre le jonzacais Claude Belot (ex-Radical Valoisien) et Bernard Lalande, son voisin socialiste montendrais.

Les relations qui unissent ces deux hommes, respectivement président et vice-président de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge, peuvent surprendre les non initiés. «  Claude Belot, par exemple, n’a jamais soutenu un seul candidat de la majorité départementale sur le canton de Montendre dont Bernard Lalande est conseiller général, contrairement à des personnalités comme Daniel Laurent qui n’ont pas hésité à s’impliquer sur le terrain  » remarquent les uns. « En 2004, la gauche est vraiment montée au créneau pour essayer de convaincre Jean-Paul Berthelot de voter Lalande, mais il avait de l’admiration pour Claude Belot. Nous avons tout essayé ! » rétorquent des élus de gauche qui se souviennent de cette affaire comme si c’était hier.

2004, Bernard Lalande vient saluer Jean-Paul Berthelot qui s'apprête à voter Claude Belot...

Finalement, la gauche pensait-elle s’imposer en 2008 ? Après les événements de 2004, la droite, prudente, admettait cette possibilité. A la proclamation des résultats, cette dernière constata, ô surprise, qu’elle avait gagné des cantons. Elle n’était plus menacée par le PS ! Certains firent une drôle de tête dans les rangs, dit-on.

2004 : Dans l'hémicycle, Claude Belot attend de se retrouver son siège de président

Les négociations qui suivirent à La Rochelle quant à la désignation du futur président furent compliquées. En effet, atteint par le cumul, Claude Belot était confronté au problème du choix. Il lui fallait laisser l’un de ses mandats. Lequel allait-il abandonner entre la mairie de Jonzac, le département et le Sénat ? Non sans une tristesse évidente, il quitta le Conseil général (d’où l’élection de son successeur, Jean-Claude Beaulieu, sur le canton de Jonzac). Dominique Bussereau prit alors les rênes du Conseil général.

En 2011, le scénario est à peu près le même. La gauche pensait battre la droite, ambition qui ne s’est pas vérifiée dans les urnes.

Réaliste, Dominique Bussereau estime que cette victoire découle du dynamisme et de l’esprit d’entreprise de la Charente-Maritime, dans les pas de François Blaizot et de Claude Belot. « Les électeurs jugent efficace le travail effectué par la majorité départementale. C’est pourquoi, dans cette terre radicale, nous n’avons pas subi de plein fouet les effets de la politique politicienne ». La Charente-Maritime est donc repartie pour trois ans avec le même capitaine.
Qu’ajouter de plus sinon souhaiter bons vents au département des mouettes !

Dans trois ans, viendront les conseillers territoriaux et nous aurons une nouvelle donne qui risque de bouleverser le paysage habituel…

• Résultats par canton

• Archiac : Chantal Guimberteau s’impose devant le socialiste sortant, Michel Lachaize par 52,19 % contre 47,81 %. Néanmoins, la ville d’Archiac, dont Carole Blanchard est maire, n’a pas donné la majorité à la candidate de la majorité départementale. Y aurait-il anguille sous roche ?…

• Saint-Genis : Victoire de Jacky Quesson, conseiller général sortant face à Jean-Marc Thomas, un adversaire qui mériterait le prix du fair-play. Une commune les place à égalité, 72 à 72. Il s‘agit de Clam, l’ancienne commune d’Henri Vion dont Jean-Jacques Pichon est maire !

• Montendre : victoire logique de Bernard Lalande, chef de file des socialistes en Charente-Maritime, dans son fief de Montendre. Marie Gruel, jusqu’alors inconnue sur la scène politique, arrive tout de même en tête à Souméras, Chardes, Pommiers Moulons, Tugéras Saint-Maurice. Médecin gériatre, ses qualités professionnelles devraient lui permettre de travailler dans le domaine social départemental.

• Montlieu La Garde : L’avance de Thierry Jullien n’est que d’une vingtaine de voix devant son adversaire Jean-Michel Rapiteau. Curieusement, alors que la suppléante de Jean-Michel Rapiteau, Lise Mattiazzo, est maire de Bussac, c’est le candidat socialiste qui arrive en tête dans cette commune. Voilà un signe dont il faudra tenir compte… Notons que Montlieu La Garde a donné une belle avance à Thierry Jullien.

• Burie : Le canton reste à gauche avec un nouveau conseiller général Fabrice Barusseau qui s‘impose facilement devant Alain Séris. Les divisions de la droite sont responsables de son échec.

• Saintes Ouest : victoire sans surprise de la socialiste Isabelle Pichard qui continue son chemin dans l’ancien canton d’Alain Bougeret (UDF).

• Royan Est : Dominique Bussereau, patron de la majorité départementale, retrouve son siège de conseiller général facilement face à la candidate de gauche Fabienne Dugas Ravenneau

• Enfin, Royan Ouest avec un coup de chapeau au doyen royannais, Michel Servit, qui s’est battu comme un lion et a gagné ! Il s’impose face au PS Laurent Lambrot.

(Photos Nicole Bertin)

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