« L’Autorité de sûreté passe tous les quinze jours »
En cette période gravissime que traverse le Japon, tous les professionnels du nucléaire ont les yeux braqués sur Fukushima. Parmi eux, le directeur de la centrale du Blayais, Étienne Dutheil. « Nous voulons exprimer toute notre solidarité, notre compassion à l’égard du peuple japonais » souligne-t-il. En effet, on ne peut rester insensible à cette tragédie et aux difficultés que rencontrent sur place les équipes de secours.
Les événements sont observés et analysés avec attention et, comme l’a annoncé le Premier Ministre François Fillon, mardi dernier, les centrales françaises vont faire l’objet d’une attention particulière. Il en sera de même dans toute l’Europe et en Allemagne, en particulier, où certaines structures anciennes seront arrêtées. De Fukushima, des enseignements seront tirés et « il y a aura un retour d’expérience » souligne E. Dutheil.
Tous les quinze jours environ, l’Autorité de sûreté se rend sur le site de la centrale du Blayais : « nous sommes surveillés en permanence et le redémarrage d’un réacteur, par exemple, ne peut pas avoir lieu sans son feu vert ».
Etienne Dutheil, directeur de la Centrale du Blayais, en poste depuis 2009.
Actuellement en Grande-Bretagne (projet EPR), Jean-Louis Charrière a été nommé directeur de la centrale du Blayais en octobre 1998. Il succédait à Mme Griffon Foucault. Promue directeur régional EDF de la région Aquitaine à Bordeaux, elle travaille aujourd’hui pour une société privée.
Actuellement en Grande-Bretagne (projet EPR), Jean-Louis Charrière a été nommé directeur de la centrale du Blayais en octobre 1998. Il succédait à Mme Griffon Foucault. Promue directeur régional EDF de la région Aquitaine à Bordeaux, elle travaille aujourd’hui pour une société privée.
Après 1999, Xynthia
Depuis la tempête de 1999, la Centrale du Blayais a tiré les leçons de l’ouragan dévastateur. La digue, qui atteint désormais 6,30 m, possède un mur pare-houle de 2,3 m, soit une hauteur totale de 8,50 m. Selon les estimations, ce “mur“ peut faire face à une conjonction d’éléments qui réunirait une grosse marée, une dépression et un fort débit de la Gironde. De même, les digues situées dans le marais ont été rehaussées. Les risques liés à un éventuel tremblement de terre (conception du bâtiment) et aux actes de terrorisme (dispositif de surveillance avec la gendarmerie, protection) sont également pris en compte.
« En 99, la digue n’a pas été submergée. Ce sont les vagues, poussées par la houle, qui ont entraîné l’eau dans certaines parties de la centrale » remarque Étienne Dutheil.
Les travaux d’après tempête ont donc concerné les digues et le “compartimentage“ des galeries pour éviter à l’eau de s’infiltrer, avec seuils en béton et portes étanches. Enfin, la préparation, afin de faire face à une nouvelle tempête, est essentielle : « Nous sommes en relation constante avec Météo France qui nous adresse des bulletins d’alerte très détaillés, ce qui nous permet de prendre les devants et de constituer des équipes. Pour Xynthia par exemple, nous étions sur le site plusieurs heures avant l’arrivée des vents violents. Le dispositif était opérationnel et il a marché ». Ce qui démontre que les aménagements réalisés ont joué leur rôle de protection.
Selon le rapport des experts, « l’organisation est satisfaisante » souligne Étienne Dutheil qui sait raison garder. L‘accident du Japon rappelle, en effet, qu’il est difficile de maîtriser la nature. C’est pourquoi la prévention est toujours mère de sûreté.
• Déchets et radioactivité
Vers des stockages souterrains pour les déchets les plus dangereux ?
Elle décroît rapidement pour les déchets à vie courte pour lesquels elle est réduite de moitié en moins de trente ans. Ces déchets de type A, compactés et placés dans des fûts noyés dans du béton, sont stockés en surface aux centres de la Hague (Manche) ou de Soulaines dans l’Aube (gérés par l’ANDRA). Leur radioactivité se confondra avec la radioactivité naturelle en moins de 300 ans. Par contre, les déchets à vie longue peuvent être radioactifs durant plusieurs milliers d’années. Leur stockage requiert les plus grandes précautions. Les déchets de type B sont conditionnés dans du bitume ou du béton. Les déchets de type C (très dangereux) issus du retraitement des combustibles usés sont vitrifiés. Du fait de leur forte radioactivité, ils dégagent de la chaleur et doivent être refroidis en permanence. Ils sont entreposés à la Hague et à Marcoule. Le stockage en site souterrain est actuellement à l’étude à Bures, dans le Nord Est de la France.
Régulièrement, Green Peace et les Écologistes tirent la sonnette d’alarme sur le devenir des déchets nucléaires, sujet qui ne laisse personne insensible…
L'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a mis en place "CRITER JAPON". Cet outil cartographique permet au public d'accéder à la surveillance des radiations en France en corrélation avec les événements nucléaires qui ont lieu au Japon.
RépondreSupprimerhttp://criter.irsn.fr/exercice/acteur/