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samedi 19 mars 2011

Elections cantonales :
Comment mobiliser les citoyens
quand l’actualité est braquée
sur le Japon ?


Alors que les yeux sont rivés sur le Japon qui vit une catastrophe sans précédent, les élections cantonales françaises paraissent subitement bien ternes et secondaires. Que représente toute cette agitation alors que des milliers de personnes sont mortes et d’autres sont menacées par la centrale de Fukushima ?

Voilà bien la question et la plupart d’entre nous ne peuvent qu’être touchés, une fois encore, par la faiblesse de l’homme face à la nature. Un homme qui subit, se défend et rejoint Les Pensées de Pascal, ce génie du XVIIe siècle doté d‘un pouvoir de réflexion que bien peu ont égalé.
Qu’écrivait-il ? « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien ».
À méditer d’autant que l’un des spécialistes européens de Pascal n’est autre que le professeur Jean Mesnard, membre de l’Institut, natif de Champagnac, près de Jonzac.
Par leur attitude empreinte de dignité, les Japonais se soumettent aux caprices des éléments, tout en relevant la tête. Un bel exemple de comportement que nous autres, Occidentaux geignards, devrions suivre.

Charente-Maritime :
de quel côté soufflera le vent ?


Claude Belot et Dominique Bussereau

Bref, on s’éloigne des Cantonales qui s’avancent à grands pas. Pour la Charente-Maritime, l’enjeu est toujours le même. Ce département, le seul de la Région à être resté dans le giron de l’UMP, peut-il basculer à gauche ? La situation ferait bien évidemment plaisir à Ségolène Royal qui ne porte pas Dominique Bussereau, l’actuel président du Conseil Général, dans son cœur. Pour le terrasser, elle fait confiance à un Ségoléniste – car tous ne le sont pas dans le Sud Saintonge, en particulier à Jonzac - pour le battre.

Ségolène Royal : seul le département de la Charente-Maritime lui résiste dans la Région Poitou-Charentes...

Il s’agit de Bernard Lalande, maire et conseiller de Montendre qui dirige le PS charentais-maritime depuis que Roland Beix a tiré sa révérence. Si l’on en croit le journaliste Patrick Guilloton, bon observateur de la vie politique, il serait contesté au sein de son propre parti. Il l’a d’ailleurs déclaré l’autre samedi sur France 3 dans l’excellente émission “La voix est libre“ : « ce n’est pas un secret, nous l’avons tous entendu ! ».

Au centre, Bernard Lalande, élu socialiste de Montendre, chef de l'opposition à D. Bussereau

En l’attente de savoir si le PS a réellement envie de changer de leader, Dominique Bussereau, quant à lui, mène campagne. Il a quitté le gouvernement en même temps que Jean-Louis Borloo et si les deux hommes ont désormais rejoint leurs fiefs respectifs, Dominique Bussereau n’a pas lâché le domaine politique. Il fait actuellement campagne sur le canton de Saint Georges/Royan et sera à nouveau candidat à la présidence du Conseil Général si la majorité départementale conserve son avance.

Il occupe ce siège depuis le départ - pas forcément désiré - de Claude Belot en 2008. Atteint par le cumul des mandats, l’actuel maire de Jonzac a préféré se consacrer au Sénat et à la Communauté de Communes de Haute-Saintonge. Voilà qui crée des situations drôles aux Cantonales où l’on voit ce même Claude Belot aider Jean-Michel Rapiteau (Majorité départementale) sur le canton de Montlieu, mais ne pas défendre Marie Gruel, pourtant de son camp, parce qu’il ne pourrait faire campagne contre l’un de ses vice-présidents à la CDCHS, le socialiste Bernard Lalande.
Heureusement que tous les élus ne sont pas aussi compliqués dans leur relationnel car Claude Belot, qui a été élu plusieurs fois président du Conseil général avec les voix de l’UMP et des centristes de droite (voire d’un centriste de gauche, Jean-Paul Berthelot) aurait pu lui-même connaître des difficultés !

L’enjeu de ces Cantonales est donc serré. Certains cantons constituent des enjeux pour la Majorité départementale dont Marennes, Burie ou Saint-Pierre d’Oléron. D’autres le sont pour la gauche, comme Archiac.
Nous verrons dimanche soir comment se porte la citoyenneté car il risque fort d’y avoir des abstentions. D’autre part, le Front National va-t-il poursuivre sa percée ? Les partis traditionnels ne semblent pas avoir compris que si Marine le Pen gagne des points, c’est précisément parce qu’ils ne savent plus répondre aux problèmes qui se posent aux Français.

Autrement dit, les Cantonales vont-elles prendre une teinte politique ou bien les électeurs voteront-ils simplement pour l’homme ou la femme en qui ils ont confiance pour les représenter ? Espérons la seconde version. En effet, si la politique politicienne venait à s’insérer dans les moindres fissures de la vie quotidienne, l’esprit de la démocratie n’en sortirait pas indemne…

Dominique Bussereau est président du Département depuis 2008

La Charente Maritime compte 51 conseillers généraux
(28 à droite, 23 à gauche) dont 4 femmes. Cantons renouvelables en Saintonge : Pons, Archiac, Saintes Ouest, Montlieu, Montendre, Sant-Genis de Saintonge

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