Canton d'Archiac : Avec Michel Lachaize, conseiller général sortant

2011, l’heure du bilan

Maire de Germignac, conseiller général d’Archiac, Michel Lachaize n’ignore pas que cette élection cantonale sera âprement disputée. Il n’y a que trois candidats et le ballottage est tout à fait incertain. Nous dressons avec lui un vaste tour d’horizon. A noter la venue de l’ancien Ministre socialiste, Michel Sapin, à Archiac le 12 mars prochain (Maison de la Vigne, 16 h).


Michel Lachaize, quelles activités avez-vous soutenues ou menées à bien sur le canton d’Archiac ?

Dès le début de mon mandat, j’ai choisi de participer à la CLI (Commission Locale d’Insertion) de Jonzac pour toute la Haute Saintonge. J’en suis le vice-président, ce qui m’a permis de m’impliquer dans l’action sociale et la solidarité.
Par exemple, conscient que l’une des difficultés majeures, dans la recherche d’un emploi en milieu rural, c’est la mobilité, j’ai donc fait en sorte d’obtenir le soutien et l’accord des professionnels de cette commission et ainsi de permettre à certaines personnes de retrouver la possibilité de se déplacer, et d’avoir accès à l’emploi.

Je fais aussi partie de la Commission-Transports au Conseil Général et j’ai particulièrement soutenu le concept et la réalisation d’un transport à la demande mis à la disposition des habitants du Canton : le « Taxi les Mouettes » est une avancée importante.
J’ai également mis en place un accueil expérimental de la petite enfance, par la création d’une micro-crèche qui reçoit de jeunes enfants originaires de sept ou huit communes du canton, et apporte, en complément des assistantes maternelles, un service aux parents. Un accueil cantonal organisé avec l’ADMR, la CAF et la MSA, est non seulement engagé, mais demandé et souhaité par de nombreuses familles qui éprouvent des difficultés pour faire garder leurs enfants.
Mon action dans ce domaine a été remarquée au niveau national puisque l’Association des Maires de France m’a invité à participer tout au long de l’année, à siéger à la Commission Nationale de la Petite Enfance, à Paris. Les élus y débattent avant la signature des décrets.
Pour la voirie sur le canton, la plupart des routes ont été reprofilées (Dép 700 et la Dép 148), l’axe Archiac- Saint Maigrin est programmé, mais j’ai veillé aussi à ce que les travaux de sécurité soient réalisés dans les endroits les plus dangereux, sur toutes les communes du canton.
Membre de droit du Conseil d’Administration, je suis le médiateur entre les services du Département et le Collège, pour le suivi des projets d’aménagement, des travaux et des rénovations.

Je suis également très sollicité pour intervenir auprès de la Banque Alimentaire, de la DETAAS, la Maison du Handicap, et de tous les organismes médico-sociaux.
Le rôle de médiateur est important en milieu rural car je pense que les gens ont encore une appréhension des instances administratives et j’ai démontré depuis le début de mon mandat que mes interventions enclenchaient les procédures.

Vous êtes situé dans le secteur viticole et le Conseil Général, Gauche et Droite réunies, a voté une motion contre la libéralisation des droits de plantation demandée par l’Union Européenne. Cette perspective inquiète la profession...

Je fais partie de la commission viti-vinicole des Charentes, où siègent des Conseillers Généraux des deux départements. Nous nous réunissons régulièrement pour étudier la situation et l’actualité de la viticulture.
Lors de la dernière réunion, la directrice du BNIC nous a annoncé que la libéralisation des droits de plantation était enclenchée. En effet, la Commission Européenne a pris cette décision.
Depuis le traité de Lisbonne, les élus du Parlement européen peuvent revenir sur cette décision. Il est donc nécessaire de mobiliser tous les responsables sur ce sujet.

Le conseil Général de la Charente a réagi immédiatement. Voilà pourquoi, lors de la dernière commission permanente du Conseil Général de Charente-Maritime, j’ai proposé de faire adopter une motion commune aux deux départements. La droite a souhaité apporter, par principe, quelques modifications à la motion charentaise. L’enjeu et la gravité de la situation ne méritent ni atermoiement, ni tergiversation, il était donc naturel qu’à l’unanimité, nous nous prononcions contre cette aberration. Il serait effectivement suicidaire pour la région Cognac, comme pour toutes les régions viticoles de laisser appliquer une telle décision. Notre patrimoine viticole, nos stocks et l’ensemble du marché du Cognac seraient anéantis et toute notre économie s’effondrerait.

Vous appartenez à la Communauté de commune de Haute Saintonge, cette structure apporte-t-elle une réponse à l’essor du Canton d’Archiac ? Quels sont ses besoins actuels? La Maison de la Vigne et des Saveurs peut-elle en être le fer de lance ?

Ce sont les élus au sein de chacune des communes du canton, qui doivent exercer leurs compétences et leurs responsabilités. La vie quotidienne des administrés ne se gère bien que de près, et une collectivité qui attendrait tout de l’extérieur serait fatalement vouée à s’étioler et à dépérir. Les petites communes ont leur raison d’être et doivent exister.
Cependant, la CDC participe bien évidemment à l’essor du secteur par ses grandes réalisations, comme les zones d’activité artisanale, commerciale ou industrielle dans le sud du Département.
Alors cette Maison de la Vigne est un outil très intéressant, c’est une porte ouverte sur le canton, mais aussi plus largement sur la Saintonge et sur le Département. Ce sera maintenant aux producteurs, aux loueurs de chambres d’hôtes, à tous les professionnels du tourisme, de la gastronomie et de l’accueil à s’approprier cette vitrine et à la faire vivre. Les animations, les cours de cuisine ou les dégustations doivent certainement encore se développer, afin de permettre de trouver un équilibre financier.
Cette maison de la Vigne doit permettre de Faire-Savoir notre Savoir-Faire.

Que pensez-vous de Chantal Guimberteau qui sera votre principale adversaire à cette élection ?
Je n’ai aucune déclaration à faire en ce qui concerne la candidate UMP.

Votre opinion sur les prochains Conseillers territoriaux qui devraient se substituer aux Conseillers Généraux ?

La réforme des collectivités territoriales est effectivement annoncée. Les compétences des Communes, SIVOS, SIVOM, Communautés de communes, Contrats de Pays, Départements, Régions doivent très certainement être différenciées et clairement identifiées. Les administrés et contribuables et même les élus doivent savoir à qui s’adresser et quel est le bon interlocuteur. Malheureusement, j’ai le sentiment que cette réforme telle qu’elle est présentée actuellement ne changera que peu de choses quant à la simplification de l’administration. Le "mille-feuille" ne sera modifié en rien, les instances décisionnelles resteront les mêmes.
La seule différence et elle est de taille, ce sera que le Conseiller Territorial, siégeant au département et à la Région, sera loin du terrain. Autre inquiétude, les cantons ruraux vont certainement pâtir du redécoupage électoral qui est actuellement à l’étude. Il en va de leur identité, de leur représentativité et de leur devenir dans un équilibre entre les secteurs ruraux et les villes.

Bientôt les Présidentielles. Benoit Hamon qui est venu récemment sur le canton d’Archiac, a déclaré que la meilleure candidate socialiste était Martine Aubry, tandis que DSK est toujours en tête dans les sondages. Quel est votre sentiment sur les futures primaires ?

Je suis très fier que Benoit Hamon soit effectivement venu m’apporter son soutien et débattre de l’égalité réelle sur notre territoire. Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, me soutient et m’encourage elle aussi. Le canton d’Archiac mérite toute la considération qui lui est dû, contrairement à ce que M. Bussereau a laissé entendre dans un propos rapporté par le journal Sud-Ouest du 14 février dernier.
Catherine Quéré, députée de Saintes-Saint-Jean d’Angély, et Christophe Dourthe, médecin gériatre, conseiller général de Saintes-Nord, m’ont fait le plaisir de venir animer un débat vendredi dernier à la mairie d’Archiac autour des questions de la viticulture et de la santé en milieu rural. Les soixante personnes qui étaient là auront pu apprécier la qualité des propos qui y ont été tenus.

Notre canton d’Archiac fait décidément l’objet de toutes les attentions et je suis d’ailleurs très heureux de vous annoncer la venue le samedi 12 mars de Michel Sapin, ancien ministre des gouvernements Cresson, Bérégovoy et Jospin, et actuellement député de l’Indre. Il viendra m’apporter son soutien et évoquer sur place avec nos concitoyens, l’économie locale et la solidarité dans le canton. Je pense que nous aurons l’occasion d’en reparler. Quant aux primaires socialistes, elles ne sont pas encore à l’ordre du jour, mais je me réjouis des grandes qualités de chacun des candidats socialistes pour cette future échéance.