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samedi 13 mars 2010

La Saintonge Romane va recentrer ses missions


Réunie dernièrement à Chaniers, la Saintonge Romane traverse une phase difficile. Le Conseil Général ayant réduit ses aides, elle doit, soit réorienter ses actions en privilégiant celles qui sont essentielles, soit demander l'aide financière de Saintes qui ne semble pas disposée à l'offrir.
Autour de Xavier de Roux et de Loïc Girard, les responsables se dirigeraient vers la première solution. Pour l'instant, les querelles de pouvoir gauche/droite n'apparaissent pas trop en filigrane...



Le Pays de Saintonge Romane, comme tous les pays de Charente-Maritime, a vu son budget amputé, le Conseil Général ayant décidé de réduire les dotations aux structures intercommunales. Pour mémoire, rappelons que le financement du pays se fait par le Contrat de Territoire signé avec la Région qu'on appelle le CRDD, l'aide du Conseil Général et le financement des communes ou des communautés de communes.
En ce qui concerne la Saintonge Romane, la subvention du Conseil général était de l'ordre de 450.000 euros sur un budget total de 2 millions d'euros. Cette année, il manque 220.000 euros, soit 10% du budget total.

La dotation du Département ayant « fondu » de 40%, le bureau doit trouver une solution s'il veut poursuivre les missions confiées par les communautés de communes au pays. Plusieurs possibilités sont envisageables : augmenter les cotisations locales, diminuer le nombre de missions ou faire un peu des deux.
C'est à ce petit jeu que tente de s'exercer la Saintonge Romane, avec une difficulté liée à la position de la Communauté de Communes de Saintes qui représente la moitié de la population. Si l'on vient à augmenter, par exemple, les cotisations communales de 3,30 euros par habitant à 5 euros comme il a été proposé, elle aurait alors à débourser 75.000 euros. Cette perspective ne l'enchante guère.

Si les quatre autres Communautés de Communes acceptent de majorer leurs participations respectives, Saintes fait preuve d'une certaine réticence. Les mauvaises langues ajoutent que cette réticence semblerait correspondre à un certain désir de la CDC de Saintes de mettre fin à la Saintonge Romane.
En effet, depuis Michel Baron, qui n'a jamais eu le pays en odeur de sainteté, la CDC de Saintes a tendance à le voir comme un organe concurrent. On s'en est aperçu lorsque le pays a décidé de lancer le SCOT, Schéma de Cohérence Territoriale. La CDC de Saintes, alors présidée par Bernadette Schmitt, estimait que ce schéma devait se constituer à l'échelon de la CDC. Elle souhaitait lancer un schéma de secteurs, indépendant du SCOT, ce qui juridiquement était impossible. C'est également vrai en matière de tourisme où les stands mobiles de la Saintonge Romane ont perdu le droit d'asile à Saintes alors qu'elle est la ville centre !

Depuis quelque temps, il semblait pourtant que les relations entre les deux structures étaient devenues meilleures avec un projet de pôle touristique entre le pays et Saintes et la mise en place du SCOT où les deux partenaires ont travaillé ensemble.
Les problèmes financiers, que rencontre actuellement la Saintonge Romane, ont recréé une tension aujourd'hui palpable et qui, finalement, sera préjudiciable au projet de CDA voulue par Jean Rouger.

Il est évident que les communes concernées (dont Gémozac) n'ont pas très envie de devenir un simple quartier de Saintes soumis à l'autorité d'un président d'agglomération... qui serait nécessairement le maire de Saintes et imposerait ses vues. Les difficultés actuelles de la Saintonge Romane illustrent clairement le rôle dominant que la sous-préfecture veut avoir au milieu de son territoire.

Cette volonté a éclaté au grand jour, avant même que ne commencent les négociations préalables à la création de la future CDA. Une complexité peut donc en cacher une autre. Si un accord « apaisé » n'est pas trouvé quant à l'avenir du pays, le projet d'agglomération pourrait être remis en cause, comme le fut celui de Bernadette Schmitt qui resta abandonné sur les fonts baptismaux...
On en saura plus sur la position des uns et des autres vendredi prochain, une réunion de la Saintonge Romane ayant lieu à l'annexe du Conseil Général.


Photo 1 : Dirigée par Loïc Girard, conseiller général de Gémozac, une commission spéciale de la Saintonge Romane réfléchit actuellement aux missions à conserver et à supprimer, afin de boucler le budget. La Saintonge Romane a un rôle de conseil et d'animation du territoire auprès des CDC et des communes. Si ses missions sont réduites, des licenciements auront forcément lieu.



• Faut-il ou non supprimer les pays ?

La réforme des collectivités territoriales y est favorable. En général, les pays sont calqués sur les Communautés de communes (comme à Jonzac) et ont la même couleur politique. Exception à Saintes où la CDC est à gauche et la Saintonge Romane (le pays) au centre droit.
Avec Xavier de Roux, la Saintonge Romane est d'ailleurs le seul îlot de droite qui reste dans la région de Saintes. Le supprimer serait pour les Socialistes une opportunité. Seul hic, les communes rurales sont attachées à cette structure qui fait bien son travail. Par ailleurs, Jean Rouger est un humaniste. Dans ces conditions...

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