Fille du maire de Bédenac, dans le Sud Saintonge, Céline Alléaume revient sur le devant de la scène à l'occasion des élections régionales où elle soutient la liste du MoDem. Elle répond à nos questions.
• Céline Alléaume, vous êtes donc engagée dans la campagne aux élections régionales. Que devenez-vous depuis les dernières élections législatives où vous avez été candidate face à Dominique Bussereau ?
En 2006 et 2007, j’avais mené une campagne législative auprès des communes de Haute-Saintonge autour d’une idée directrice : un territoire dynamique doit favoriser l’engagement de toutes ses ressources vives, aussi bien dans nos entreprises, dans la vie associative et municipale de nos communes, que lors des grands rendez-vous politiques de nos collectivités territoriales et de notre pays. Cette campagne a permis de faire émerger une équipe de renouveau, composées de femmes et d’hommes qui forment aujourd’hui le MoDem Haute-Saintonge.
En 2008 et 2009, j’ai ainsi pu reprendre mes missions de Déléguée Nationale du Mouvement Démocrate auprès de François Bayrou avec, notamment, l’élaboration du programme européen du Mouvement Démocrate, un exercice passionnant au sein duquel j’ai pris soin de pousser toutes les mesures les plus avancées en matière de défense et de développement de nos territoires ruraux, mais aussi de protection de notre secteur agricole. Parallèlement, j’ai poursuivi mes activités professionnelles de conseil en stratégie auprès du secteur énergétique, voyageant en Europe et au Maghreb sur différentes missions portant sur les conditions de notre approvisionnement énergétique, un enjeu essentiel pour la France, alors que nous entamons à peine la première phase de la crise énergétique et climatique. Chaque retour à Jonzac était alors une bouffée d’oxygène, le retour aux sources !
• Les Régionales s'annoncent compliquées pour le Modem puisque certains membres figurent déjà sur la liste de Ségolène Royal ? Aujourd'hui, quelle est la position du Modem à leur sujet ?
Les élections régionales sont une formidable occasion pour les Hauts-Saintongeais de mesurer à quel point le Mouvement Démocrate tient la promesse faite, deux ans à peine après sa fondation : faire émerger une nouvelle génération de citoyens engagés et contribuer ainsi à proposer aux français une offre politique nouvelle, centriste, démocrate, indépendante, dont le seul objectif est de placer l’homme au cœur des priorités. Concrètement, nous présentons des listes MoDem dans toutes les régions françaises, soit plus de 2 000 candidates et candidats.
En Charente-Maritime, Pascal Monier, tête de liste régionale MoDem, s’appuie sur Jean-Noël Debroise, Président de Génération Ecologie, élu de l’Ile de Ré, et Elisabeth Delorme, Conseillère régionale, ainsi que sur les 18 autres candidats de la liste, parmi lesquels 5 sont issus de nos communes saintongeaises. Dans ce contexte, je puis vous assurer que cela n’est pas 2 aventures individuelles, débauchées par la Présidente sortante de la région à des fins strictement politiciennes qui auront raison de notre détermination et encore moins de notre indépendance au 2nd tour du scrutin régional. Ces rares aventuriers ont d’ailleurs été suspendus du MoDem. Dans nos sociétés en crise, on ne doit plus transiger sur les valeurs essentielles que sont la loyauté et l’honnêteté intellectuelle.
• Le Modem présente une liste à part entière. Où se situe-t-il aujourd'hui, les électeurs se perdant un peu dans le nombre important de listes et de partis ?
La liste « Une Ambition Partagée », conduite par Pascal Monier, constitue l’offre faite aux électeurs centristes et démocrates. Son ambition est claire : faire de la région le premier partenaire de nos concitoyens pour le redéploiement économique et social de nos territoires, dans une approche respectueuse de notre environnement. A cet égard, nos propositions sont toutes tournées vers la consolidation immédiate des secteurs d’activités en difficulté et la création d’emplois de qualité pour tous.
Pascal Monier défend notamment le projet d’investir immédiatement 30 millions d’euros dans le secteur de la construction et de la réhabilitation du bâti public et des logements sociaux. Et pour que cela soit utile à l’économie locale plutôt qu’imposé par le haut, nous proposons la création d’un Parlement du Climat qui rassemblera tous les représentants des secteurs économiques et associatifs. Notre approche politique est résolument différente des autres en ce sens qu’elle privilégie la juste articulation des moyens disponibles et des résultats recherchés. Nous sommes avant tout des pragmatiques, des femmes et des hommes du terrain.
• Cette liste compte des Hauts Saintongeais. Pouvez-vous nous les présenter ?
Les Hauts-Saintongeais candidats à l’élection régionale pour le MoDem sont des femmes et des hommes élus en nos communes ou ayant très grandement servi des causes locales. Cela vaut pour gage de leur dévouement et de leur disponibilité auprès de nos concitoyens.
- Michel Amblard, conseiller municipal de Bois sur le canton de Saint-Genis de Saintonge, fût président de la FDSEA 17. A ce titre, il a activement pris position contre les ravages d’une libéralisation outrancière du secteur agricole. L’actualité récente montre à quel point son engagement était juste. Pensez à la crise du lait. Elisabeth Delorme-Blaizot est d’ailleurs à nouveau intervenue au cours de la séance de clôture du Conseil régional pour demander un plan de soutien d’urgence à ces producteurs
- Valérie Verduzier, conseillère municipale de Montendre, est chef d’entreprise. Elle coordonne l’Office du Tourisme du canton et travaille en étroite relation avec les offices des cantons limitrophes afin de développer ce pan d’activité encore largement sous exploité en Haute-Saintonge
- Emmanuel Araguas, jeune pontois de 32 ans, avocat exerçant à Saintes et La Rochelle, a animé avec un talent et un panache particuliers les Jeunes Démocrates de Charente-Maritime ces deux dernières années, contribuant ainsi à détecter les talents de demain
- Denis Citeaux, résidant à Saint-Germain de Lusignan, est ouvrier dans l’industrie agroalimentaire et ancien syndicaliste CFDT. Il défend l’accès à des formations professionnelles de qualité.
Il convient de saluer notre 5ème Saintongeais, Pierre Maudoux, chirurgien-dentiste à Saintes qui avait conduit une liste autonome lors des élections municipales.
• A votre avis, quels sont les vrais enjeux de ces Régionales "dernière consultation avant la réforme" et quelles seraient, selon vous, les strates à supprimer ?
Par son appel à une « Autre Politique », François Bayrou et le Mouvement Démocrate ont fixé la priorité : relocalisation industrielle et agricole, où l'Etat comme les régions se positionnent en stratèges auprès de l'ensemble des secteurs d'activités. Il est illusoire de croire que la bataille pour l'emploi puisse avoir lieu sans l'ambition simultanée de régénérer la densité de l'appareil productif français.
Il n'est pas acceptable que l'Etat continue de découvrir les plans de restructuration industrielle alors qu'ils sont déjà bouclés. Pour prétendre faire du développement économique durable, les futurs exécutifs régionaux doivent disposer d'une compréhension fine de l'évolution des filières d'activités qu'ils hébergent en leurs territoires. Ils doivent aussi être comptables de la qualité des emplois offerts aux français, tout comme de l'impact environnemental de ceux-ci. Cela n’a pas été le cas des mandatures qui s’achèvent et c’est profondément regrettable pour nous tous. C'est en revanche le sens des engagements de nos candidates et candidats démocrates aux élections régionales, consultables sur http://poitoucharentesdemocrates.fr/
A mon sens, la question n’est donc pas tant celle de la suppression des échelons que celle de la juste répartition des compétences et des responsabilités, aujourd’hui confuses. Or malheureusement, rien dans le projet de réforme des collectivités tel que semble le dessiner le gouvernement ne laisse à penser que cet enjeu n’ait été traité sérieusement. Il est enfin absolument dramatique de constater que les futurs modes de scrutins verront disparaitre toute forme de proportionnelle. J’y vois là non seulement une atteinte supplémentaire au pluralisme, mais aussi à la représentation des femmes en politique et un grand danger pour notre démocratie locale.
Photo : Des candidats MoDem Haute-Saintonge à l’élection régionale des 14 et 21 mars 2010, engagés sur la liste « Une Ambition Partagée » sous la conduite de Pascal Monier, tête de liste régionale, aux côtés de Céline Alléaume, Déléguée Nationale du Mouvement Démocrate, et Daniel Le Guillermic, coordinateur de la 4èmecirconscription législative de Charente-Maritime
Bien que nous ne soyons pas satisfaits des résultats, y compris et surtout chez moi en Haute-Savoie, je suis très heureuse de lire cette interview de Céline qui n'a rien perdu de sa ligne directrice, de son énergie et de son... exception.
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