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dimanche 3 janvier 2010
Communauté de Communes de Haute-Saintonge : Claude Belot demande aux élus de "se manier le popotin pour le décollage des énergies renouvelables "
Mardi dernier à Saint-Germain de Lusignan, la réunion de Communauté de Communes a été marquée par le retour de Claude Belot, absent depuis de nombreuses semaines pour « des vacances » dit-il, qui n’étaient pas inscrites sur son agenda. Devant un parterre d’élus, et en présence du nouveau sous-préfet de Jonzac, Philippe Brugnot, il a fait le point sur les actions conduites par la CDCHS, dont l’installation de centrales photovoltaïques.
Ceux qui s’attendaient à des critiques ouvertes quant à la baisse des aides accordées par le Conseil Général aux intercommunalités ont été déçus. Pour son grand retour, Claude Belot est resté positif. Ces choses-là, on les verra plus tard, après les Régionales en particulier.
« La CDCHS se porte bien, nous avons des marges de manœuvre relativement confortables » souligne un vice-président. Cette stabilité, Claude Belot la décrit à Philippe Brugnot,successeur d’Isabelle Duhamel Costes : « Nous sommes des gens sérieux et ne piquons pas dans la caisse. La Chambre Régionale a approuvé nos comptes au 31 décembre 2007. Il en est de même pour le SIVOM de René Marty et la ville de Jonzac, alors conduite par Jean-Claude Texier ».
À ce jour, la CDCHS a 1106.000 euros en caisse et des subventions importantes sont attendues. Il rappelle les motivations qui guident son action en Haute Saintonge depuis quarante ans : « nous avons pris en main l’avenir de ce territoire rural qui était alors en déclin ». Des entreprises s’y sont installées, « pas de grosses unités, mais nous en avons beaucoup ». La demande en bâtiments d’activités reste constante. Les trois structures réalisées à Saint-Genis ont aussitôt trouvé des acquéreurs. « Nous devons continuer dans cette voie de politique active industriel. Les chefs d’entreprises préfèrent investir que de louer pour une simple question de rentabilité. L’argent qui résulte de ces ventes est alors réinvesti dans d’autres bâtiments. L’an prochain, la somme débloquée à cet effet sera d’environ 1 M d’euros » explique l’élu. Faire tourner la boutique et créer des emplois a été son premier cheval de bataille.
Le second concerne les énergies renouvelables dont l’exemple le plus significatif est le chauffage urbain de Jonzac. « Même si Copenhague n’a pas réussi, nous continuons nos actions en ce sens. Des saules à croissance rapide ont été plantés au Renaudin avec une première récolte en mars. D’autres parcelles existent et nous pourrons comparer les résultats. A Jonzac, 10,000 m3 de bois sont nécessaires au réseau de chaleur qui va être agrandi ». Autant disposer d’une production locale que s’approvisionner en Touraine !
Son autre ambition concerne le photovoltaïque, ces vastes taches grises vues du ciel qui font voir rouge aux agriculteurs. Et pour cause, « de telles implantations risquent de nous priver de terres agricoles » clament-ils. Le Sud Saintonge comprend deux grands projets, la Genétouze et Montendre. Si les études sont concluantes, ils devraient voir le jour fin 2010, début 2011.
L’intérêt de ces plaques, posées au sol, est de fournir de l’électricité qu’achète ERDF un prix intéressant, c’est pourquoi elles doivent se trouver à faible distance de transformateurs afin que l’énergie puisse être acheminée. « Puisque nous aurons des recettes fiscales, nous avons tout intérêt à nous manier le popotin pour le décollage des énergies renouvelables. Nous n’avons pas à investir d’argent public puisque EDF Énergies Nouvelles prend en charge l’installation. Il faut se fabriquer de la matière imposable ». En restant propriétaires des terrains d’accueil, les communes peuvent effectivement engranger des devises !
À une question du maire de Champagnolles, Claude Belot précise que « les bonnes terres, celles qui servent à nourrir les hommes, ne sont pas concernées par le photovoltaïque, ni les forêts. On n’y touche pas. Les emplacements retenus sont ceux qui ne sont pas cultivés, des zones délaissées situées le plus souvent dans le sud du département ».
Attention cependant aux espèces protégées, tortues, papillons, libellules, etc. D’où cette réflexion du président : « En ce qui concerne le développement des énergies nouvelles, Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno ne tiennent pas le même langage à Paris que la DIREN de Poitiers qui est pointilleuse sur l’environnement »…
Photovoltaïque sous l’aile protectrice de la CDCHS
Il existe un projet photovoltaïque à Jonzac, sur des carrières, vers la route d’Ozillac (zone non constructible), sans compter les édifices neufs qui peuvent recevoir des panneaux solaires.
Inoccupé mais très vaste, le camp de Bussac est également pressenti (une réunion avec des responsables de l’Armée est programmée). « Nous gérons notre destin » souligne Claude Belot au sous-préfet. Il demande aux maires de lui donner mandat pour acquérir les terrains susceptibles d’être utilisés pour le photovoltaïque : « il faut agir vite ». Il est vrai que l’opportunité est tentante ! De nombreuses sociétés sont actuellement sur le marché : les petites achètent du foncier pour le revendre aux plus grosses qui assurent les implantations. Claude Belot veut éviter de telles spéculations dont “le dindon“ est le propriétaire lambda ayant oublié de lire entre les lignes du contrat : « les gens sont contactés et se laissent tenter. On leur raconte des salades ».
À ce jour, il y aurait une trentaine de projets en Charente-Maritime. Ceux qui concernent des terres cultivables seront écartés par le Préfet.
Bernard Lalande abonde dans le sens de Claude Belot. Il estime que la CDCHS doit traiter les dossiers du photovoltaïque : « Une harmonisation est nécessaire avec les privés. Beaucoup viennent me voir pour déposer des demandes. Personnellement, que le projet de Montendre repose sur la CDCHS ne me dérange pas. Ce qui est important est la richesse future de la région de Haute Saintonge qui va en bénéficier. Nous devons jouer collectif car nous n’avons pas les moyens, dans ce domaine, de répondre à dix ou douze donneurs d’ordre qui nous baladent ». Certains maires hochent la tête. Ils seraient prêts à se lancer dans l’aventure comme le souhaite Claude Belot, mais ils demandent tout de même à voir, d’autant qu’ERDF va baisser ses prix de rachat d’électricité. Cela n’empêche pas les collectivités d’installer des chaudières à bois, etc. En matière d’économie et de rentabilité, il y a beaucoup à faire…
Après l’examen des autres questions (finances, Antilles, personnel, Vitrezay, ordures ménagères, etc), le mot de la fin est laissé à Philippe Brugnot. « Si vous décidez de passer en TPU, l’État sera à votre disposition. Le sous-préfet est un acteur du développement territorial. Je serai un facilitateur et non un contrôleur obtus. Nous aurons des sujets de discussion, et non de friction » dit-il sous les applaudissements de la salle. Sur le chapitre de la TPU (taxe professionnelle unique), Claude Belot est prudent : « nous ne ferons rien tant que nous n’aurons pas une vision claire. La TPU est source de conflit. À Rochefort où ont été créées des taxes additionnelles, le maire s’est fait mettre en minorité par son conseil ».
À peine revenu dans l’arène politique, Claude Belot veut éviter les affrontements et les agitations inutiles. Une sage décision…
L'info en plus
• « Il était temps que Claude Belot revienne » !
Confidence d’un élu qui semble avoir souffert des tiraillements qui ont opposé certains responsables pendant l’absence du président. Un seul être vous manque et vous imaginez prendre sa place ? Qui sait ? Pour l’instant, Claude Belot a repris le manche et tant pis pour ceux qui lorgnent sur son poste. Ils attendront les prochaines élections…
• La Génetouze :
Le pôle mécanique connaît une fréquentation croissante et le maire demande à la CDCHS la création de places de parking supplémentaires. La zone des recettes devrait approcher rapidement (loyers, parc photovoltaïque, etc). Un projet d’hôtel est dans l’air du temps. Deux investisseurs sont intéressés.
• Disparition de Jocelyne Reif :
Une minute de silence a été observée en mémoire de Jocelyne Reif, maire de Bougneau, disparue à l’âge de 69 ans. « Une grande dame nous a quittés » a déclaré Claude Belot.
• Centrale du Blayais
Ses 4 réacteurs produisent environ 27 TWh par an et répondent à 1,5 fois les besoins en électricité de la région Aquitaine. Depuis sa mise en service, la centrale nucléaire du Blayais, a produit 500 milliards de kilowatts/heure, soit l’équivalent de la production d’électricité française en une année. La production des centrales photovoltaïques est insignifiante en comparaison.
Photo 1 : L’important, c’est le micro ! Claude Belot et la directrice des services, Carine Wilfart
Photo 2 : Claude Belot. Après une longue absence pour raison de santé, le sénateur maire de Jonzac reprend les rênes de la région de Haute Saintonge...
Photo 3 : La réunion avait lieu dans les nouveaux locaux de l'Ecole de Musique à Saint Germain de Lusignan. On reconnaît de gauche à droite : Bernard Louis Joseph, Jacky Quesson, Jean-Michel Rapiteau, Carine Wilfart, Claude Belot, Philippe Brugnot, Bernard Lalande et Hervé Sardin. Le directeur de l’école de musique avait, semble-t-il, des problèmes avec les micros !
Photo 4 : La tribune avec président et vice-présidents. Aux côtés de l'UMP Claude Belot, Bernard Lalande, maire PS de Montendre, veut apparaître auprès des maires comme étant le prochain président de la CDCHS. Claude Belot ne semble pas hostile à cette idée, mais cette future OPA n'est pas du goût des conseillers généraux UMP qui voient en cette attitude une manœuvre des plus bizarres. Reste à savoir ce que pense de cette perspective Dominique Bussereau, l'actuel président du Conseil Général UMP de Charente-Maritime, qui a précisément succédé à Claude Belot ?
Photos 5, 6 et 7 : l'assemblée des délégués de la CDCHS
Merci d'avoir tenu compte de mon commentaire !!! Jocelyne était une amie.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerPour vous permettre de compléter votre article, je vous précise qu'ERDF ne rachete pas l'électricité des producteurs
Pour plus d'info, je reste à votre disposition.
cordialement
Passage de votre article:
L’intérêt de ces plaques, posées au sol, est de fournir de l’électricité qu’achète ERDF un prix