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dimanche 2 août 2009

Port méthanier du Verdon :
Le combat des Voraces et des Coriaces ?


Lors du colloque organisé à Royan sur le thème « quel avenir pour le plus grand estuaire d’Europe ? », le port méthanier a fait partie des interventions...

Le sujet fut abordé par Alain Durand-Lasserve, de l’association « Une pointe pour tous », structure forte de 6 000 sympathisants. Il rappela les conséquences d’une telle installation, type Seveso, en bordure d’estuaire.

Depuis, le dossier a avancé : le projet est dans l’impasse, l’État s’étant désengagé. La situation est devenue conflictuelle. En réaction, des démissions ont été enregistrées dont celles de Patrick Thomas, président du Conseil de développement du Grand Port maritime de Bordeaux et d’Alexandre Zhendre, représentant de la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux.
Les cadres du Port ont adressé une lettre recommandée à Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux transports, et lancé un préavis de grève pour le 5 août, de même que le syndicat CGT du personnel du Grand Port maritime de Bordeaux. On dit que la rentrée sera chaude !

Les élus s’y mettent aussi. Pascale Got, député du Médoc, est remontée : « On savait depuis longtemps que le gouvernement s’opposerait à ce projet. Je constate l’unanimité sur la nécessité de s’occuper enfin de cette zone d’activité qui n’a jamais eu le soutien dont elle avait besoin. Le port du Verdon a une vocation nationale et internationale. L’État doit s’impliquer réellement sur ce dossier et définir une stratégie de développement avec les moyens financiers correspondants ».

Bref, il y a ceux qui voient d’un œil prometteur les retombées financières de 4Gas et ceux qui craignent les conséquences écologiques de son installation. Deux camps s’opposent entre matérialisme et écologie. Qui aura le dernier mot entre les Voraces et les Coriaces ?..





• Protection du littoral : Que faisiez-vous pendant ce temps-là ?

Lors de ce colloque, un accrochage verbal s’est produit entre Michel Servit, conseiller général et Guy Estève. En effet, cet ancien professeur, proche de l’environnement, se bat depuis des décades pour la protection du littoral et du secteur de Bonne Anse.
Or, à ce jour, et malgré les belles promesses des hommes politiques, le dossier n’a pas avancé d’un pouce. Pire, il s’est envasé. D’où l’irritation de Guy Estève qui dénonça en public cette situation. Michel Servit se défendit, d’autant qu’il fut également attaqué sur le terminal méthanier. « Je suis contre, bien évidemment » lança-t-il.
Bref, en ce qui concerne Bonne Anse, les choses devraient avancer avec le futur classement de l’aire marine protégée.


Photo 1 : Colloque organisé à Royan par Didier Quentin, député maire de Royan, Bernard Giraud, maire adjoint chargé de l’environnement, Damien Nougues du service environnement avec, pour invités, Fernand Verger, professeur émérite à l’École Normale Supérieure, Philippe Boët, directeur de recherches au CEMAGREF, Jean-Claude Quero de la société des Sciences naturelles de Charente-Maritime, Jean-Marc Thirion de l’association Objectifs bio-diversités, Jean Seriot de l’association Obios, Guy Estève du Conservatoire de l’estuaire, Alain Durant Lasserve de l’association « Une pointe pour tous », Philippe Barbedienne (Sepanso).

Photo 2 : Durant les débats animés par Damien Nouguès

Photo 3 : Les intervenants

Photo 4 : Bernard Giraud et le propriétaire d’une des dernières gabares de l’estuaire. Le feu d’artifice de Royan a d’ailleurs été tiré à partir de son embarcation.

Photo 5 : La ville de Royan, en pleine saison touristique

• L'info en plus

Terminal méthanier au Verdon : un répit…


Attention, le projet de terminal méthanier n’est toujours pas enterré. Les jours derniers nous ont apporté de bonnes nouvelles. Mais, comme le dit Didier Quentin dans son communiqué, « nous avons gagné une bataille, mais pas encore la guerre et il faut continuer le combat ».
Certes, le gouvernement s’oppose à la prolongation de la convention entre 4Gas et le PAB. C’est une très bonne nouvelle car, sans convention avec le PAB, 4Gas ne peut demander ni autorisation d’exploiter, ni permis de construire.

Le projet n’est cependant pas abandonné ; de multiples pressions s’exercent pour que le gouvernement revienne sur sa position : protestations de M. Juppé et M. Darcos, protestations de la Chambre de commerce et de la CGT ; menaces de M. Jonkman, directeur de 4Gas France, de porter l’affaire devant les tribunaux. Tous voudraient faire croire que la prolongation de la convention allait de soi et que M. Bussereau aurait agi de manière arbitraire.

Or, la convention de réservation entre le Port de Bordeaux et 4Gas prévoit explicitement que le renouvellement ne se ferait que « si la nature et l’importance des difficultés rencontrées le justifaient ». Les difficultés, c’est bien 4Gas qui les a créées en présentant sur un site inadapté, un dossier tellement indigent et incomplet qu’il a été déclaré irrecevable par le préfet de Gironde en décembre dernier, ce qui a obligé la société à refaire ses dossiers et donc à prolonger la durée des opérations.

M. Jonkman a indiqué que 4Gas désirait poursuivre son projet au Verdon. Le président du conseil de surveillance, M. Sandraz, estime que le port dispose de suffisamment de terrains pour pouvoir accueillir le projet de terminal méthanier. La rénovation de l’appontement figure toujours dans le projet stratégique du port qui a été approuvé par le conseil de surveillance d’avril dernier.

Depuis déjà plusieurs mois, 4Gas travaille sur de nouveaux dossiers de demande d’autorisation d’exploiter et de permis de construire. Il a décidé de relocaliser son projet de terminal sur un site un peu en retrait du précédent. Cela lui permettrait de faire croire qu’il tient compte des critiques qui ont motivé le rejet de son dossier par les services de l’État. Pour obtenir les autorisations nécessaires, 4Gas doit signer une nouvelle convention avec le Port.
Le projet ne sera donc définitivement abandonné que lorsque 4Gas aura décidé de le retirer ou que le GPMB aura décidé de refuser définitivement toute autorisation de concession d’occupation de terrains pour la société 4GAS.

Par ailleurs, le recours déposé devant le Tribunal Administratif de Bordeaux par notre association, aux côtés de la mairie de Soulac, de Royan et de Saint Georges et de particuliers résidant au Verdon sur mer, n’a pas encore été jugé et ne le sera pas avant l’automne. Il porte précisément sur la convention de réservation entre 4Gas et le Port de Bordeaux.

Vous le voyez, les choses sont complexes. Et même si nous avons des raisons de nous réjouir, ne désarmons pas par excès d’optimisme car même si nous sommes sur la bonne voie, nous n’en sommes pas encore au bout.

Une Pointe pour Tous (www.medocpourtous.org)

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