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vendredi 15 août 2008

Tréteaux de France : Les caprices de Marianne


Vendredi soir, les Tréteaux de France, qui avaient installé leur chapiteau à Chaniers, ont présenté les Caprices de Marianne d'Alfred de Musset. Cette pièce, revisitée avec talent par Marcel Maréchal, rappelle combien il est difficile d'aimer. A (re)voir en novembre prochain à Jonzac !


Sur la place, le langoureux Cœlio, perdu dans son long manteau noir, soupire pour la belle Marianne. Objet de son désir ardent, elle ne fait que passer, ignorant ses élans qui s'évanouissent dans la nuit napolitaine. Altière, elle revient des vêpres, missel à la main. Le pas est sec et cadencé.
Le jour, il la guette. La nuit, elle l'obsède. Au fil des heures et des songes, elle se transforme en sujet d'interrogation. La posséderait-il enfin qu'il l'aimerait moins ? Question.
Marianne est une princesse lointaine mariée à un homme influent. Le cœur empli de jalousie, le magistrat Claudio réalise qu'avoir pour compagne une jeune et jolie femme n'est pas de tout repos. Le doute est un aiguillon qui vous pique le cœur !


Pendant ce temps-là, Cœlio broie du noir. Pour arriver à ses fins, il a demandé à une vieille femme, de léopard vêtue, puis à son ami Octave d'intervenir en sa faveur. L'idée est heureuse : Marianne est justement sa cousine! Tiens, la voici ! Octave l'aborde et la provoque.
Laissant tomber les remparts de sa condition, elle finit par quitter ses habits de femme soumise et s'émancipe. Son époux, soupçonneux, l'irrite et l'agace en posant moult questions. Pire, il la menace.
D'octave, alors elle s'éprend. Lui ne veut pas trahir Cœlio qu'il envoie au premier rendez-vous. Funeste idée, Claudio a organisé un guet-apens. Le soupirant est tué dans les poussières de ce Vésuve sentimental.
Au bout du conte, chacun se retrouve à sa place : Marianne cloîtrée en son foyer, l'époux vengé, Octave plein de regrets et Cœlio dans un monde où il n'aura plus à craindre, ni à espérer. Il n'y a pas d'amour heureux...


En la revisitant, Marcel Maréchal a donné à cette pièce des moments de fraîcheur qui donnent légèreté à une bien triste histoire. La dernière phrase d'Octave est d'ailleurs révélatrice : « je ne vous aime pas, Marianne. C'était Cœlio qui vous aimait ». Ils ne se reverront pas.

Infos en plus

• Les Caprices de Marianne, pièce romantique écrite par Alfred de Musset, est parue en mai 1833 dans La Revue des Deux Mondes. Toutefois, elle ne fut jouée à la Comédie-Française qu'en juin 1851, soit 18 ans plus tard, avec de nombreux changements imposés par la censure. En effet, la pièce était considérée comme moralement reprochable et sa construction avait choqué les puristes de l'époque.
Il faut dire que Musset, comme de nombreux auteurs, a connu des hauts et des bas. Lors de la représentation de « La Nuit Vénitienne », le public vit Mademoiselle Béranger, premier rôle, dans une fâcheuse posture. En effet, elle avait taché sa robe de satin blanc avec de la peinture verte encore fraîche. Le parterre s'offusqua. Musset en fut dépité.
Le succès des Caprices de Marianne lui fit oublier l'échec désagréable de sa Nuit Vénitienne.

• Les caprices de Marianne sont une création 2008 du Festival théâtral de Figeac en co-production avec les Conseils Généraux de la Charente Maritime, de l'Eure et la ville de Figeac.

• Point de vue :

« Il y a deux manières d'envisager la mise en théâtre des Caprices de Marianne. Celle de Gaston Baty qui en fit un chef d'œuvre du théâtre d'évasion ou celle, plus grave, de Jean Vilar et Gérard Philippe. La vérité, c'est qu'il faut se tenir sur la cime entre légèreté et gravité. C'est en tout cas ce parti pris que nous avons choisi. Il correspond à une œuvre à la fois divertissante et profonde, lumineuse et sombre. C'est par ailleurs ce point de vue qui est le mieux à même d'entraîner un public populaire dans cette danse de vie écorchée qui est le cœur même de l'œuvre. Nous avons donc imaginé, pour emporter le spectacle dans un presto divertissant, des intermèdes avec sarabandes de masques et de musiques inspirées du carnaval. Cet ensemble allègre rendra compte de l'ambiance de fête populaire qui imprègne l'œuvre » souligne Marcel Maréchal, directeur des Tréteaux de France.



Photo 1 : Dans la vie, Flore - Marianne - est l'épouse de Mathias, fils de Marcel Maréchal. Ils viennent d'avoir une petite fille prénommée Ysé que nous aurons peut-être la chance d'apercevoir à Jonzac en novembre, lors de la prochaine tournée des Tréteaux. Pour l'instant, les comédiens profitent de quelques semaines de vacances. Congés bien mérités !

Photo 2 : La femme est-elle semblable à une bouteille de vin ? Vin de qualité qu'on savoure ou bien piquette qu'on boit sans l'apprécier avant de s'en aller ?...

Photo 3 : Cœlio est le fils de la charmante Hermia, voisine de Claudio.

Photo 4 : Un nombreux public.

Photo 5 : Autour de Marcel Maréchal, son fils Mathias, Flore Grimaud, Yannick Debain, Philippe Escande, Hélène Arié...

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