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vendredi 15 août 2008
Réincarnation au Sénat ?
La Chine est en pleine effervescence : avec les Jeux olympiques, le monde entier se retrouve à Pékin pour la meilleure des causes, celle du sport. Tous les athlètes rêvent de l'or et la France, ô bonheur, vient de s'illustrer avec les frères Guénot en lutte gréco-romaine et le nageur Alain Bernard sur le 100 mètres. Félicitations ainsi qu'à tous ceux qui ont décroché l'argent et le bronze ! Malgré ces bonnes nouvelles, l'horizon entre la Chine et la France est chargé de nuages. Parmi les dernières polémiques relatées par la presse tricolore, une fillette a chanté en play back pour les cérémonies d'ouverture (la vraie chanteuse n'aurait pas été assez représentative !) et les images du majestueux feu d'artifice auraient été pré enregistrées. Le 8 août, en effet, la pollution aurait caché la clarté du ciel. Allez, on ne va pas casser trois pattes à un canard laqué! Il ne faudrait sans doute jamais oublier que le peuple chinois n'est pas responsable de son pouvoir politique, pas plus que nous autres, adorables citoyens, grandes gueules et donneurs de leçons, sommes les garants de nos chers partis !
En 1968, de nombreux intellectuels (ou prétendus l'être) étaient maoïstes et se souciaient fort peu de l'invasion du Tibet par la Chine en octobre 1950. Pas plus qu'ils ne pensaient à la domination anglaise au Tibet, au début du XXe siècle, l'expédition militaire conduite par le colonel Francis Younghusband ayant écrasé les opposants tibétains dans le sang afin de s'attribuer des privilèges commerciaux et diplomatiques. Bref, quand toute cette génération citait Mao Zedong en exemple, portait tee-shirt à son effigie et col ajusté, le Tibet était occupé par la Chine depuis presque vingt ans et cela ne choquait personne. Pourquoi ? La question mériterait d'être posée. Depuis, leur attitude a changé. Il faut dire que ces messieurs (dont certains sont entrés en politique) se sont embourgeoisés et leur goût semble avoir évolué.
La religion bouddhiste, également, s'est répandue en Occident et le Dalaï Lama, prix Nobel de la paix, sait faire entendre son message.
Les derniers rebondissements concernant le chef spirituel ont eu lieu en début de semaine.
En effet, le gouvernement français se trouvait (une fois encore) face à un dilemme : recevoir ou ne pas recevoir officiellement le Dalaï Lama pendant les JO de Pékin. Sinon, adieu veaux, vaches, cochons et beaux contrats avec l'Empire du Milieu ! En clair, la France a-t-elle les moyens de faire de la provocation ? Sarkozy a préféré repousser le rendez-vous : il ne rencontrera le Dalaï Lama qu'en décembre prochain (les affaires sont les affaires). Le Sénat, quant à lui, a été plus souple puisqu'une réunion s’est tenue mercredi à huit clos dans le bureau d'Hubert Haenel, organisée par le groupe parlementaire d'études sur le Tibet. A cette occasion, députés et sénateurs étaient en nombre réduit (courage, fuyons ?)...
En faisant entrer un chef religieux dans les ors républicains, Christian Poncelet, président du Sénat, a connu des hésitations, dit-on. Mais il a tranché favorablement. Craignant de revenir sous forme de dragon, de chèvre ou de rat, préparerait-il sa prochaine réincarnation puisque les Bouddhistes pensent que nos vies se succèdent sur terre jusqu'à atteindre l'équilibre de la perfection ? Sur ce chapitre, les hommes politiques ont manifestement du boulot même si la perfection de nos sociétés, précisément, est inscrite dans tous leurs programmes électoraux. En prenant cette aune pour mesure, imaginons le nombre de vies que doit encore parcourir le Président de la République pour parvenir à l'harmonie suprême et celles qui restent à accomplir à sa rivale d'éternité, Ségolène Royal.
Comme le dit Bernard Werber, "les réincarnations, c'est comme le bac au lycée. Quand on échoue, on redouble" ...
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