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samedi 9 août 2008

Gérard Masson : « la France doit rester dans le top 10 »


Président de la fédération française handisport (FFH), Gérard Masson espère voir l’équipe de France se distinguer lors des XIIIème jeux paralympiques d’été à Pékin, du 6 au 17 septembre, tout en pensant déjà à l’avenir.

Qu’attendez-vous de cette XXXème édition des jeux paralympiques d’été ?

J’espère que lorsque la flamme olympique s’éteindra, tout le monde aura déjà le regard tourné vers ces jeux Paralympiques. Et que le grand public identifiera nos athlètes comme des sportifs français qui vont tenter de gagner des médailles, et non comme des handicapés qui vont faire du sport. Si une fois tous les quatre ans, nous pouvons changer le regard des gens sur nos athlètes, ces jeux vont aussi nous permettre de mettre en lumière un certain nombre de sports, ce qui donnera peut-être envie à de nouveaux pratiquants de nous rejoindre. Et à titre personnel, ce sera mes premiers jeux en tant que président de la FFH et j’espère y voir une belle équipe de France.

Quels objectifs vous êtes-vous fixé ?


La Chine s’est donné les moyens de réussir de grands jeux. Sur 471 médailles en jeu, les Chinois devraient en gagner au moins 200. Et les autres nations vont se partager le reste du gâteau, sachant qu’il y a sept pays intouchables et les autres qui vont se battre pour les 8ème, 9ème et 10ème places.
La France se situe dans cette dernière catégorie et notre objectif est au minimum de rester dans le top 10 puisqu'à Athènes, nous étions 9ème. En tout cas, nous n’emmenons que des sportifs potentiellement médaillables. Et dans certaines disciplines comme l’athlétisme, le tennis de table, la natation et le judo, la France devrait se situer en haut de la hiérarchie.

Pourquoi la France ne fait-elle pas partie des nations que vous qualifiez d’intouchables ?


La Fédération Française handisport ne se focalise pas seulement sur le haut niveau. Nous avons aussi une politique de sport loisir et notre volonté est de faire pratiquer le plus grand nombre, à commencer par les personnes qui se trouvent dans les centres de rééducation. Nous avons, au sein de la FFH, 42 disciplines dont 20 seulement figurent au programme paralympique. La France est une des rares nations à avoir cette politique pluraliste. Nous nous occupons de tous les sports, même s’ils ne sont pas aux Jeux. Indépendamment de cela, nous sommes également confrontés à un vrai problème de recrutement. Nous manquons d’adhérents et l’élite est donc restreinte, alors que nous avons aujourd’hui les moyens que nous souhaitons ainsi que la reconnaissance grâce aux effets du ministère. La FFH est la fédération handisport bien intégrée dans le paysage sportif national. Maintenant, pour franchir un palier, nous devons nous professionnaliser.


Qu’entendez-vous par là ?

Nous sommes encore dans une logique de sport amateur. Nous fonctionnons toujours avec le même réseau de bénévoles. Heureusement qu’ils ont là d’ailleurs. Mais les athlètes s’entraînent dix fois plus qu’avant et ils ont besoin d’être mieux entourés. La professionnalisation de l’encadrement est indispensable si nous voulons rivaliser à l’avenir avec les autres nations.
Lors des derniers mondiaux de cyclisme handisport, j’ai pu constater le retard que nous avons par rapport à d’autres équipes beaucoup mieux structurées que nous.
Certaines n’avaient pas exemple un staff de mécaniciens dédiés. Le constat est le même que le basket-ball. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas réussi à nous qualifier pour Pékin dans cette discipline. Après Athènes en 2004, nous aurions dû encore plus nous rapprocher des fédérations valides, partager leur encadrement, etc.
À nous d’en tirer les leçons en vue des jeux de Londres, en 2012.

• Tristesse

Médaillé plusieurs fois aux jeux paralympiques dans des disciplines variées (natation, athlétisme, ski, biathlon), Emmanuel Lacroix, originaire de Matha, vient de trouver la mort, victime d’un arrêt cardiaque à l’âge de 38 ans. Sa disparition a plongé la Fédération que préside Gérard Masson dans une profonde tristesse. En effet, Emmanuel était unanimement apprécié. Courageux, brillant, performant, il avait récolté une pluie de médailles et ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Malheureusement, le sort en a décidé autrement. La Haute Saintonge adresse ses sincères condoléances à sa famille.

Photo 1 : Gérard Masson, Président de la Féderation Française Handisport.

Photo 2 : Gérard Masson auprès des sportifs chinois à Pékin.

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