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dimanche 22 juin 2008
Xavier de Roux : « Je suis un esprit libre »
Le vote réalisé au Conseil Général quant à la désignation des futurs candidats au Sénat a surpris Xavier de Roux, l’ancien député de Saintes, qui se demande pourquoi les uns partiraient avec les bénédictions départementales et pas les autres. « Je pensais que cette élection était ouverte à tous » dit-il. L’interview qui suit annonce-t-il une campagne animée, peu courante dans la course au palais du Luxembourg ? Qui sait ?
Lundi matin, le Conseil Général a demandé un vote pour désigner les candidats au Sénat. Que pensez-vous de cette démarche ?
Je suis extrêmement surpris. Dominique Bussereau sait parfaitement que j’ai le soutien de mon parti, le Parti Radical et que la commission d’investiture de l’UMP a examiné favorablement ma candidature. Pourquoi n’a-t-il pas invité les cinq candidats à s’exprimer librement devant les conseillers généraux afin qu’ils puissent juger avec impartialité ? Ou bien il faut dire que le Conseil général entend se plier, une fois encore, à la volonté de l’ancien président Belot...
Pourquoi avez-vous cette ambition sénatoriale ?
Je me présente au Sénat tout simplement parce que je crois avoir été un parlementaire actif. J’ai toujours été intéressé par le métier de législateur. C’est sans doute parce que durant des années, j’ai appliqué le droit et parfois pesté contre les lois et les règlements qu’il me semble passionnant de les faire en tenant compte des réalités. Je pense que mon expérience de juriste d’une part et d’élu local, d’autre part, me donne une légitimité à tenter de poursuivre cette tâche.
Les places au Sénat seraient-elles « chasse gardée » ?
Je ne sais pas s’il y a une chasse gardée au Sénat, c’est possible. Par contre, il y a des choses que j’ai tues jusqu’à présent et qu’il est temps de révéler. Il y quelques années, j’étais alors le suppléant du sénateur François Blaizot qui ne repartait pas. Il me semblait naturel, comme élu local, maire de Chaniers, vice président du Conseil Général, de me présenter aux élections sénatoriales. Cette perspective avait ému Claude Belot. Au cours d’un déjeuner où il m’avait convié à Trizay avec le sénateur Doublet, il m’avait prié de renoncer à cette candidature, ajoutant que s’il était élu au Sénat, il soutiendrait ma candidature à la présidence du Conseil général puisque lui ne s’y représenterait pas.
J’aurais dû savoir que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.
J’avais un témoin de cette discussion en la personne de Michel Doublet. En conséquence, j’avais confiance. J’ai donc cédé ma place aux élections sénatoriales à Jean Guy Branger que soutenait Claude Belot et qui venait de perdre la députation.
Par contre, la suite n’a en rien correspondu aux engagements de Trizay.
Il m’a même été déconseillé de présenter ma candidature à la présidence du Conseil général ! Aujourd’hui, je suis las des arcanes de cette politique locale, j’ai toujours été un esprit libre. J’irai donc librement devant les grands électeurs. Je ne céderai pas car j’estime que j’ai suffisamment donné.
Cette campagne n’aura donc pas un train de sénateur !
Peut-être. Je ne suis pas disposé à m’effacer, même devant mes amis ou ceux qui disent qu’ils le sont...
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