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vendredi 7 mars 2008

Qui sera le prochain maire ? Les réactions de Bernadette Schmitt, Jean Rouger, Philippe Callaud, Pierre Maudoux et Daniel Métraud...


Cette semaine, à quelques heures du jour J, nous avons interrogé ces cinq têtes de liste sur la campagne qu’ils viennent de mener. Dimanche soir, rendez-vous dans la salle centrale pour les résultats !


Vous faites une campagne de terrain : quelles sont les priorités actuelles des habitants de Saintes et surtout leurs préoccupations ?

• Bernadette Schmitt :


Même si les élections municipales sont avant tout des élections locales, qui traitent par conséquent de problèmes spécifiques à Saintes et sa périphérie, les préoccupations des Saintais restent globalement semblables à celles des autres Français. Que souhaitent les habitants ? Comme dans toutes les villes : des déplacements et une offre de stationnement améliorés ; des comportements urbains plus respectueux de l’autre, par exemple en matière de propreté et de sécurité publique ; un meilleur respect de l’environnement et, surtout, une saine gestion des finances publiques. J’ajouterais, concernant Saintes, une attente particulière liée à l’importance du fleuve : la lutte contre les inondations. Mais je crois que la préoccupation la plus forte porte sur l’évolution de la fiscalité locale. Dans ce domaine comme dans tous les autres, les Saintais attendent que nous affichions le même sens des responsabilités que durant notre précédent mandat.

• Philippe Callaud :

Effectivement, notre équipe s’est lancée dans une vraie démarche de proximité avec les habitants. Nous les rencontrons dans leur quartier, leur maison, leur immeuble pour tenter de les voir tous. Nous avons ainsi pu nous rendre compte que certains secteurs de notre ville avaient été véritablement abandonnés !
Les habitants attendent que la ville les écoute, les entende dans leurs aspirations, leurs recherches d’emploi, pour un logement digne, pour des transports adaptés aux besoins et surtout que leur quotidien (rues, trottoirs, commerces de proximité) fasse l’objet d’une attention particulière, tout en restant vigilant quant au pouvoir d’achat à travers la pression fiscale locale.

• Daniel Métraud :

Les principales préoccupations sont : obtenir un logement, le prix des loyers et trouver un emploi de qualité (salaire et conditions de travail).
En sept ans, nous sommes descendus à 17 % de logements sociaux. Pourtant, le solde global du PRU pour le logement social est de 400 démolitions pour 340 créations sur Saintes et 60 logements sociaux à l’extérieur.
C’est une grande injustice de voir ceux qui n’ont plus les moyens de se loger à Saintes partir, parfois assez loin. Déjà fragiles, ils doivent subir des coûts de transport très élevés.
Le nombre de personnes concernées par le logement social est beaucoup plus important que l’on pourrait le croire. Le droit au logement social peut concerner une famille avec deux enfants dont le revenu annuel dépasse 30.000 euros. Les Saintais qui se trouvent dans la tranche immédiatement supérieure sont, eux aussi, victimes car la pénurie de logements sociaux entraîne la hausse de tous les loyers et la flambée de l’immobilier. La tendance actuelle est de faire de Saintes un deuxième Royan. Une ville pour les riches retraités qui cherchent le soleil et dont le développement économique est uniquement pensé autour du tourisme. La structure de l’emploi qui en résulte est dominée par des emplois de services, peu qualifiés, mal payés, avec une grande précarité et des horaires dispersés. Il faut rétablir un équilibre et penser une ville pour tous.

• Pierre Maudoux :

Aujourd’hui les Saintais veulent avant tout trouver de la compétence et de la stabilité aux commandes de leur ville. Terminé les diktats de potentats locaux, l’improvisation permanente, l’argent gaspillé. Constatez l’échec de Bassompierre, le rejet d’un plan de circulation bâclé, les problèmes de stationnement et de parking, la perte de crédibilité vis-à-vis des entrepreneurs.
Un chef de moyenne entreprise me disait qu’il n’a jamais été invité à la mairie depuis 15 ans pour prendre un verre et un petit gâteau en discutant de l’avenir de Saintes ! Et que dire de la déconsidération choquante des questions d’environnement ? Ou encore de l’absence totale de politique foncière... Dans n’importe quelle entreprise, les responsables de tant de légèreté auraient été renvoyés. Les Saintais veulent que nous réalisions six projets et que nous le fassions bien : L’implantation d’entreprises grâce à un nouveau souffle de l’intercommunalité pour créer des emplois et augmenter le pouvoir d’achat des familles ; la maîtrise foncière, à la fois pour l’économie, mais aussi pour des logements accessibles ; dans la cohérence et la concertation, nous bâtirons au Site Saint-Louis et ses alentours un écoquartier ouvert sur la ville : logements, équipements économiques et culturels et nous valoriserons ses atouts patrimoniaux et géographiques ; contenir les inondations grâce, entre autres, à des travaux place Bassompierre ; Bassompierre sera le cœur du triptyque des projets structurants, constitués du site Saint-Louis et du nouveau pôle de transport sur le site de la gare SNCF ; les déplacements ensuite, qui ne sont pas les mêmes aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Or, en 25 ans rien n’a changé. Un Plan de Déplacement Urbain permettra de prendre en compte l’ensemble des besoins, y compris les besoins de mobilité des personnes âgées et des personnes handicapées.
Les Saintais veulent enfin faire revivre leur ville pour toutes les générations, avec des animations festives, une patinoire amovible et écologique dès l’hiver prochain, une base de loisirs autour de la piscine d’hiver, au plus tard pour l’été 2009 et une salle permanente de création et de rencontre du public pour tous les artistes, amateurs et professionnels, peintres et sculpteurs, musiciens et acteurs, etc...

Si vous êtes élu, quelles sont les actions que vous mettrez en place rapidement ?

• Bernadette Schmitt :

Nous avons des priorités, elles sont clairement affichées dans mon programme, mais je ne crois pas qu’il soit bon de tout précipiter au lendemain d’une élection. Nous faisons avancer nos dossiers depuis 7 ans maintenant, avec patience et détermination. Vous savez la compétence et l’énergie nécessaires pour porter un dossier de bout en bout, dans un environnement administratif de plus en plus complexe ! Si nous sommes élus, nous continuerons dans ce sens, avec les valeurs qui sont les nôtres et dans l’objectif de relever les six défis que nous nous sommes fixés. Mais je crois que certaines de nos propositions vont enthousiasmer les Saintais. Nous voulons ainsi, par exemple, élaborer un « code de la rue » dont les dispositions permettront la prévention en matière de comportements urbains : nuisances sonores, propreté des rues, tags, etc. Nous voulons également initier un partenariat public-privé pour financer une salle de concert de 1500 places au parc des expositions. Saintes en a grand besoin. En outre, la Ville de Saintes s’engagera pour faire débuter au plus vite les travaux préconisés par l’Institution du Fleuve Charente.

• Philippe Callaud :

Il faut s’atteler rapidement à l’accompagnement dans le cadre du PRU car j’ai rencontré des personnes très âgées qui étaient logées au 4ème étage sans ascenseur et qui étaient prostrées chez elles. Il faut s’impliquer très vite dans l’accueil des entreprises, dans une maîtrise du foncier pour ces implantations, mais également pour engager une vraie politique du logement social dans le cadre d’une mixité. Il faut aussi très vite travailler avec tous les maires autour de Saintes pour passer en CDA et capter les subventions d’État afin de financer les projets dans le cadre de l’intercommunalité. Enfin, il faut vite animer les quartiers et le centre ville pour améliorer tous les commerces de proximité.

• Daniel Métraud :

Aux effets d’annonce, nous préférons les principes directeurs, la cohérence et le courage politique.
Nous mettrons en place un ensemble de mesures qui organisent un technopôle de l’écologie, avec des emplois durables. Nous imposerons à l’office des HLM et à la SEMIS d’utiliser les techniques de haute qualité environnementale. Nous accompagnerons la création des formations nécessaires aux artisans locaux. Nous encouragerons l’installation d’entreprises productrices de biens ou de services permettant d’atteindre les objectifs écologiques (agro-matériaux écologiques, énergies renouvelables, etc.). Nous favoriserons les approvisionnements locaux, les circuits courts, afin d’éviter la pollution des transports. Nous soutiendrons l’agriculture biologique, pour protéger la santé, les nappes phréatiques. Nous compléterons les atouts touristiques de Saintes, en faisant d’elle une ville verte où il fait bon vivre.
Dès 2009, il faudra préparer le retour en régie municipale de la gestion de l’eau. Mettre fin au contrat calamiteux des parkings ne sera pas chose aisée. Pourtant, on ne peut pas accepter de subir cette erreur pendant 30 ans.
Il faut arrêter le recours systématique aux délégations de services publics. Même si cela demande du temps et de l’énergie, les élus doivent assumer leurs responsabilités et préférer de vrais services publics municipaux pour gérer le bien commun.

• Pierre Maudoux :

L’urgence absolue, c’est de renouer les liens avec les Saintais perdus depuis une bonne quinzaine d’années. Des espaces de démocratie locale fonctionneront avant la fin de l’année. Je pense au Conseil des sages et au Conseil de Développement du Pays bien sûr, mais aussi au Conseil de la jeunesse que nous mettrons en place, ainsi qu’aux comités de quartiers que nous réanimerons et au sein desquels nous serons assidus. Notre priorité, c’est de travailler, enfin, avec tous les Saintais qui attendent des réponses, souvent simples, à leurs problèmes quotidiens. Ces espaces d’échanges et de rencontres permettront de partager notre vision et de construire ensemble un projet local durable. Nous ferons de même vis-à-vis des services municipaux qu’il est grand temps d’associer aux destinés de Saintes. Et dès le printemps 2008, se tiendront des assises associatives. Idem pour le tourisme cet automne. Parallèlement, nous conduirons un travail d’évaluation des politiques publiques et un bilan carbone. Nous ferons un point précis des engagements et des ressources dont dispose la municipalité pour constituer le socle d’une politique ambitieuse et durable en maîtrisant la fiscalité locale.
Nous travaillerons avec les employés de la ville et de la communauté de communes pour y réduire la place de l’emploi précaire. Nous ferons de même avec les services de l’hôpital qui ne peuvent pas continuer plus longtemps à exercer dans des conditions aussi peu équilibrées. Et enfin, il y a les projets que je vous citais et qui commenceront courant 2008 : des animations festives en lien avec les associations, une patinoire, une base de loisirs et une salle permanente de création.

Pensez-vous que la politique politicienne se soit emparée de ces élections ou bien, au contraire, restent-elles de proximité ?

• Bernadette Schmitt :


Je crois que les élections de 2007 ont passionné les Saintais, et qu’elles leur ont donné envie de participer activement à la vie politique de la cité. En témoigne le nombre de citoyens impliqués dans la campagne au profit de l’une ou l’autre des listes encore en course. Hormis quelques accrocs inévitables lorsque la tension devient trop forte, le débat public a lieu en toute sérénité et je trouve cela vraiment très encourageant pour l’avenir de la politique telle que je la conçois. Pour sûr, parfois certains candidats ont tenté de faire des “coups“ politiques et médiatiques. Mais on est bien loin des pratiques de politique professionnelle que l’on peut connaître dans des villes de plus grande taille. À Saintes, nous vivons même une campagne bien plus sereine que dans certaines communes de l’agglomération !

• Philippe Callaud :


Nous nous présentons dans cette élection avec le soutien des Radicaux de gauche et du MRC et avec le soutien de quelques militants socialistes déçus. Nous sommes engagés, comme je l’ai dit, dans une campagne de proximité pour conduire Saintes dans les villes de tête de sa catégorie.
Pour cela, nous avons allié la compétence, la disponibilité, des projets maîtrisés et une connaissance parfaite des besoins de notre ville. Même si nous sommes résolument à gauche, nous ne nous inscrivons pas dans un combat national entre les partis politiques, soit un troisième tour de l’élection présidentielle. Dans une telle démarche, on risque d’oublier Saintes et les Saintais et on se trompe d’élection ! Je suis le seul tête de liste à être élu régulièrement depuis treize ans sur la ville. Je connais les enjeux de cette élection, j’ai le soutien de Michel Baron qui a su transformer cette ville pendant vingt-quatre ans. Je pense qu’il est urgent de se mettre rapidement au travail pour réveiller notre ville qui souffre depuis sept ans dans les domaines de l’économie, de la solidarité et des finances. Les Saintais en ont marre, ils veulent passer vite à autre chose ! Notre équipe est en ordre de marche pour répondre à toutes ces attentes. La seule preuve est que nos adversaires nous copient et nous en sommes fiers...

• Daniel Métraud :

Si la politique politicienne désigne la priorité donnée à la conquête du pouvoir, alors oui. Nous sommes un collectif de citoyens profondément déçus que leurs idées et leurs valeurs ne soient plus ni défendues, ni représentées. Nous avons donc décidé de porter un projet qui reflète nos aspirations sans le secours des partis traditionnels. Ces partis nous ont trahis en permettant que l’Europe libérale que nous avons refusée le 29 mai 2005 nous soit imposée malgré tout.
Il nous paraît également évident que toute action locale se situe dans un cadre plus global. Les représentants des partis, qui ont construit l’Europe libérale, nous disent ensuite, au niveau local, « nous n’y pouvons rien, il faut faire avec ». Les politiques nationales ou européennes pèsent sur les choix locaux. Les liens doivent être analysés et expliqués. La reconquête démocratique passe donc par les élections locales.

• Pierre Maudoux :

Moins de 3 % des Saintais sont inscrits à un parti et pourtant quatre listes sont à gauche et deux à droite. Et puis, pour la première fois, il y a Saintes en Mouvement, 35 personnes, choisies pour leurs compétences, qui passent outre leurs appartenances et leurs sensibilités nationales pour reléguer les logiques des partis au second plan. Nous sommes une liste d’union politique et toute alliance et tout désistement au second tour serait contre nature. Nous avons construit le meilleur programme et la meilleure équipe pour Saintes en termes de générations, de situations familiales et professionnelles. Quelle liste est plus citoyenne que la nôtre ? Et quelle liste a le courage d’inscrire dans son projet l’évaluation des politiques publiques pour piloter l’action municipale et rendre des comptes aux Saintais ? Nous prendrons nos missions à bras le corps, comme cela se fait dans toutes les collectivités responsables. Et je garantis à tous que nous travaillerons en partenariat permanent. Nous en appelons à tous ceux qui veulent que la compétence et la stabilité s’installent à la mairie. Je me porte garant de ces qualités pour tous les membres de mon équipe. Nous ferons une grande réunion publique le 12 Mars avec toutes les Saintaises et les Saintais, passionnés par leur ville et qui ont confiance en nous pour gagner, ensemble, le 16 mars.

Jean Rouger : « Travailler avec et pour les Saintais »



Les préoccupations saintaises semblent très pratiques et portent sur les transformations urbaines et sociologiques du PRU, le programme de rénovation urbaine. Nous aurons la nécessité de bien expliquer à nos concitoyens l'ampleur de ces opérations, et d'affiner beaucoup plus sérieusement tous les volets de cette requalification urbaine : certes les changements immobiliers, mais surtout les améliorations en matière de déplacements, d'aménagements des espaces publics, d'accès aux services publics, d'accompagnements personnalisés pour l'emploi et pour l'équilibre social.
C'est le gros chantier en cours, et nous pouvons le retravailler avec les partenaires institutionnels, Medad, ANRU, région, ANAH, bailleurs sociaux.
Les Saintais sont désemparés, ils ont besoin de mieux connaître et de s'engager concrètement, la transformation de la ville est leur affaire et ils veulent être partie prenante ! Un grand nombre de personnes est soulagé et satisfait que la ville de Saintes ait acheté le site Saint-Louis (6 années pour honorer une promesse évidente!), et souhaite une utilisation rapide rationnelle et financièrement positive du site afin d'imaginer un beau projet de centre-ville. C'est l'une de nos propositions de travail avec et pour les Saintais.
Pour ma part, je suis heureux de conduire une équipe enthousiaste et déterminée à se mettre au service de la communauté saintaise. Nous voulons que les Saintais et les Saintongeais aient plaisir à vivre à Saintes, à partager le travail et la préparation de l'avenir de nos enfants. Nos concitoyens sont concernés par la marche de la cité : la place inorganisée des automobiles dans les espaces publics, la pauvreté de trottoirs et des places pour les piétons, la rive droite de la Charente qui sert de sujet de conversation alors qu'il est urgent de lui donner une vie au-dessus des inondations.
- Si nous sommes élus, nous apprendrons la ville et la communauté urbaine : la ville et tous ses services publics municipaux, la communauté de communes du pays santon avec son équipe de fonctionnaires territoriaux et tous les élus des communes avec lesquels nous travaillerons, le pays de Saintonge romane avec son équipe professionnelle et ses élus des 70 communes qui composent une vaste et réelle communauté saintaise et péri-saintaise. C'est un premier chantier : sensible, important, exigeant de la diplomatie de la patience du respect et une ambition politique bien partagée. Il me semble incontournable que les villes de Saintonge se connaissent mieux, se rencontrent et échangent concrètement et régulièrement (comme le font les Saintongeais normaux).
- Nous nous engageons à travailler dans une perspective éco-environnementale dans tous les registres, habitat neuf et restauration, transports, énergies renouvelables et utilisées avec discernement. La collectivité s'efforcera de montrer l'exemple (ex : bâtiments scolaires, piscine...) et favorisera les initiatives privées (subventions, entreprises spécialisées..). Nous voulons une grande et belle piscine pour tous les gens de la grande communauté saintaise, en harmonie avec les souhaits de la CDC du Pays santon, peut-être avec d'autres partenaires pour que cet ensemble nautique ait la dimension et les utilités que nous souhaitons tous.

Photo 1 : À droite de cette photo Bernadette Schmitt (Centre droit) brigue un deuxième mandat municipal.

Photo 2 : D. Métraud, gauche alternative.

Photo 3 : P. Maudoux de Saintes en mouvement.

Photo 4 : Philipppe Callaud (qu’on voit ici aux côtés de Margarita Sola, Michèle Carmouse et Christian Couillaud) a choisi de faire cavalier seul pour cette municipale. Il porte l’étiquette des Radicaux de gauche.

Photo 5 : Jean Rouger (Liste socialiste avec les Verts et les Communistes) aux côtés de Philippe Herreweghe lors du Festival de musique ancienne.

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