Alors que Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean d’Angély, vient d’annoncer la reprise du projet thermal avec le groupe Valvital qui gère (entre autres) les Eaux-Bonnes, Jean Combes, ancien premier magistrat, se souvient de cette aventure dont il a posé les premiers jalons. Il y croyait à la station thermale ! Malheureusement, ce n’était pas le moment, semble-t-il. Jonzac, qui venait de lancer sa propre station avec la Chaîne Thermale du Soleil, n’avait guère besoin d’un concurrent immédiat et le successeur de Jean Combes, Paul-Henri Denieuil, a purement et simplement enterré le projet… Heureusement, le contexte a changé et selon les déclarations de Françoise Mesnard, « Claude Belot, maire de Jonzac, serait heureux d’une quatrième station thermale en Charente-Maritime » (en plus de Saujon, Rochefort et Jonzac) faisait du département une terre qui fleure bon les eaux curatives !
Ancien inspecteur de l’Education Nationale, historien, membre de l'Académie de Saintonge, Jean Combes a été maire de Saint-Jean d’Angély de 1995 à 2008. Parmi les projets qui lui tenaient à cœur, figurait la création d’une station thermale afin que la ville puisse connaître un nouvel essor lié à cette activité. Alors que le dossier était en bonne voie, il s’est arrêté brutalement pour des raisons que nous qualifierons de « diverses et variées ».
Comment cet ancien élu a-t-il vécu cette aventure qui s’est soldée par un échec et repart aujourd’hui, ce qui lui fait bougrement plaisir ? Il se livre à la confidence : « A la fin des années 90, un ami géologue m’a fait remarquer que Saint-Jean d’Angély se trouvait sur la même nappe d’eau souterraine qui celle alimentant les thermes de Jonzac, ouverts en 1986, et Rochefort. Je me suis dit que Saint-Jean pourrait avoir, elle aussi, sa station. Un forage à 900 mètres de profondeur a été effectué avec une eau sortant à 40 degrés. La démarche suivante était de trouver un opérateur thermal. J’ai pensé à la Chaîne Thermale du Soleil ».
Il appelle Adrien Barthélémy à Paris, avenue de L’Opéra. Avec un petit avantage pour l’obtenir au téléphone, tous deux sont natifs de l’Aveyron. « Dans un premier temps, la secrétaire m’a dit qu’il était indisponible, mais quand elle a réalisé que nous avions des racines identiques, j’ai eu le responsable au bout du fil. Comme je le supposais, nous avions des tas de connaissances en commun ! Adrien Barthélémy m’a alors donné de l’espoir, déclarant qu’il lancerait la station de Saint-Jean d’Angély, ne serait-ce que parce que j’étais Aveyronnais comme lui ! ». Il est venu au conseil municipal et a signé des documents où il s’engageait à la création de cette nouvelle station.
« Le préfet me dit de tout arrêter »
Enthousiaste, la mairie acquiert la caserne Voyer où se trouveront les futurs bâtiments. Jusque-là, tout va bien : « j’avais trouvé l’eau, mais il fallait la faire valider comme ayant des vertus thérapeutiques par l’Académie de Médecine et le Ministère de la Santé ». Pour cela, Jean Combes fait réaliser un module expérimental où l’évolution de patients atteints de rhumatismes est attentivement suivie. C’est alors que survient le premier rebondissement : « Un jour, alors que les expérimentations étaient lancées, je suis averti par le Préfet que le Ministère de la Santé demande de tout arrêter. Je tombe des nues. J’appelle les responsables pour avoir des explications sur les raisons de cette décision. Je n’obtiens rien de concluant. Je me tourne vers l’Académie de Médecine en lui demandant la marche à suivre. J’ai la chance d'être en contact avec un nouvel Académicien, un homme intelligent, qui ne comprend pas pourquoi on cherche à mettre fin à ce projet. Il m’apporte son aide » se souvient Jean Combes.
Ayant obtenu la validation officielle de « l’eau thermale naturelle de Saint-Jean d’Angély » dédiée à la rhumatologie et la phlébologie, Jean Combes se rend au Ministère de la Santé qui supervise le remboursement des cures par la Sécurité Sociale : « Mon interlocuteur était mal à l’aise quand il a découvert l’agrément de l’Académie de Médecine. Malheureusement, par la suite, les choses se sont compliquées. Adrien Barthélémy a eu un accident de voiture et sa fille, Mme Guérard, n’a pas donné suite à Saint-Jean d’Angély au prétexte qu’elle avait déjà en charge une vingtaine de stations. La seule solution était de chercher un autre gestionnaire. Eurothermes, déjà installé à Rochefort, était partant à condition que la municipalité assure la construction de la station. Je ne pouvais pas prendre ce risque financier. Je me suis tourné vers un autre exploitant. Or, nous étions à la veille des élections municipales de 2008 et je ne voulais rien signer en l’attente des résultats. J’ai bien fait car j’ai été battu par Paul Henri Denieuil qui a purement et simplement abandonné le projet ». Fin du premier acte (où près d'un million d'euros ont été investis).
Le forage est resté en l’état et Françoise Mesnard a repris le flambeau avec le groupe Valvital. Aujourd’hui, le moral est de nouveau au beau fixe ! Début du deuxième acte.
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