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jeudi 14 novembre 2024

Jonzac/Stationnement réglementé en zone bleue : Avis aux automobilistes, ce qui change le 14 novembre !

La campagne électorale entre Christophe Cabri et Jean-François Mougard pour la mairie a-t-elle commencé mercredi ?

Ludovic Chaleroux (cabinet ID Cité) aux côtés du maire, Christophe Cabri

Mercredi dernier, la réunion concernant la réactivation de la zone bleue en centre ville de Jonzac a attiré un nombreux public soucieux de connaître les dispositions mises en place par la mairie en matière de stationnement. Certes, comme l’a rappelé Pascal Hannoyer, présent dans les rangs, « la zone bleue est effective depuis 1984 ». Toutefois, elle n’a été appliquée que sur une courte période et finalement « elle ne l’est plus du tout ». L’objectif est de mieux accéder au centre-ville et d’améliorer les déplacements du quotidien dans le cadre du programme Petites Ville de Demain. « Il s’agit de rendre lisible la centralité par une amélioration des accès, une optimisation du stationnement et des parcours apaisés en cœur de ville » explique Ludovic Chaleroux, chargé d'élaborer une feuille de route pour les années à venir. Il conduit les débats aux côtés de Christophe Cabri et des agents de la police municipale. Les craintes d’une majorité de participants se résument par cette interrogation : « à quelle sauce les automobilistes vont-ils être mangés ? ». Quelles sont les nouvelles normes en vigueur quant au stationnement en ville à partir du 14 novembre et quel sera le montant des amendes si infraction ? 

Un nombreux public
Questions auxquelles le premier magistrat répond avec franchise, ses démarches résultant d’une étude entreprise depuis plusieurs mois dans le but de fluidifier la circulation et permettre aux clients des commerces de trouver une place de stationnement : « Les voitures ventouses empêchent les rotations et la fréquentation des magasins s’en ressent. Je l’ai dit haut et fort, la priorité de ce mandat est de permettre au commerce du centre ville, concurrencé par les grande surfaces où les parkings sont libres, d’être attractif et accessible ». La mairie ne percevra pas les amendes versées à l’Etat : « Je souhaite qu’il y en ait le moins possible. La zone bleue n’est donc pas faite pour enrichir la municipalité ». Sous entendu, on ne veut pas racketter les automobilistes, comme on le voit dans certaines grandes villes ! Il n’y aura pas non plus d’horodateurs, un simple disque apposé devant le pare-brise suffira. 

Dans la salle, les réactions sont diverses et variées. Avant de les relater, Ludovic Chaleroux détaille les nouvelles règles devant un parterre attentif.

265 places en zone bleue


Le centre ville offre un stationnement public de 1045 places (dont 750 places sur parkings et poches) et de 265 places en zone bleue (aujourd’hui limitée à 1h30 de 9h à 12h et de 14h à 18h), plus les arrêts minute. « C’est plutôt bien dimensionné, mais il existe des lacunes dans les contrôles et les habitudes de stationnement sont à revoir ». Pour preuve, dans le secteur du Marché, le taux de rotation n’est que de 1,5 véhicules/jr/place. La part des places occupées par le même véhicule depuis plus d’une 1h30 est de 55% ; depuis plus de 3h 40%.

Place de la République (31 places autorisées), le taux d’occupation de la matinée et de l’après-midi est 103% (étude un jour de marché en octobre). Le taux de rotation est de 2,8 véhicules/jr/place. Véhicules ventouses : même véhicule depuis plus de 1h30  45% ; depuis plus de 3h 35%. Sept véhicules sont restés plus de 10 h en journée. Plus de 75 véhicules par jour sont entrés, puis sortis de la place sans y trouver une place ou pour faire demi-tour.

Bref, la municipalité estime que le moment est venu de rationaliser l'espace en centre ville et d'améliorer le jalonnement des quatre principaux parkings gratuits (derrière le bar de la place Fillaudeau et place du 8 mai, place du champ de foire, parking rue Paul Bert derrière le presbytère, parking lycée) « avec aménagement de continuités piétonnes vers le cœur de ville ». 

A partir du 14 novembre, en zone bleue (grâce au marquage au sol), les automobilistes sont donc invités à mettre leur disque devant leur pare-brise en indiquant leur heure d’arrivée. Ils disposent de deux heures. L’arrêt minute est de 10 minutes maximum avec disque obligatoire. Une campagne de prévention et d'avertissement sera suivie d'un renforcement du contrôle en début d’année 2025. « Il sera interdit de stationner en dehors des emplacements matérialisés au sol. Quelques places de zone bleue seront créées place du champ de foire et sur la place du 8 mai ». Quand fonctionne la zone bleue ? Tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 10 h à 18 h pour les places limitées à 2h ; de 8h à 19h pour les places arrêt minute (10 min). En dehors de ces heures, le stationnement y est libre (si vous allez au ciné en soirée, pas de problème). A noter : dans quelque temps, les places situées à proximité des passages piétons seront supprimées. 

Le montant des amendes : stationnement sur le trottoir 135 €, dépassement horaire zone bleue ou arrêt minute 35 euros. 



Le barème des amendes
Maxence Schoene : « C’est une usine à gaz ! »

« Ce dispositif est une usine à gaz, la méthode me semble stratosphérique. Que deviennent les riverains dans tout ça ? » lance Maxence Schoene qui habite dans le secteur de la place Fillaudeau. Il estime prioritaires d’autres actions pour améliorer le quotidien des Jonzacais. Pour le stationnement des voitures, Christophe Cabri lui indique le parking du 8 mai tout proche… et hors zone bleue. En ce concerne les pistes cyclables, la mairie y travaille depuis 4 ans : « Nous ne sommes pas dans l'Île de Ré. En conséquence, nous serons dans le partage entre les deux roues et les voitures ». 

Et le maire d’ajouter : « la zone bleue n’est peut-être pas populaire, mais je me bats pour les commerçants. Il vaut mieux faire 150 mètres et libérer une place de parking ». « Cette première mouture peut être ajustée en fonction des résultats » poursuit Ludovic Chaleroux. 


Intervient alors Jean-François Mougard qui conduira une liste aux prochaines Municipales contre Christophe Cabri : « La zone bleue ne marchait pas si mal à condition qu’il y ait un policier pour effectuer les contrôles. Or, ce poste n’a pas été reconduit. S’il est à nouveau pourvu, quelles seront les règles pour cet agent en matière de police du lundi au samedi ? Avez-vous des travaux en vue ? Si vous devez accueillir de nouveaux résidents dans le bourg, qui possèderont sûrement un ou des véhicules, une réflexion est nécessaire pour anticiper la situation ».

Christophe Cabri à J.F. Mougard : « vous auriez dû rejoindre les groupes de travail »

Christophe Cabri, aux prises avec un problème de micro, remercie Jean-François Mougard pour « cette leçon ». « Vous auriez dû rejoindre les groupes de travail qui ont planché sur les mobilités en centre ville. Un agent de surveillance de la voie publique sera prochainement recruté. Quant aux projets, les DGS en poste à la mairie de Jonzac ne se sont pas attardés sur le sujet. Des trottoirs vont être refaits en deux tranches, pour 450.000 et 500.000 euros, et nous aménageons des zones cyclables ».

Plusieurs personnes s’émeuvent du montant de l'amende de 35 euros en zone bleue s’ils dépassent le temps imparti. Un résident se demande comment décharger ses courses sans emplacement libre : « je mets mon warning et je peux être verbalisée ? ». L’agent devrait se montrer tolérant. Idem par les propriétaires de voitures en centre ville s’ils sont retraités par exemple : pas de problème entre 18h et 10h du matin. Ensuite, ils devront les déplacer vers les parkings gratuits. Facile à dire quand on marche bien, mais quand on a des difficultés ? D’où le désir d’obtenir un macaron résident qui n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. « On l'étudie » souligne Christophe Cabri (un seul par foyer). S'y ajoutent les clients des restaurants, des hôtels : « quand un client réserve une chambre à l'hôtel, où met-il sa voiture ? »...

De nombreuses interventions
Ludovic Chaleroux : « Le stationnement n’est pas un sujet sexy »

Un propriétaire de gîtes pense que cette nouvelle réglementation va perturber les curistes. « Ils ont déjà bien du mal à se repérer dans Jonzac et ne trouvent pas la station à leur arrivée faute d’une bonne signalisation ». Pour François Perrogon, propriétaire de la galerie d’art place du château : « il n’y a pas de problème de stationnement actuellement à Jonzac, ville de province très agréable. Nous avons quitté Paris pour éviter précisément ces contraintes liées au stationnement ». Cette réglementation va-t-elle pousser les gens ailleurs ? « Vous êtes habitué à un cadre qui ne fonctionne pas. C’est comme si vous passiez au rouge » rétorque Ludovic Chaleroux. « Vous avez déjà vu des morts au carrefour. Moi non ! » rétorque son interlocuteur. Effectivement…

Ludovic Chaleroux surenchérit : « Je suis las qu’on cite Bordeaux ou Paris. J’adapte mes outils au territoire sur lequel j'évolue. Le stationnement n’est pas un sujet sexy et il faudra développer les parcours piétonniers et cyclables. Ici, vous êtes une ville thermale. Il y a encore beaucoup d’aménagements à réaliser. Il n’y a pas assez de bancs par exemple ». 

Après de multiples échanges, Christophe Cabri clôt la rencontre :  « je savais que j’allais me faire engueuler, mais il est important pour une municipalité d’être transparente auprès de la population ». La proximité avec les habitants est importante, en effet !

Le flyer de la mairie. Des disques sont disponibles à l'accueil

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