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mardi 27 août 2024

Pèlerinage à l’Ile Madame : un moment d’intense émotion en souvenir des prêtres réfractaires

Cérémonie présidée par Mgr Jacolin à l'Ile Madame

Jeudi dernier, hommage a été rendu aux prêtres réfractaires morts dans des circonstances affreuses lors de la Révolution parce qu’ils avaient refusé de prêter serment à la constitution soumettant l'Église catholique à l'autorité civile. En réaction, le pouvoir en place les avait sanctionnés, guillotine, exil, déportation dans les bagnes dont celui de Guyane française.

Près de Rochefort, en avril 1794, des centaines d’entre eux ont été internés sur trois prisons flottantes - les fameux pontons - en vue d'être dirigés vers Cayenne. Restés en rade sur la Charente en raison du mauvais temps et des menaces anglaises, la plupart sont morts du typhus.

Sur l'île Madame, une grande croix de galets marque au sol l'endroit où furent ensevelis 254 d’entre eux. Depuis 1910, ce lieu est la destination d'un pèlerinage organisé par le diocèse. Le 22 août, il était présidé par Mgr François Jacolin, Evêque de Luçon, administrateur apostolique du diocèse de La Rochelle et Saintes.

Après la traversée de la passe aux bœufs qui conduit jusqu’à l’Ile Madame, accessible uniquement à marée basse, prêtres, religieuses et fidèles nombreux ont déposé un galet sur la Croix des Galets qui symbolise le martyre de ces hommes ayant refusé de renier leur foi. Chants et recueillement ont accompagné ce moment d’intense émotion.

Chacun dépose un galet sur l'immense croix
Un destin tragique (source Wikipedia)

« Ces hommes étaient rayés du livre de la République. On m'avait dit de les faire mourir sans bruit » écrivait à la fin du XVIIIe siècle le Capitaine Laly, du ponton les Deux Associés. Pendant la Révolution, les prêtres réfractaires refusant de signer la Constitution civile du clergé sont si nombreux que tous ne peuvent être guillotinés. En 1792, l’Assemblée constituante décide de les déporter via les ports de Nantes, Bordeaux et Rochefort. 

À Rochefort, où le stationnement est long, le transfert des prisonniers (829 au total) s'effectue sur des navires négriers (réduits à l'état de pontons) qui ne partiront jamais en Guyane : les Deux-Associés (commandé par le capitaine Laly), le Washington (capitaine Gibert) ainsi que sur un navire ancien, le Bonhomme Richard.

D'avril 1794 à 1795, la plupart des prêtres retenus (547) décèdent du typhus, maladie due à l'insalubrité extrême, et aux mauvais traitements (il leur est interdit de prier). 254 d’entre eux sont enterrés sur l'île Madame (alors appelée île Citoyenne), et 226 sur l'île d'Aix (ossuaire des prêtres déportés).

• 64 prêtres ou religieux déportés ont été béatifiés par Jean-Paul II le 1er octobre 1995.

De nombreux prêtres du département participaient au pèlerinage

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