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jeudi 30 mai 2024

Bouteville : Réouverture du château samedi 1er juin

Plongez au cœur de l’histoire et remontez le temps sur le site du château de Bouteville ! Dominant les collines de Grande Champagne, grand témoin de l’histoire locale, le château de Bouteville se pose comme une véritable signature dans le paysage de Grand Cognac. Classé en totatlité au titre des monuments historiques le 28 février 1984, le château de Bouteville est un élément majeur du patrimoine historique du territoire de Grand Cognac. Depuis 2019, Grand Cognac mène des travaux de restauration qui permettront au grand public de le redécouvrir dès le 1er juin 2024.

@ Grand Cognac

Initié par l’Association pour la Sauvegarde du patrimoine de Bouteville et soutenu par le Pôle Culture de Grand Cognac, un dossier de candidature a été déposé auprès de la Mission Bern en 2018. Sélectionné parmi plus de 2 000 dossiers, le château a été retenu parmi les 269 monuments qui ont bénéficié de la mission portée par Stéphane Bern pour récolter des fonds en faveur du patrimoine. Partenaire des premiers instants, la Fondation du Patrimoine soutient également le projet en lançant une souscription auprès du grand public.

L’histoire du château de Bouteville

Bouteville est une petite commune charentaise située au cœur de la Grande Champagne, 1er cru du vignoble de cognac.

Situé entre Angoulême et Cognac, le château de Bouteville, qui fut un château fort jusqu’au XVIème siècle, est antérieur à l’an mil. La forteresse de Bouteville avait pour vocation de surveiller et de protéger des invasions.

D’abord propriété des comtes d’Angoulême, les Taillefer, il passe ensuite aux mains des Anglais après le mariage d’Isabelle Taillefer et du roi d’Angleterre, Jean sans Terre. Le château devient alors une de leurs résidences privilégiées. À la mort du roi, Isabelle revient en France et se marie avec Hugues X de Lusignan, rendant ainsi Bouteville aux Français.

Bouteville fut à de nombreuses reprises ravagé au cours des luttes opposant les comtes d’Angoulême et le duc d’Aquitaine, Richard Cœur de Lion, futur roi d’Angleterre. Après l’anéantissement de sa troupe de mercenaires qui eut lieu devant le château par les soldats du duc d’Aquitaine, le comte Guillaume se voit contraint de livrer à Richard Cœur de Lion plusieurs places fortes dont le château de Bouteville en juillet 1176.

Au milieu du XIVème siècle, le château est à nouveau sous occupation anglaise. Edward de Woodstock, dit le Prince noir, y séjourne régulièrement : les Anglais rançonnent les habitants et s’emparent des récoltes. De fréquents combats se livrent sous les murs du château entre occupants anglais et les troupes du roi de France.

Ce n’est qu’en 1392 que le château de Bouteville revient définitivement à la France. À partir du XVème siècle, le domaine appartient à la famille du futur roi François Ier, les Valois d’Angoulême, après qu’il leur ait été donné en apanage par Charles VI. Devenu à son tour roi en 1515, François Ier vend Bouteville à Claude de Montmorency, l’un de ses maîtres d’hôtel et lieutenant général de la Marine. Dès le XVIème siècle, le château tombe en ruine. Il est racheté par Bernard III de Béon du Massès, lieutenant général de Saintonge et son épouse Louise du Luxembourg. Le couple va alors s’engager dans une grande campagne de reconstruction.

L’édifice actuel est une construction du XVIème siècle sur des bases du XIIIème siècle. Il reste sous l’égide de la famille Béon du Massès-Luxembourg jusqu’au XVIIIème siècle. Le château est ensuite acheté et revendu à plusieurs reprises jusqu’à la Révolution française où il est mis sous séquestre. Il va alors servir de prison de 1793 à 1794, pour plus de 300 prisonniers de guerre en majorité espagnols, avant d’être vendu comme bien national en 1803 à un marchand de pierres qui n’avait d’autre dessein que d’en vendre les matériau et le détruire. La qualité de la construction l’a empêché d’achever de détruire tout le chateau

Zoom sur la cheminée du château de Bouteville

Jusqu’au XIXème siècle, cette cheminée richement décorée, de style Renaissance, pouvait être observée au sein de la grande salle de l’aile Est du Château de Bouteville.

De 4,65 mètres de haut, elle a été créée à la fin du 16ème siècle, lorsque Bernard III de Béon du Massès et son épouse, Louise du Luxembourg, reconstruisent le château de Bouteville qu’ils ont acquis en 1594.

De part et d’autre de la partie supérieure de la cheminée, se trouve deux sculptures surplombant une cariatide et un atlante. Du côté gauche on découvre une femme faisant couler de l’eau d’une cruche à un récipient : elle pourrait représenter la Tempérance. Du côté droit, une autre femme tient deux éléments d’une colonne brisée : elle représente la Force. Ces deux allégories sont deux des quatre vertus cardinales : Prudence, Tempérance, Force et Justice. Au centre de la composition, apparait un ange armé d’un arc et d’une flèche maitrisant au sol un autre ange, aux yeux bandés. La posture de ces deux protagonistes pourrait évoquer une allégorie du «Désir et de l’Amour».

Les quatre angles du décor central sont ornés d’angelots et de mascarons. Il y figure également un monogramme composé de 2 « B » (Bernard Béon du Massés) et de 2 « L » Louise de Luxembourg. Cette famille restera propriétaire du château pendant 130 ans, laissant une empreinte majeure dans sa configuration actuelle du château.

Au cours de ses 1000 ans d’histoire, le château de Bouteville aura connu bien de vicissitudes. Détruit, reconstruit, abandonné, restauré, vendu... il perd un grand nombre de ses éléments de décors.

Entre 1893 et 1895, la cheminée Renaissance est démontée et vendue à Mr Pélisson, collectionneur qui l’achète pour son château situé à Bourg/Charente. Ce dernier est vendu vers 1921, la cheminée est toujours visible dans le château de Bourg Charente, désormais propriété du groupe Campari. Le château de Bourg-Charente entretient une histoire singulière avec celui de Bouteville. Le groupe Campari a souhaité devenir mécène du château de Bouteville et faire un don permettant une prise en charge totale de la reconstruction, à l’identique, de la cheminée de la grande salle de l’aile Est du Château.

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