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mercredi 22 novembre 2023

Montendre/Gestion des chats errants et protection animale : lancement d'une campagne de sensibilisation auprès des maires

Vendredi dernier, Estelle Leprêtre, sous-préfète de Jonzac, accompagnée de Myriam Peuron, directrice départementale de la protection des populations (DDPP) de la Charente-Maritime, avait réuni à Montendre les maires de l’arrondissement, les associations locales de protection animale et la SPA afin d'aborder un sujet d'actualité : la gestion des chats errants pour éviter leur prolifération d'une part, et protéger ces animaux qui vivent en liberté quand ils ne sont pas adoptés d'autre part. Cet échange a constitué le temps fort du lancement d’une campagne de sensibilisation sur la protection animale auprès des élus du département.

Réunion à Montendre à l'initiative d'Estelle Leprêtre, sous-préfète

La lutte contre la maltraitance animale et l’amélioration de leur bien-être figurent parmi les priorités de l’action gouvernementale. En Charente-Maritime comme ailleurs, la gestion des chats errants constitue un sujet de préoccupation croissante. 
A Montendre, devant une nombreuse assistance, Estelle Leprêtre, sous-préfète, a rappelé les grands axes de la réunion : « C’est la première fois qu’une rencontre sur le thème de la protection animale se tient en Charente-Maritime. Elle regroupe l’ensemble des acteurs pouvant se mobiliser autour de cette problématique qui n’est certes pas nouvelle, mais nécessite un coup de projecteur. L'objectif est d'animer un réseau, favoriser l’intelligence collective sur cette thématique, éviter le travail cloisonné, promouvoir la ressource qui existe sur le terrain et valoriser le travail de chacun »

Des mesures ont été prises pour améliorer la cause animale avec la promulgation de la loi dite « maltraitance animale » ou loi « Dombreval ». La consolidation de la protection animale comme politique publique s’est traduite par la signature d’une convention entre le MIOM, le MASA et la SPA de Paris. Elle a débouché notamment sur la nomination dans chaque brigade de gendarmerie ou commissariat de police d’un référent « protection animale », et la création d’une division nationale d'enquête dédiée à la lutte contre les violences faites aux animaux au sein de l’OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique). 

Soulignons que le plan de relance permet l'octroi de subventions aux associations de protection animale (APA), conventions signées en 2021 et en 2022 en Charente-Maritime entre la DDPP et les APA. « C’est un début, il faut continuer dans cette voie. Nous devons promouvoir les bénévoles d’associations. Je salue leur engagement et leur détermination indispensable aux côtés des services de l’État pour multiplier les actions et initiatives avec les élus ; je salue aussi le professionnalisme et l’engagement des vétérinaires qui, pour certains, n’hésitent pas à ne prendre aucun frais » remarque la sous-préfète.

• Chats errants : quelle marche à suivre ?

Les chats errants, qui prolifèrent en ville comme à la campagne, peuvent créer de nombreux problèmes pour la salubrité, la sécurité des habitants, la biodiversité animale… et pour les chats eux-mêmes (maladies, etc). Quels sont les moyens dont on dispose aujourd'hui ? Rappelons tout d'abord que si le chat a un maître, ce dernier doit penser à identifier son animal. Cet acte est réalisé dès la première visite chez le vétérinaire. Après un examen global, il insère une puce sous-cutanée, indique sur le carnet de santé son emplacement avant de procéder à la vaccination. La stérilisation de l’animal peut être réalisée si le propriétaire en émet la demande.
Si le chat est errant ou "libre", la situation est différente : c'est la mairie qui choisit de faire une campagne de stérilisation (opération conduite à Montendre par exemple). Le partenariat fait l’objet d’une convention signée entre la collectivité, la SPA et la clinique vétérinaire. Le tableau ci-dessus décrit la marche à suivre : cartographie des chats errants, information, trappage, transport à la clinique, stérilisation et identification avant la relâche. Si ce chat est sociable, il est proposé à l'adoption. 

En Charente-Maritime, la SPA n’étant pas implantée localement, la coordination est assurée par le siège à Paris. La convention établie est valable sur l’année civile pour un minimum de 5 chats et par multiple de 5. Il est possible de réaliser un avenant l’année suivante si l’objectif n’a pas été atteint ou si l’objectif a été dépassé. Une convention pluriannuelle peut être éditée. 
Déblocage des bons de stérilisation et d’identification SPA : 55 € pour un mâle (castration et identification), 70 € pour une femelle (ovariectomie et identification), 80 € pour une femelle gestante (ovario-hystérectomie et identification). L’identification, au nom de la commune, est effectuée en même temps que la stérilisation (puce électronique ou tatouage). Si la clinique vétérinaire ne s’aligne pas sur la valeur faciale des bons, la différence est à la charge de la collectivité.

Les aides financières de la SPA : Une aide financière à destination d’une association de protection animale locale spécialisée dans le chat libre peut être accordée : le fonds de solidarité, coup de pouce d’une valeur de 500 euros ; l’aide aux associations de protection animale pouvant aller jusqu’à 5000 euros avec un passage en commission. Ces deux aides ne sont pas cumulables. L’association peut utiliser les fonds pour mener une campagne hors SPA (30 Millions d'Amis, etc) et conventionner directement avec une collectivité. Près de 180 associations "chats libres" ont reçu une aide de la SPA en 2023.


Les maires sensibilisés

Lors du débat qui a suivi, des associations (Caats Jonzac, Chat libre des Trois Monts Chepniers, Larmes de chats Cercoux, etc) ont pris la parole. La tâche est vaste et les bénévoles font ce qu'ils peuvent face à des situations parfois compliquées (jusqu'à 15 appels téléphoniques par jour pour des animaux en détresse). « Que faire des animaux quand la place vient à manquer ? Si on les remet sur site, des points de nourrissage sont nécessaires  ». Les moments les plus difficiles sont les abandons d'animaux après expulsion ou déménagement. Ces associations, généreuses, sont à soutenir car leur mission est courageuse et leurs moyens souvent réduits. Parmi les témoignages, le maire de Montendre, Patrick Giraudeau, a fait procéder à une opération de stérilisation des chats errants sur son territoire : « Nous avons travaillé avec la population, la police municipale, la clinique vétérinaire. 50 chats ont été stérilisés pour un montant de 4380 euros. S'il en reste, on en a eu pas mal ! ».Un maire du Sud Saintonge fait état d'une présence plutôt inattendue dans sa localité qu'on ne peut pas encore attribuer au réchauffement climatique : « celle d'un python chez un habitant ». Un autre s'étonne que la mairie doive payer la crémation d'un animal retrouvé mort sur sa commune. 

Bref, le sujet est d'actualité et les maires sont invités le 13 décembre à participer à un webinaire organisé par la DDPP où le dispositif des campagnes de stérilisation leur sera présenté.


• 13 millions de chats errants sur le territoire. En 4 ans, un couple de chats peut avoir une multitude de descendants !

• La SPA conventionne avec près de 200 collectivités par an.

• Déterminés à renforcer l’efficacité de leur coopération, les Ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et la SPA ont signé le 15 février dernier une convention de partenariat qui crée notamment un réseau d’enquêteurs dédié à la maltraitance animale à l’échelle nationale. 

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