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mercredi 25 octobre 2023

Peintures murales/Eglise de Saint-Hilaire du Bois : « une richesse patrimoniale jusqu’alors insoupçonnée » remarque Claude Belot, président de la CDCHS

La Communauté de communes de Haute-Saintonge a fait réaliser, entre 2020 et 2021, un inventaire sur les peintures murales des monuments (propriété publique) situés sur l'ensemble de son territoire au sud de la Charente-Maritime. Cette étude a été menée par le Cabinet Studiolo et Marie Bégué, restauratrice, avec l'accompagnement scientifique, technique et financier de la Direction régionale des Affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine

Une brochure à se procurer, offerte par la CDCHS
Afin de partager les conclusions de cet inventaire, rarement mené sur une échelle territoriale, la CDCHS et la DRAC ont organisé deux journées d'étude au palais des Congrès de Jonzac les 19 et 20 octobre.Y ont été présentés les points saillants de ce travail d'inventaire et d'analyse avec la mise en perspective des restaurations récentes effectuées sur le territoire saintongeais et des départements limitrophes.

Ces rencontres ont été l'occasion de faire le point sur des découvertes, l'analyse d'un corpus donné, mais également un retour sur des restaurations menées ou des typologies présentes au niveau régional. Deux visites étaient organisées dans les églises de Saint-Hilaire du Bois et Chepniers.

Une publication des actes est prévue en 2024. En l’attente, la CDCHS a édité une brochure entièrement consacrée aux peintures murales de Haute Saintonge, réalisée en collaboration avec Cécile Voyer, professeur en histoire de l’art médiéval à l’université de Poitiers et Christian Gensbeitel, maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne. Très bien documentée et illustrée, vous pouvez vous la procurer dans les offices de tourisme ou au siège de la Communauté de communes à Jonzac. 

• Visite de l’église de Saint Hilaire du Bois vendredi après-midi

Interventions de Nathalie  Lambert, architecte  du patrimoine, maître d'œuvre en charge de la restauration  de l'église ; Lucie Roques qui a restauré l'ensemble des peintures murales de l'église et Manuel Lalanne, conservateur des Monuments Historiques à la Direction régionale des Affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine 

Les explications de Lucie Roques, restauratrice

Extraits de la brochure « Peintures murales de Haute Saintonge »

• XIIIe et XIVe siècles

Peu d’églises ont été construites en Haute-Saintonge aux XIIIe et XIVe siècles. Une grande partie est déjà érigée et la longue période de conflits liée à la Guerre de Cent Ans, est peu propice à la création artistique. Pourtant, c’est au cours de cette époque que sont réalisés certains des plus beaux décors médiévaux saintongeais, dont une partie des scènes figuratives représentant des épisodes religieux. 

L'un des ensembles de décors les plus remarquables connus à ce jour en Haute-Saintonge, est celui des peintures murales de Saint-Hilaire-du-Bois, découvertes à la fin des années 2010 lors de la restauration de l'église.

Elles étaient recouvertes de badigeons de chaux blancs. Leur dégagement et leur restauration ont permis de les stabiliser et de réaliser ponctuellement des réintégrations chromatiques.

Sainte-Marguerite

L’ensemble des décors du chevet et de la travée qui le précède date vraisemblablement de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Il offre un programme décoratif complet et cohérent assez bien préservé, avec des scènes religieuses et des motifs variés de style géométrique, végétal ou architectural.

Saint Nicolas et les trois innocents au saloir

Sur le mur nord, un évêque, dont le visage a été recouvert postérieurement par une litre funéraire, est reconnaissable à la hampe de la crosse épiscopale. Il est debout devant une cuve d'où émergent trois enfants. Derrière lui, un homme prie. Cette scène a été identifiée comme une représentation de Saint Nicolas ressuscitant trois enfants assassinés et cachés dans un saloir par un boucher et sa femme à qui ils avaient demandé asile pour la nuit.

Sur le mur sud du chevet, une sainte debout et de face, tient un livre dans les mains. Elle est encadrée de deux femmes de profil, agenouillées dans une attitude de prière. À sa droite, un dragon est dominé par un personnage auréolé et les mains jointes. Au-dessus, on remarque la présence d'une croix. Le fond blanc est parsemé de fleurs à cinq pétales, peintes à l'ocre rouge.

Quelques éléments qui suggèrent une crucifixion

Toujours au niveau du chevet, sur le mur Est, deux scènes encadrent la baie axiale. A gauche, un évêque non identifié ; à droite, le décor peint altéré laisse apparaître quelques éléments qui suggèrent une crucifixion. Le Christ en croix serait entouré de la Vierge et de Saint-Jean. Cependant, cette hypothèse reste à confirmer.

Un Evêque

Les parties basses de ces deux décors sont recouvertes par une litre funéraire qui rend leur identification difficile. Le soubassement du mur conserve un faux appareil à lignes doublées, complété par un décor de petites fleurs ; une frise végétale le sépare des scènes supérieures. 

Dans la travée précédant le chevet, deux décors ornent le mur sud. Celui de gauche est trop lacunaire pour être interprété. A droite, un homme avec une coiffe conique lève une main en signe de bénédiction et tient dans l’autre un objet qui pourrait être une clef...

Bénédiction et clé...

Sur le mur qui fait face, seule une scène reste en partie lisible. Un personnage debout semble verser de l’eau sur la tête d’un homme agenouillé. A droite, un ange tient une tunique, à gauche un personnage prie. Il pourrait s’agir du baptême du Christ, mais l’altération du décor incite à la prudence dans l’identification de la scène. 

Scène de baptême
Cette inscription reste une énigme...
Les voûtes révèlent une variété de décors peints qui s'étendent sur les nervures, les clefs de voûte... Les voûtains sont rythmés par des bandes à motifs géométriques, les nervures présentent des enroulements végétaux, des clochettes de vair rouge...

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, une litre funéraire est venue recouvrir  partiellement les peintures médiévales de Saint-Hilaire-du-Bois. Un bandeau noir suit la nef où le décor médiéval devient très fragmentaire.

Les vitraux ont été réalisés par Coline Fabre
Le colloque s'est terminé par deux visites d'églises, Saint-Hilaire du Bois et Chepniers. Sur cette photo, on note la présence de Marie-Catherine Prévot, maire de Saint-Hilaire et Mme Giraudeau, maire de Fontaines d'Ozillac

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