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mardi 12 septembre 2023

Arthenac : une église "pédagogique" extraordinaire où les styles architecturaux se succèdent

Parmi les édifices religieux à visiter en Haute Saintonge, figure en bonne place l’église d’Arthenac (non loin d'Archiac). Placée sous le vocable de Saint-Martin, évêque de Tours, en quoi est-elle sensationnelle ? « Parce que toutes les époques architecturales des églises y sont représentées. C’est un hasard historique ! » explique Marc Seguin. Et d’ajouter : « Quand j’étais professeur à Archiac et que les cours portaient sur le patrimoine, j’y conduisais mes élèves pour leur montrer les différents styles qui se sont succédé. A partir d’un plan, ils comprenaient très bien les différentes phases de construction jusqu'au monument actuel ». 

Le portail roman
L'élégance de lignes gothiques


Suivons donc le guide à travers le roman, le gothique, le gothique flamboyant et le style Renaissance

Une église agrandie au fil des siècles

En premier lieu, on distingue à droite l’église romane d’origine, datant du XIIe siècle. Au XIIIe siècle durant le règne de Saint-Louis, époque de prospérité, une nouvelle partie vient la prolonger. Passons sur la guerre de Cent Ans et le triste état de la région. Au XVe siècle, vers 1460, est construite à droite, côté sud, une petite chapelle latérale en pierre quelconque, destinée au prieur abbé. 

Au XVIe siècle, les châtelains du lieu souhaitent disposer d’une vaste chapelle dans l’église pour inhumer leurs morts. Est alors édifiée une chapelle seigneuriale au nord, doublée en gothique flamboyant. A gauche, une nouvelle façade de style Renaissance s’ajoute à la première, romane. 

Le portail de style Renaissance
La nef du XVIe siècle est liée, comme Lonzac, au souvenir de Catherine d’Archiac
« Les travaux entrepris en font un monument remarquable, malgré certains défauts de raccords. Le portail est de style Renaissance, les voûtes de la nef, très élégantes, bien conservées, sont ornées de beaux motifs de décoration sur les nervures et aux clés de voûte. On remarque sous le ciborium un dais de pierre richement sculpté. La chapelle de la Vierge, composée de trois travées, est décorée de motifs d’architecture qui rappellent ceux du portail » note Rainguet dans ses études historiques de l’arrondissement. 

L’autel tabernacle, en bois peint doré et sculpté, est entouré de deux statues en bois polychromé. Quatre colonnes peintes en faux marbre, ornées de chapiteaux corinthiens, sont surmontées d’un superbe baldaquin où apparaît un astre : centre de l’univers, emblème du divin. Le retable monumental date du XIXe siècle (inscription en décembre 1976).

L’autel est surmonté d'un baldaquin du même modèle
que celui de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes
Deux statues en bois polychromé
Superbe baldaquin où apparaît un astre
Dans la partie du clocher regardant le chœur, a été ouverte une petite tribune
en dessous de la voûte
Arthenac, une église pédagogique extraordinaire
où les styles architecturaux se succèdent
Annonciation regardée comme une bonne copie de l’école espagnole
Magnifique vitrail
L'info en plus

Dans le secteur Archiac/Arthenac, on comptait autrefois quatre églises : la chapelle Saint-Martin du château (disparue avec le château), la chapelle des Récollets, l’église Saint-Pierre côté nord (détruite sous la Révolution) et celle d’Arthenac côté sud. La chapelle des Récollets est devenue l’église actuelle d’Archiac. 

• Autrefois, les fidèles ne se mélangeaient pas. Les hommes siégeaient à droite (sud), du côté des ouvertures, et les femmes à gauche (nord). 
A noter que sur l’un des chapiteaux, le diable y est représenté du côté des femmes ! 

• Les églises ont beaucoup souffert durant les guerres de religion. Quelle était la méthode employée ? On entourait de bois un pilier central, puis on ôtait une pierre à ce pilier avant d’y mettre le feu. Rapidement, l’ensemble s’effondrait. 
Cette technique, largement utilisée dans la région de Montendre par exemple, explique pourquoi bon nombre de nos petits édifices ne sont plus que de simples rectangles ayant perdu leurs chœurs et souvent leurs clochers. Dans le secteur d’Archiac, ont été épargnées les églises d’Arthenac, Sainte-Lheurine et Saint-Palais du Né.

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