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mardi 25 avril 2023

Saintes/Daniel Pirrotta : Quand l’imaginaire prend le pouvoir !

Daniel Pirrotta expose ses dessins à la galerie de l’Abbaye (66 rue de l’Arc de Triomphe) du lundi au samedi de 14 h à 18 h

 

On connaissait déjà ses peintures, belles, colorées, œuvres écloses sur le chemin de la créativité après une longue quête. « A une époque de ma vie, l’abstraction pure me semblait répétitive, figée dans des moyens d'expression inchangés depuis des décennies. Or, l'art est en mouvement et le rôle des artistes est précisément de le faire bouger. Cela implique pour eux de porter un regard objectif sur ce qu'ils produisent et de se remettre en question s'ils ne sont pas satisfaits, même si les commentaires du public ou des galeries sont positifs » disait-il lors de notre rencontre en 2022. 

Ce que recherche un artiste, c’est l’authenticité, sa vérité intérieure. Daniel Pirrotta a décidé de présenter l’autre volet de son inspiration, le dessin. Subtil, à la fois dense et d’une finesse extrême, son trait minutieusement assemblé est révélateur d’une évidence : « Quand on peint de manière abstraite, on réalise un dessin en couleurs. Le tableau nécessite une notion de rythme, un placement, une profondeur, l’introduction des lignes, une géométrie ». 

Daniel Pirrotta est en éveil constant : « Présenter les mêmes choses que nos prédécesseurs n’a pas d’intérêt. Dans le passé, j’ai arrêté de peindre pendant quatre ans. Je voulais chercher des territoires différents. L’envie étant toujours présente, j’ai laissé du temps au temps et réintroduit le dessin. Tous ces dessins exposés sont la genèse de cette transition. J’ai repris ensuite ma palette. Les peintres sont ce qu’ils sont et sont ce qu’ils vivent. Ne croyez pas que le dessin soit à part ! Avec la peinture, les deux sont concordants. Je chemine donc sur mes deux jambes ! ».

Quels sont ses supports ? De l’encre de Chine diffusée de deux façons, liquide au pinceau avec des dilutions différentes ou par des stylos tubulaires, sans oublier les encres de couleur sépia et le feutre noir. Le stylo offre, quant à lui, des teintes inattendues. La palette est multiple. S’y ajoute le crayon de papier qui se décline du gris au noir charbonneux : « Les nuances apportent beaucoup de douceur au dessin. Le regard se perd dans les hachures ». L’artiste s’est livré avec des expérimentations comme l’apport d’une dynamique rouge ou jaune sur un dessin noir et blanc. L’intérêt de cette nouvelle dimension n’est-il pas d'interpeller ? 

« Mes dessins présentent une singularité personnelle. Comme vous l’avez compris, je suis un passionné ! Le dessin fait varier ma peinture et je suis attiré par l'un comme par l'autre ! ». Autrement dit, Daniel Pirrotta aime autant ces deux disciplines qui le conduisent dans le surréalisme avec une touche de formalisme bien à lui. Devant chaque œuvre, entre figuration et abstraction, chacun trouve le sens qu'éveille sa propre sensibilité. Un galeriste bordelais lui a déclaré : « vous n’êtes pas totalement abstrait, mais vous êtes totalement allusif ». Voilà qui est bien dit !

Les univers de Daniel Pirrotta provoquent une émotion, une sorte de musique jouant des accords visuels. Chaque tonalité est harmonieusement disposée dans l’espace. Les éléments sont à leur place. Un équilibre qui révèle une intention sincère. 


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