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mardi 8 novembre 2022

Petites Villes de Demain : les projets de Jonzac, Archiac, Pons, Saint-Genis-de-Saintonge, Mirambeau, Montendre, Montlieu, Montguyon, Saint-Martin d’Ary, Saint-Aigulin

Une signature qui vaut de l’ORT !

C’est à Montendre, au parc des labyrinthes, que se sont réunis jeudi dernier les élus des communes de Haute-Saintonge inscrites au programme « Petites Villes de Demain » en présence du Préfet, Nicolas Basselier, et Bruno Chaptal de Chanteloup, directeur départemental de la Banque des Territoires. La signature d’une ORT (opération de revitalisation de territoire) vise prioritairement à soutenir des actions sur l’habitat et le commerce de proximité, mais également à offrir une meilleure qualité de services aux habitants, améliorer les mobilités douces et valoriser le patrimoine afin de créer un cadre de vie attractif et propice au développement. 

De gauche à droite, Chantal Guimberteau, conseillère départementale, Claude Belot, président de la CDCHS, Nicolas Basselier, préfet, Estelle Leprêtre, sous-préfète, Jacky Qesson, maire de Saint-Genis

En 2021, La communauté de communes de Haute-Saintonge a engagé une démarche ambitieuse associant sept communes, Pons, Jonzac, Saint-Genis-de-Saintonge, Mirambeau, Montendre, Montguyon et Saint-Aigulin, auxquelles s’ajoutent Saint-Martin d’Ary, Montlieu et Archiac, dans le cadre du programme Petites Villes de Demain (PVD) soutenu par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT). Le gouvernement a souhaité que ce programme puisse donner aux communes les moyens de concrétiser leurs projets pour conforter leur statut de villes dynamiques et respectueuses de l’environnement. « Il s’agit d’un outil facilitant la mise en œuvre d’un projet de territoire dans les domaines urbain, économique et social afin de lutter contre la dévitalisation des cœurs de ville » expliquent les responsables. 

Réunis dans les locaux de Mysterra, étaient présents Nicolas Basselier, préfet de la Charente Maritime, Claude Belot, président de la communauté de communes de Haute-Saintonge, Chantal Guimberteau, vice-présidente du conseil départemental, Bruno Chaptal de Chanteloup, directeur départemental de la Banque des Territoires ainsi que les maires des communes concernées, appelés à finaliser la signature de cette convention ORT.

Claude Belot a ouvert les débats. Ancien président du Conseil général, il a fait évoluer la Haute Saintonge, Jonzac en particulier, depuis de décennies. Son premier objectif a été de lutter contre l’exode rural. A une époque, les campagnes se dépeuplaient et la nouvelle génération préférait rejoindre les villes, plus attractives. Il est l’exemple de "ce long chemin" que poursuivent les hommes animés par un esprit d’entreprise. En constituant l’une des plus grandes communautés de communes de France en nombre de communes, possibilité offerte par la loi de février 1992 chère à l’ancien ministre de l’intérieur Philippe Marchand (qui permettait d’associer des communes en vue d'élaborer un projet commun de développement et d'aménagement de l'espace), Claude Belot a saisi l’opportunité de sortir le Sud Saintonge de la léthargie qui le guettait inexorablement. 

S’appuyant sur le fameux slogan, « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées », il en a déployé bon nombre qui permettent aujourd’hui à Jonzac et la Haute-Saintonge de posséder une station thermale et des structures s’inscrivant dans l’architecture contemporaine, les Antilles réalisées par Roelof et Annie Hendriks et le centre des congrès conçu par le cabinet Tetrarc. Qu’il en éprouve de la satisfaction est bien compréhensible, « la situation de la Haute Saintonge est enviable, malgré une période covid préoccupante » dit-il. 

Le périmètre de la CDCHS est « vivant ». « Le Scot a été voté à l’unanimité et nous sommes en train de le mettre en application ». Les PLU des communes doivent être en cohérence avec ce Scot qui dresse les futures grandes lignes. « Cette opération de revitalisation pour le territoire, nous aurions pu la vivre comme une réflexion supplémentaire. Ça n’a pas été le cas. C’est une chance qui se présente après deux ans à s’occuper de la crise sanitaire » remarque le président de la CDCHS. Et d’ajouter qu’outre les communes concernées, c’est l’ensemble du territoire qui est invité à tirer son épingle du jeu. 

Chantal Guimberteau, conseillère départementale, rappelle que les petites communes ont droit au fonds de revitalisation, politique menée par le Département afin de lutter contre les inégalités.

Les projets pour chaque ville centre

• Pons : Aménager le secteur de la gare (Jacky Botton)

Il s’agit de redynamiser les quartiers de la ville haute et basse en créant des liaisons. La place de la gare est concernée avec un réaménagement extérieur, emplacement des bus, plateforme de covoiturage. La revitalisation du commerce est à l’étude ainsi que la valorisation des espaces naturels (berges de la Seugne, etc). Pons possède une riche patrimoine médiéval dont un donjon remarquable et un hôpital des pèlerins. Ces atouts sont prioritaires dans le domaine touristique.


• Réalisation d'un plan "Jonzac à pied et à vélo", renforcer l’image sportive (Christophe Cabri)

Encourager les modes actifs (marche, vélo) notamment sur les déplacements courts du quotidien ; desservir prioritairement les principaux pôles générateurs de déplacements :  les établissements scolaires (écoles, collège, lycée), la gare SNCF, les commerces et services, les thermes, les équipements publics et les pôles d'emplois, mais aussi ceux présents sur les communes limitrophes ; renforcer l'image sportive de la ville thermale. « Il ne faut pas oublier que les gens continuent à se déplacer en voiture, d'où la mise à disposition de places de parking » souligne Christophe Cabri, maire de Jonzac. A noter que le château, qui abrite mairie et sous-préfecture, est en travaux. Le châtelet, qui comporte un chemin de ronde du XVème siècle, est appelé à abriter un musée.

• Les rives du Mouzon à Saint-Martin d'Ary

Objectif : Connecter le projet des Rives du Mouzon et le centre bourg de Montguyon afin de créer une complémentarité entre les deux communes. La structure de l’ancien supermarché offre de nombreuses possibilités (accueil de services). Il s’agit de créer une dynamique dans le quartier de la salle des fêtes en développant une offre commerciale complémentaire ; en intégrant les divers bâtiments et leur vocation dans un ensemble ; en réinvestissant un espace paysager à intégrer dans un projet global. Le future brigade de gendarmerie se trouve dans ce périmètre. 

• Projets autour du champ de foire et valorisation du château de Montguyon (Julien Mouchebœuf)

Réorganiser l'espace afin de diversifier les usages autres que le stationnement ; création d’un espace public ouvert propice à la détente et à la flânerie ; agrémenter l'espace avec une végétalisation supplémentaire ; mettre en place une liaison entre les deux principales places offrant notamment une percée visuelle remarquable sur le château ; permettre une déambulation facilitée entre les polarités du centre-bourg.

• Dynamisation du commerce à Saint-Genis de Saintonge (Jacky Quesson)

Accentuer la connexion entre les différentes polarités du centre bourg afin d’en favoriser la lisibilité ; améliorer le cadre de vie en travaillant sur la vacance en logements (90) et en commerces (vitrines abandonnées) ; travailler sur l'offre commerciale afin d'encourager les habitants et passants à s'arrêter et flâner dans le centre bourg ; miser sur la participation citoyenne pour renforcer l'animation et la cohésion sociale autour d'une diversité de thématiques. « Malgré le départ de services publics, perception, douanes, poste, nous avons continué à faire en sorte que le commerce reste en centre ville » explique le maire, Jacky Quesson. Il n’en reste pas moins que Saint-Genis est traversée par la RN 137 - comme Mirambeau - avec 1200 poids lourds/jour et de nombreux convois exceptionnels. Un nouveau plan de circulation est à l’étude afin d’améliorer le cadre de vie. Le PLU sera revu afin d’être en cohérence avec le Scot.

• Saint-Aigulin (Brigitte Quantin) :

 Des réaménagements sont en vue pour une plus grande cohérence. L’ancien bâtiment du centre de secours serait récupéré pour la création d’une annexe à la maison de santé et le développement de services à la population. Les places seront revégétalisées.

• Requalification de l'ancienne briqueterie à Montendre (Patrick Giraudeau) : 

Préservation d'une partie des bâtiments, création d’espaces modulables : co-working, pépinière d'entreprises et industries. Création d'emplois sur la commune, de logements en proximité immédiate du centre-bourg.

• Réhabilitation de bâti communal à Archiac à vocation de commerces et de logements (Maurice Gonzales)

Assurer le renouvellement de la population dans le centre bourg et ses abords ; conforter une économie dynamique avec la réimplantation d’un à deux commerces ; développer le volet touristique autour de la Petite Champagne. En parallèle, programmer la réorganisation urbaine.

En ce qui concerne l’ancienne perception (belle et grande maison) et actuels ateliers municipaux : Près de 1000 m2 de logements peuvent être aménagés près de la place de la mairie. Objectifs : y installer un commerce, développer des services à la population en créant un pôle administratif, une maison France Services.

• Mirambeau (Mylène Robert)

L’avenir de la friche des bâtiments Rovima est à l’étude (avec dépollution de l’amiante). Création d’une espace résidentiel de 10 logements sur 4200 m2 ; à moyen terme 19 logements. Une parcelle de 5800 m2 appartenant au Département est également concernée.

« L'Etat est à vos côtés »

« On se rassemble pour avancer. Tout le monde doit être traité de manière équivalente  » enchaîne Claude Belot. Il se souvient que Montlieu et Archiac, qui n’étaient pas comprises initialement dans « Petites Villes de Demain », l’ont assez mal vécu. Depuis, elles ont rejoint leurs « camarades ». 

Le préfet remarque que la Haute Saintonge est plutôt bien lotie avec 10 communes éligibles sur son bassin. La CDCHS compte au total 129 communes, « un maillage dense qui signe le territoire. L’Etat s’engage à vos côtés » déclare Nicolas Basselier. S’y ajouteront les opérations programmées à l’habitat qui permettront aux propriétaires, par des aides, d’améliorer leurs maisons, isolation et autres prestations s’inscrivant dans la transition énergétique. 

Face à une population qui croît dans le département, la mission des élus est de répondre aux attentes de ces arrivants par une qualité de vie dans leurs nouveaux lieux de résidence. « Plus que des déclarations d’amour, il faut des preuves » estime le Préfet en citant le montant du Plan France Relance attribué à la CDCHS et aux communes sur la période 2020/2022 : 13 millions d’euros, soit plus de 4 millions par an. Une façon de rappeler, par ces euros sonnants et trébuchants, que l’Etat se soucie de l’avenir du secteur.

Suit la fameuse signature du document officialisant les engagements. Elle vaut de l’ORT, à n’en pas douter !

L'avenir des Petites Villes de Demain

• Depuis la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, les plans locaux d’urbanisme (PLU) ont succédé aux « plans d'occupation des sols » (POS). A l'échelle du groupement de communes ou de la commune, ils traduisent un projet global d'aménagement et d'urbanisme et fixe les règles d'aménagement et d'utilisation des sols. 

• Les schémas de cohérence territoriale (SCoT) sont des documents de planification stratégique à long terme (environ 20 ans) créés par la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU) en décembre 2000, dont le périmètre et le contenu ont été revus par l’ordonnance du 17 juin 2020 de modernisation des SCoT, afin d’être adaptés aux enjeux contemporains.

• Villes éligibles dans le reste du Département, en Aunis et Saintonge : Aulnay, Courçon, Gémozac, Marans, Marennes-Hiers-Brouage, Matha, Saint-Pierre d’Oléron, Saint-Jean d’Angély, Saint-Savinien, Saujon, Surgères, Saint-Porchaire et Pont-l’Abbé-d’Arnoult

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