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lundi 20 septembre 2021

Saintes : Deux ministres, Roselyne Bachelot et Jean-Michel Blanquer, font étape à l'amphithéâtre

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, étaient en Charente-Maritime vendredi dernier, dans le cadre des Journées du patrimoine et de l’opération « Levez les yeux ». Initiée en 2019, cette opération s’inscrit dans un engagement de longue date qui vise à sensibiliser les jeunes publics au patrimoine, sa protection et sa valorisation. 

Présentation d'outils antiques à R. Bachelot et J.M. Blanquer par l'association Fabri Tignuarii 

A Saintes, les deux ministres ont été accueillis à l’amphithéâtre, monument emblématique qui rappelle la grandeur de Mediolanum à l’époque gallo-romaine. Cette étape a été l’occasion de faire le point sur les diagnostics réalisés, présentés par Gwénaëlle Marchet-Legendre, conservatrice régionale de l’archéologie et Bastien Gissinger, archéologue départemental. Ces études ont montré un ensemble d’éléments qui mettent le site en péril. Des travaux de restauration sont prévus, ils s’étaleront sur plusieurs années. L’investissement est certes important, mais peu de villes dans la région peuvent s’énorgueillir de posséder un témoignage du passé aussi remarquable.  

Bastien Gissinger, archéologue, apporte des explications
Au cœur de l'arène en ces journées du patrimoine
L'amphithéâtre, un monument remarquable (© Ville de Saintes)

Arpenteurs et architectes

A l’occasion des Journées du Patrimoine, deux ateliers, consacrés au travail des arpenteurs et des architectes antiques, étaient animés par l’association Fabri Tignuarii. De création récente, elle réunit en Charente-Maritime des professionnels du bâtiment, des archéologues et des historiens qui orientent leurs recherches vers la construction romaine. « Nous reconstituons des chantiers avec des répliques de machines de levage et des outils utilisés en Gaule et dans les provinces voisines entre le Ier siècle et le IIIème siècle de notre ère. Notre savoir-faire nous permet de proposer également des prestations d'archéologie expérimentale et la possibilité de restaurer des sites à valeur patrimoniale ou archéologique » explique le président Brice Brigaud. 

Les élèves, très intéressés
Les écoliers ont découvert avec intérêt les secrets de construction de nos ancêtres tandis que leurs aînés pouvaient admirer différents outils dont certains ont été reconstitués à partir de textes anciens ou de gravures. Outre l’équerre, le compas, l’épure, citons parmi les curiosités l’ellipsographe (instrument mécanique remontant à la Grèce antique permettant de tracer des ellipses d'un mouvement continu), le chorobate (outil de vérification des niveaux, ancêtre du niveau laser), la groma (appareil de levée essentiel des agrimenseurs de l'ancienne Rome), et la dioptra (utilisée en astronomie et pour l’arpentage, ancêtre du théodolite). Depuis 2000 ans, ces outils ont bien sûr évolué et ils ont été perfectionnés. Il n'en demeure pas moins que le savoir-faire ancien est passionnant. Pour exemple, la machine d’Anticythère, plus vieux mécanisme à engrenages connu, qui permettait de calculer des positions astronomiques. Ses fragments sont conservés au musée national archéologique d'Athènes.

Des outils utilisés durant l'Antiquité
En costumes d'époque !
Jean-Michel Blanquer et Roselyne Bachelot se sont longuement attardés sur les reproductions de ces équipements dont le fonctionnement a été décrit par des membres de l’association Fabri Tignuarii : Brice Brigaud, compagnon maçon, titulaire d’un master en archéologie du bâti ; Pascal Waringo, compagnon maçon ; Nicolas Revert, archéologue à Metz ; Clément Juarez, doctorant en histoire ; Alexandre Bouloumou, charpentier et tailleur de pierre. 

Ces journées du patrimoine ont été une réussite, attirant un large public dont de nombreux responsables de la culture vendredi après-midi à Saintes. « Le chorobate et la groma, que nous avons exposés, ont particulièrement intéressés les visiteurs. C’était notre première sortie en tant qu’association basée dans le département » souligne Brice Brigaud qui s’est spécialisé dans la restauration de sites archéologiques. 

La Ville de Saintes a eu une bonne idée en apportant un éclairage sur les métiers d’antan parmi lesquels les bâtisseurs occupent une place importante. 

• D’où vient le nom latin Fabri Tignuarii ? Il s’agissait de collèges d’artisans regroupés dans les villes ou de groupes d’artisans voyageant à travers la Gaule pour construire les grands monuments. Les actuels Fabri Tignuarii marchent dans les pas de leurs ancêtres : porteurs d’une tradition, ils allient leur passion pour l’histoire au savoir-faire manuel que valorise le compagnonnage. Transmettre, enseigner le geste : ainsi se perpétue la connaissance. 

• L’association a également reproduit des machines de levage qui pouvaient soulever des charges de plus d’une tonne. 

• L'info en plus

Roselyne Bachelot et J.M. Blanquer ont été accueillis par Bruno Drapron, maire, Jean-Philippe Ardouin, député, Evelyne Delaunay, suppléante du député Raphaël Gérard, Philippe Callaud, Véronique Abelin-Drapon, conseillers départementaux, Nicolas Basselier, préfet, Véronique Schaaf, sous-préfète, le colonel Diane Garibaldi, commandant l'EETAA, Eric Pannaud, représentant la CDA, des conseillers municipaux de Saintes, etc
Evelyne Delaunay salue Evelyne Bachelot
Quelques selfies avant la visite officielle

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